La mobilisation internationale contre le F CFA se poursuit. Ce 8 avril 2017, dans plusieurs pays le message a été une fois encore lancé. Il faut supprimer cette monnaie, vestige de la période coloniale qui freine le développement des pays africains. A Ouagadougou, à défaut de manifester devant l’ambassade de France, l’autorisation ayant été refusée pour des raisons de sécurité, c’est au siège du CAR (Citoyen africain pour la renaissance) qu’une déclaration a été faite.

Le front anti CFA appelait une fois de plus à la mobilisation devant les ambassades de France en Afrique francophone le 8 avril 2017 à 15h. Au Burkina Faso, le CAR qui fait office de porte-parole de Urgences panafricanistes qui porte la lutte au plan international n’a pu tenir le rassemblement au lieu souhaité. Hervé Ouattara et ses camarades, après avoir déposé une demande, n’ont pas eu de suite favorable de la part de la mairie. Et pour cause, la représentation diplomatique est située dans une zone de sécurité renforcée.

C’est donc au siège du CAR à Tanghin que le message de la nécessité de se défaire de cette monnaie héritée de la colonisation, a été porté.

De Ouagadougou à Abidjan en passant par Cotonou et Dakar, de Paris à Bruxelles en passant par Londres et Bologne( Italie), des militants africains ou non ont une fois de plus donner de la voix non seulement pour contribuer aux débats en Afrique, en Europe et en Amérique concernant les moyens pour sortir de cette servitude monétaire, mais aussi pour informer l’opinion africaine et européenne des conséquences du lien monétaire qui attache encore les ex-colonies françaises à leur l’ancienne métropole.


Pour le président du CAR qui a lu la déclaration, le continent peine depuis l’indépendance à amorcer son décollage pour le bien-être de ses populations, ce malgré les ressources dont il regorge. Cela est « dû à ce système économique de prédation et de déshumanisation de la France-Afrique qui ne cesse d’asservir et d’oppresser des peuples entiers et de manière catastrophique encore le peuple africain ».

« La démocratisation et le développement durable de l’Afrique passent par l’appropriation de nos réserves de change, le contrôle interne et externe des matières premières et le développement d’une force armée de dissuasion », a poursuivi Hervé Ouattara avant d’ajouter que les énormes profits engrangés par le trésor français et par les multinationales du négoce avec la complicité de certains dirigeants africains sont de loin supérieurs à toutes les formes d’aides et de besoins en investissement de l’Afrique. « Ces énormes profits échappent aux Africains et à leurs Etats, contraints à la politique de la main tendue », foi de Hervé Ouattara.

Urgences panafricanistes et le CAR, à travers le front anti CFA, veulent donc rompre le silence et dénoncer une politique de la France-Afrique qui ne profite qu’à l’ancien colon et détruit l’identité monétaire des anciens colonisés. « La France-Afrique bafoue toutes les règles de la bienséance, toutes les règles du droit international ».

Pour la suppression du F CFA, la fermeture des bases et le retrait de l’armée française, pilier du néocolonialisme, la levée du secret défense en cas de procédure judiciaire, la reconnaissance officielle des crimes coloniaux et néocoloniaux de l’Etat français, la libération de l’Afrique, le président du CAR a appelé à la mobilisation pour rejoindre le front anti CFA.

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net