
Depuis 2023, Yendountie David Diyori poursuit des études en énergies renouvelables à l’Université North China Electric Power University (NCEPU) à Pékin, en République populaire de Chine. Trois ans après le début de sa formation, cet étudiant en master nous confie, au cours de cet entretien, qu’il travaille sur un prototype d’éolienne adapté aux vents faibles, comme ceux qui soufflent dans certaines zones. Avec cette initiative, il entend apporter sa contribution à son pays, le Burkina Faso, dans le domaine de l’énergie éolienne. Lisez !
Lefaso.net : À quoi ressemble le quotidien d’un étudiant burkinabè en Chine ?
Yendountie David Diyori : Le quotidien d’un étudiant burkinabè en Chine a une routine particulière. Elle diffère également du niveau d’études et devient plus intensive au fur et à mesure que l’on monte. Un étudiant en licence sera plus fréquent en classe avec des exercices à soumettre fréquemment. Celui du master, certes, aura des cours mais aura aussi plus d’exigences en ce qui concerne sa thèse, ce qui n’est souvent pas tâche facile. Le doctorant, par contre, en plus de sa thèse aura l’obligation de rédiger des tonnes d’articles, ce qui nécessite plus de temps de travail et de concentration. En gros, voilà comment se résume la vie d’un étudiant burkinabè en Chine.
Comment se passe votre formation ?
Ma formation se passe super bien. Je travaille présentement sur un prototype d’éolien qui serait adapté aux vents faibles comme celui du Burkina Faso, mon très cher pays. Je suis ravi des résultats que j’engrange et aussi de l’accompagnement des professeurs qui n’hésitent pas à nous épauler.
Pouvez-vous nous parler davantage de ce projet ?
Merci pour la question. Ce projet concerne les turbines éoliennes à axe vertical qui ont une capacité de produire de l’énergie pouvant alimenter un ménage. Je travaille à optimiser les pales éoliennes afin d’avoir plus de puissance pour une plus grande production. Je travaille aussi ces derniers temps avec mon superviseur sur les éoliennes horizontales (les plus courantes) sur un moyen de les adapter et de les utiliser efficacement dans les zones à une vitesse de vent donnée. Je priorise énormément le Burkina Faso lorsqu’il s’agit d’étudier avec des données précises.
Qu’est-ce qu’il faut comprendre par énergies renouvelables ?
Lorsqu’on parle d’énergie renouvelable, on fait plus référence à une énergie propre, qui ne pollue pas l’environnement comme le font d’autres sources d’énergies. L’énergie renouvelable est une énergie qui se renouvelle elle-même. Prenons par exemple le solaire, nous n’avons pas besoin de récolter des rayons ultraviolets, de la transformer avant de l’exploiter. Elle se fait seule chaque fois que le soleil apparaît, d’où leur nom énergies renouvelables.
Vous avez décidé de venir vous former en Chine. Qu’est-ce qui justifie le choix de la Chine ?
La question du choix de la Chine a été mûrement réfléchie car d’autres opportunités également planaient. La Chine n’est plus un pays à présenter en ce qui concerne ses avancées incroyables dans le domaine de la technologie. Mes recherches m’ont permis de savoir que dans le domaine des énergies renouvelables, elle était en tête de production, devant les États-Unis, et quoi de mieux que de venir apprendre auprès des meilleurs. Leurs positions sur l’échiquier mondial dans ce domaine et le classement de mon université en termes de formation en énergies à l’époque ont conforté mon choix de venir en Chine. En effet, mon université figure parmi les top trois des meilleurs dans la formation en énergies.
Comment envisagez-vous l’avenir à la fin de vos études ici ?
Mon avenir est très clair : je suis avant tout Burkinabè et j’aime mon pays. Construire mon pays est ma priorité ; donc mon objectif après mes études est de me perfectionner dans une entreprise locale ou extérieure afin que je puisse peaufiner mon expertise pour être utile au développement du pays. J’aime déjà l’expérience acquise en classe mais je crois qu’une expérience acquise également dans le monde professionnel serait d’un très grand atout.

Quelle peut être la contribution de ce secteur au développement du Burkina Faso ?
Ce secteur, pour ma part, jouera un rôle très important pour notre très chère nation. Concrètement, elle va grandement contribuer à notre souveraineté énergétique car en termes de potentiel de production d’énergie renouvelable et propre, on peut se réjouir d’en avoir énormément. Le solaire y est en tas, le vent, nous l’avons au nord du pays. Je crois fermement que si nous concentrons nos efforts dans la production d’énergies propres, nous serons même en mesure d’exporter de l’énergie à nos voisins. Croyons en notre potentiel et travaillons à faire de cela une réalité.
Avez-vous un mot pour vos compatriotes ?
Je tiens tout d’abord à remercier LeFaso.net pour cette opportunité offerte, une plateforme à laquelle je suis abonné via mail. Merci pour le travail formidable abattu. À tous mes compatriotes, j’aimerais leur dire que c’est dans les moments difficiles que naissent les grandes réussites. Les grandes nations actuelles sont passées par notre étape actuelle et sont maintenant au sommet du rêve. Croyons en nos rêves et travaillons chacun à rendre notre pays uni et prospère. Que la paix revienne au pays et que Dieu bénisse le Burkina Faso, le pays des hommes Intègres !
Interview réalisée par Serge Ika Ki, à Pékin
Lefaso.net
Source: LeFaso.net

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