
Pasteur Paul Kouda de l’église des Assemblées de Dieu de la zone-pilote de Ouagadougou (quartier Pag-layiri, dans l’arrondissement N°12) faisait ainsi ses dernières célébrations, lorsque le 6 décembre 2025, proches collaborateurs, fidèles et autorités nationales, parents, amis et sympathisants communiaient avec lui autour de la cérémonie dédiée à ses 25 ans d’engagement dans la vie artistique et culturelle nationale. Visage rayonnant, propos teintés à la fois de sagesse et de fermeté, pasteur Kouda a, en ces instants qu’il a voulus, captivé son auditoire par ses messages qui ont mis en exergue tant sa dimension religieuse qu’intellectuelle posée également sur la vie nationale à travers ses publications. C’est donc naturellement que, l’expression de surprise a fusé à l’annonce de son décès en cette matinée de jeudi 25 décembre 2025.
Pasteur Paul Kouda s’en est allé, quelques jours seulement après avoir marqué d’une pierre blanche, ce pan de sa vie caractérisé par l’engagement à la culture. Une célébration de jubilé d’argent qui a été placée sous le haut patronage du ministre de la communication, des arts et du tourisme, Gilbert Ouédraogo, et le parrainage du président de la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME), Pasteur Dr N. Vincent Ilboudo, et la bénédiction de l’Église des Assemblées de Dieu, en l’occurrence le Révérend Dr Etienne Zongo.
Selon des sources proches de lui, « cette célébration des 25 ans d’engagement dans la vie culturelle lui tenait beaucoup à cœur ». A cette halte qui a mobilisé de nombreux fidèles, autorités, amis, parents, connaissances et sympathisants, Pasteur Paul Kouda ne s’est pas contenté de faire étalage de sa riche contribution dans la vie culturelle, il s’était également engagé à poursuivre dans la dynamique et à travailler également à l’éveil des consciences, convaincu que le discernement pouvait éviter à la société burkinabè, de nombreuses dérives dont elle souffre aujourd’hui.
Discret, affable, Pasteur Paul Kouda a laissé des empreintes indélébiles dans le monde la culture à travers surtout son attachement et la promotion qu’il a fait de l’instrument de musique traditionnel appelé couramment le “Kundé” (guitare traditionnelle : Ndlr). Au cours de la célébration du 25è anniversaire, le public a pu se rendre compte que Pasteur Kouda a formé de nombreux artistes burkinabè (modernes et traditionnels) de renom à cet instrument de musique.
Et il est resté persuadé que cet instrument n’avait pas encore fini de rendre toutes ses originalités et pouvait, de ce fait, être un des ambassadeurs de l’identité culturelle burkinabè à travers le monde. « Sous vos mains, et à travers vos écrits, le Kundé a transcendé sa simple dimension musicale ; il est devenu un pont entre l’oralité et l’écrit, entre les générations, entre le sacré et le profane. (…). Le ministère de la Culture est fier de vous compter parmi ses acteurs culturels. Le ministère salue cet engagement qui fait honneur à la culture burkinabè », avait, à travers son représentant, exprimé le ministre de la communication, des arts et du tourisme.
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Paul Kouda, c’était donc l’écrivain, le poète, le musicologue, le pasteur, le pédagogue, l’homme de culture, le formateur d’artistes et l’intellectuel bien présent par ses interventions à des périodes cruciales de la vie de la nation, à l’image de ces publications sur les inondations du 1er septembre 2009, les évènements de Barsalgho, la vie pastorale et la politique.
L’un de ses messages majeurs de ce jubilé a été son invite lancée à chaque Burkinabè, à faire examen de sa propre conscience et à mettre au centre de ses actions, l’intérêt général pour le bien-être de tous et la cohésion sociale. Il a aussi exhorté les Burkinabè à l’abnégation, à la constance et à l’intégrité, pour pouvoir faire face aux défis, aller loin et réussir.
Avec la promesse de maintenir le cap dans la production, pour interpeller et éveiller les consciences, pasteur Paul Kouda avait également confié qu’il continuera d’organiser les prières pour les forces combattantes qui défendent la patrie, pour la paix au Burkina, la cohésion sociale, le bien-être collectif.
C’est donc un homme qui a légué aux vivants, un héritage de valeurs multidimensionnelles à porter et à promouvoir, que pleurent fidèles, parents, amis et connaissances.
O.L
Lefaso.net
Source: LeFaso.net

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