Les revendications de paternité de l’insurrection populaire, selon Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition politique, n’ont pas de sens. « L’insurrection n’appartient ni à vous, ni à moi, ni à personne ; elle appartient au peuple et à son histoire », a-t-il déclaré à la cérémonie d’ouverture de la conférence nationale sur l’insurrection, ce samedi 29 octobre, devant un parterre de politiques et d’acteurs de la société civile.

Débattre sur la paternité de l’insurrection populaire d’octobre 2014, c’est poser la question de sa préparation. A-t-elle été préméditée, peaufinée avant le jour fatidique ? Oui, pour le mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir. L’on se rappelle les propos du député Alassane Sakandé qui avait déclaré, à l’ouverture des 2e journées du groupe parlementaires MPP tenues le 22 septembre 2016 à Léo, que la décision de lancer l’insurrection a été prise au sein du bureau politique national du parti quelques jours plutôt.

Selon le Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, l’insurrection n’a pas été planifiée. Mais le CFOP a usé de stratagèmes pour qu’elle ait lieu puisque les partis de l’opposition voulaient mordicus empêcher les députés de voter le projet de modification de l’article 37. « On ne pouvait pas dire aux gens d’aller brûler l’Assemblée dans le communiqué que nous avons fait la veille du 30 octobre » , a expliqué Zéph. Pour ce faire, admet-il, le CFOP a joué la carte de l’article 63 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui stipule que les séances de celle-ci sont publiques. Dans son communiqué, il avait donc invité les populations à « se mobiliser massivement pour assister à la plénière » et l’armée à « prendre les dispositions appropriées pour permettre au peuple d’accéder librement à l’Assemblée Nationale ».

« On savait… est-ce que 200 000 personnes peuvent débarquer et l’assemblée va s’en sortir », a lancé Zéphirin Diabré au public ? En guise de réponse, celui-ci a répondu par la négative en applaudissant à tout rompre. Pour le Chef de file de l’opposition politique, c’était cela l’insurrection.

Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net