Ce vendredi 28 juillet 2017 à Ouagadougou, l’Alliance pour la défense de la patrie (ADP) a animé une conférence de presse au cours de laquelle, elle a abordé « les questions brulantes » de l’actualité. Elle s’est prononcée sur la question des prérogatives des Organisations de la société civile (OSC), les recommandations faites par les Nations Unies à l’endroit du Burkina sur le dossier Djibrill Bassolé et les conditions dans lesquelles se sont déroulées les dépôts des dossiers de candidature pour le recrutement d’élèves policiers.

Selon l’ADP, le pouvoir est en train de procéder à une manipulation politique des OSC alors qu’en mars dernier, le chef de l’Etat Roch Kaboré lors de sa rencontre avec les OSC s’est exprimé en ces termes : « Le rôle des OSC, ce n’est pas de faire de la politique ou de créer la division au sein des populations. Je considère que les OSC ont une nécessité. Le gouvernement accepte les critiques. Il n’appartient pas au pouvoir de manipuler les OSC ».

Pour elle, la compréhension du rôle des OSC telle qu’énoncée par le Président du Faso est en total déphasage avec des comportements prônés par sa famille politique, le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) et certains de ses proches collaborateurs. Aussi, la deuxième récrimination faite par l’ADP à l’endroit du président du Faso est le rôle premier joué par des élus du MPP et au sein des OSC. « Nous citons les cas de Désiré Guinko, chargé de mission à la présidence du Faso, et de Boukari Conombo, conseiller municipal MPP, au sein du réseau « Dignité », une OSC. », a relevé le président de l’ADP, Abraham Badolo.

En ce qui concerne le dossier Djibrill Bassolé, l’ADP a fait savoir qu’elle partage la vision de Soumane Touré, quand-il dit que la détention prolongée de celui-ci répond à un impératif du Président Roch de barrer la route à un potentiel sérieux adversaire à la présidentielle de 2020. Et d’ajouter que le pouvoir en place aurait bien peur avec la libération de ce denier de voir sur la place publique des vérités sur des faits sombres de son accession au pouvoir. « Ce qui est ambiguë sur la situation du pouvoir et de la justice militaire en charge du dossier Bassolé est le refus de procéder à son jugement pendant qu’on affirme que le dossier dans sa phase instruction est totalement bouclé. De quoi a donc peur le pouvoir en place quant on sait que Djibrill Bassolé est à la fin de sa deuxième année de détention sans jugement », s’est interrogé Abraham Badolo.


Au cours de cette même conférence de presse, l’ADP est également revenue sur ce qui s’est passé lors des dépôts des dossiers de recrutement de 2500 assistants de police. Pour elle, c’est inadmissible qu’un gouvernement post insurrectionnel, tenant compte du rôle décisif des jeunes pour le changement. « Comment encore à ce jour, peut-on comprendre que le gouvernement soit dans la dynamique d’un centre unique de réception de dossiers de candidature pendant qu’il chante les vertus de la décentralisation ? Nous sommes arrivés à la conclusion que le gouvernement est marqué par la méchanceté facile doublée d’une mauvaise foi. Sinon un gouvernement qui dit avoir mis les jeunes au cœur de sa gouvernance ne devrait pas faire vivre à ces derniers les réalités d’un « camp de concentration » pour tout juste le dépôt de dossiers à un recrutement à la fonction publique », a martelé le président de l’ADP.

A noter qu’à l’issue de la conférence de presse, un appel a été lancé au gouvernement, celui d’assumer ses responsabilités en corrigeant ces manquements liés au dépôt des dossiers pour que dans l’avenir, cela ne se reproduise plus.

Rita Bancé/Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net