Les militants du Syndicat national des gestionnaires des ressources humaines de l’administration publique (SYNAGRH) se sont retrouvés ce jeudi 27 juillet 2017 à la Bourse du Travail pour un sit-in de 48heures. Pour cause, le désaccord sur certains points de leur plateforme revendicative, lors de leur rencontre avec le gouvernement le mercredi 26 juillet.

Les débats ont été entamés depuis trois jours et le mercredi 26 juillet 2017, ils ont été interrompus vers minuit. Pour cause, certains points de la plateforme revendicative ne faisaient pas l’unanimité. Le syndicat a alors décidé de convoquer un sit-in ce jeudi 26 juillet matin. Les points qui n’ont pas fait l’unanimité sont entre autres la question des indemnités et celle de la définition claire des tâches des DRH, des DAF et des DCMF qui voient souvent leurs rôles se confondre.

Selon le secrétaire général (SG) du SYNAGRH, cela fait un an qu’ils ont déposé ce document de revendication, et jusque-là s’il n’y a rien qui est fait, c’est qu’il y a un manque de volonté.

La plateforme du SYNAGRH comporte 5 principaux points de revendication : la valorisation des emplois de ressources humaines, la dynamisation de cette fonction, le renforcement des capacités, l’amélioration du cadre de travail et la question des indemnités.

Après ce sit-in de 48h, il est prévu une série de manifestations. Une grève de 48h à partir du 3 août 2017 (préavis déposé depuis 2 semaines). A partir du 9 août, une grève de 72h est prévue, s’il n’y a toujours pas d’accord après tout cela, il y aura une grève de 120h à partir du 11 septembre. Le syndicat envisage même une grève illimitée.

Les conséquences immédiates de ces grèves sont : le boycott des concours directs de la fonction publique prévus pour le mois d’août (il faut noter qu’ils sont des acteurs clef de l’organisation des concours directs). Le SYNAGRH prévoit aussi bloquer la question des engagements, reclassements et intégrations. La question des avancements des fonctionnaires prendra aussi un coup donc. Enfin, il y a les reversements programmés dont ils sont les acteurs.


M. Souleymane ZOROME, SG du SYNAGRH déclare : « ça ne nous honore pas de boycotter les intégrations, les concours, les avancements et le traitement des salaires. Mais nous avons concédé un an de discussions, nous sommes déterminés. »

À la question de savoir si les faveurs octroyées aux magistrats a un rapport avec tous ces mouvements d’humeur, M. ZOROME est catégorique, la réponse est « Oui ». « Car nous avons fait l’insurrection ensemble et nous avons lutté ensemble pendant le coup d’Etat de septembre 2015. S’il y avait une question de revalorisation des agents de la fonction publique, il fallait que dès le départ c’est à dire dès leurs élections, qu’ils aient le courage de remettre à plat tout le système indemnitaire et de rémunération.

Ensuite convoquer tous les acteurs des syndicats pour que tous partent sur un contrat social. Ce qui n’a pas été fait avec les autres mais avec la justice. Le second fait c’est que le gouvernement tient un langage de mouta-mouta. Ils disent qu’ils ne peuvent pas faire des choses pour certains, mais le font pour d’autres. Par exemple, l’Etat dit qu’il ne peut plus donner de fonds commun mais il crée des fonds communs pour les gens du commerce. Ils disent qu’ils ne peuvent pas donner d’indemnités spécifiques, mais ils en donnent aux diplomates. On dit qu’on ne peut pas continuer à avoir de fonds commun, mais on est en train de créer un fonds commun au sein de la culture. Avec cette démarche, on ne peut pas nous accuser d’être à la base de ce qui arrive ».


« Si l’Etat est acculé c’est parce qu’ils font une gestion parcellisée. Leur schéma est le suivant : tu as faim, tu parles, vient prendre manger et tu te tais. Ce n’est pas une démarche qui porte fruit. Ils ont commencé et ils devront terminer tout le monde. Et quand ça sera fait, on va s’assoir maintenant pour voir comment améliorer les choses ».

Ils disent savoir que le pays n’a pas les ressources nécessaires. Mais M. le SG tient à préciser : « On sait aussi comment les gens se sucrent au dos de l’Etat. En parlant des membres du gouvernement et de certains acteurs ici au Burkina ».

Ernestine W. OUEDRAOGO (stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net