Ce sont au total, vingt-une (21) entreprises, dont 19 sociétés d’Etat et 2 établissements publics de prévoyance sociale (EPPS), qui sont appelées à soumettre leurs rapports de gestion et états financiers à cette 25ème session de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat (AG-SE). Le rapport du secrétariat de l’AG-SE au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2016, enregistre un résultat net global de 111,502 milliards de francs CFA et un déficit de 1,840 milliards de huit sociétés. L’ouverture des travaux de cette rencontre traditionnelle, a été présidée par le ministre de l’économie, Rosine Coulibaly, représentant le premier ministre. C’était ce jeudi 29 juin 2017.

111,502 milliards de francs CFA, c’est le résultat net positif cumulé des 21 entreprises publiques, réalisé au titre de l’année 2016, contre 82,452 milliards de francs CFA en 2015, soit une hausse de 29 ,059 milliards de francs CFA. Cette hausse, selon le ministre de l’économie, est due à l’amélioration du résultat net de la SONABEL qui est passé d’un déficit de 17,695 milliards en 2015, à un bénéficie de 5,147 milliards de francs CFA en 2016.

Au titre des impôts et taxes, ces sociétés ont contribué à hauteur de 215,215 milliards de francs CFA au budget national. Cette contribution était de 196, 253 milliards de francs CFA en 2015, soit une augmentation de 18 ,962 milliards de francs CFA. Ce montant provient essentiellement de la SONABEL, de la SONABHY et de la LONAB.

Quant au chiffre d’affaire global, le rapport du Secrétariat général des sociétés d’Etats nous renseigne qu’il a connu une baisse continue en passant de 980,567 milliards en 2014, à 971,067 milliards en 2015, puis à 958,189 milliards de F CFA en 2016. Selon le Secrétaire général du ministère du commerce, Sibiri Sanou, cette baisse est fortement tributaire des performances de la SONABHY dont le chiffre d’affaires, qui représente 42,57% du chiffre d’affaires global des 21 entreprises en 2016, a baissé de 18,77% entre 2015 et 2016. Cela s’explique essentiellement par la baisse des prix des ventes à la pompe et au versement des plus-values à l’Etat, suite à la diminution du cours du pétrole au niveau mondial.


Le rapport souligne également que 5 des 21 entreprises publiques ont connu une baisse de leur volume d’activités. Il s’agit notamment de la Société nationale de l’aménagement des terres et de l’équipement rural (SONATER), de l’Agence d’exécution des travaux eau et équipement rural (AGETEER) et la SONABHY, qui ont enregistré de fortes baisses, respectivement de 89,55%, de 44,17% et de 18,78%.

S’agissant de l’excédent brut d’exploitation qui mesure la performance économique des entreprises, on note une réduction de 109, 393 milliards de francs CFA en 2015 à 85,896 milliards de F CFA en 2016, soit une baisse de 21,48%. La valeur ajoutée a également baissé de 13,13%. Elle passe de 152,709 milliards en 2015 à 132,656 milliards de F CFA en 2016.

8 sociétés déficitaires

A l’instar de l’année 2015, 8 sociétés publiques sont déficitaires. Il est question de l’AGETEER, de l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public (Agetip,) du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP), de la Minoterie du Faso (MINOFA), de la Société burkinabè de télédiffusion (SBT), de la Société d’exploitation des phosphates du Burkina (SEPB), de la Société de gestion de l’équipement et de la maintenance biomédicale ( SOGEMAB) et de la SONATER. Ce déficit s’élève à 1,840 milliards en 2016 contre 19,239 milliards en 2015. Le rapport indique que les difficultés qu’ont connues la plus part de ces Maîtrises d’ouvrage publiques déléguées (MOPD) au cours de l’année 2015, demeurent toujours. A ce sujet, la SONATER et l’ACOMOD-Burkina dont les capitaux propres représentent respectivement 64,85% et 79,14% de leur capital social, risquent de tomber, selon la ministre de l’économie, au-dessus du seuil de l’OHADA, qui fixe le minimum à 50% du capital social.


Et pour le Directeur général de la Société de gestion de l’équipement et de la maintenance biomédicale (SOGEMAB), le Colonel-major Daouda Traoré, ce déficit n’est pas lié à un problème de compétences ou à un manque de travail sur le marché. « Cela est dû au fait que les missions qui sont les nôtres, ne sont pas respectées et que des contrats ne nous soient pas confiés, notamment pour les achats d’équipements », a-t-il expliqué. Puis de poursuivre : « Par exemple, en 2016, aucun achat d’équipement du ministère de la santé ne nous a été confié. C’est pourtant notre cœur de métier. Notre déficit est de l’ordre de 65 millions, il y a au moins une dizaine de milliards d’achat d’équipements. Il est évident que si ce travail nous avait été confié, nous n’aurions pas été déficitaire ».


Aussi, le DG de la SOGEMAB a confié que sa structure a mené des activités de maintenances au profit des structures de santé sur fonds propre, sans pour autant recevoir les remboursements qui devaient être faits. « Tout cela a contribué à rendre notre situation financière extrêmement difficile », a-t-il déploré, souhaitant que la vision qui a présidé à la création de la SOGEMAB soit respectée.

Au-delà de ce déficit, le ministre du commerce, Stéphane Sanou, soutient que les performances des sociétés d’Etat sont fort appréciables. « De façon globale, nous disons que la santé financière et économique de nos sociétés est bonne et se poursuit de façon positive », a-t-il conclu. Notons que les travaux se poursuivent jusqu’au 30 juin 2017.

Nicole Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net