A deux jours de l’Aid El Kébir ou Tabaski, les commerçants se sont approvisionnés pour répondre aux besoins des clients. Des poulets en passant par la pomme de terre et la banane plantain, tout est fait pour que la fête soit belle, même si les commerçants déplorent le peu d’engouement des clients.

A l’occasion de chaque fête, le mur Est du Musée national se transforme en marché à ciel ouvert. Cette année encore les vendeurs de poulets, de moutons, de pommes de terre et de boissons gazeuses s’y côtoient. C’est là que nous avons rencontré M. Karim Kaboré, fidèle musulman qui à défaut de pouvoir s’offrir un mouton, à opter d’acheter des poulets pour la fête. Et pas n’importe quels poulets, mais des poulets de race qui selon lui seraient plus gros et plus abordables que les poulets locaux. Ce qui permet d’économiser un tant soit peu en ces périodes difficiles.

« Je préfère acheter les poulets de race parce que je trouve qu’ils sont plus en forme. Ils sont mieux que les poulets locaux qu’on achète au même prix ou même souvent plus chers. » Et pour se procurer ces poulets de race, il faut débourser entre 2750 F CFA et 3500 F CFA. Des prix jugés un peu coûteux par M. Kaboré qui ne s’offrira que trois poulets au lieu de cinq prévus. Mais peu importe il estime qu’étant en bonne santé, ainsi que sa famille c’est l’essentiel pour passer une bonne fête.

Alors que les clients se plaignent de la cherté des denrées, les commerçants eux se plaignent du peu d’engouement des clients qui ne bousculeraient pas comme les années précédentes.


Elie Dorbzanga, vendeur de poulets de chair et de pondeuses installé comme à chaque approche des fêtes à l’est du Musée national se plaint du marché cette année. « A chaque fête je vends au moins 2000 poulets. Mais cette année vraiment je ne comprends. J’ai apporté un peu plus de 1500 poulets, mais j’en ai à peine vendu, alors que la fête coïncide avec la fin du mois. Il n’y a pas de marché. Néanmoins j’espère que la veille de la fête et même le jour de la fête les gens se déplaceront. » Et à ce moment-là le prix des poulets ne sera plus négociable. « Il faudra obligatoirement débourser 3500 F CFA », nous lance Hamza Ouédraogo un autre vendeur de poulets.

Autre lieu, même constat.


A l’occasion de la fête, une foire a été organisée sur le terrain jouxtant la mairie de Bogodogo. Zougmodo Hamidou, vendeur de pomme de terre et de bananes plantains sur place se plaint aussi du manque d’engouement, alors que les prix n’ont pas augmenté. La pomme de terre venue du Maroc et de la Hollande se négocie toujours au prix de 600 F CFA le kilogramme. « Cette année, je sens trop la différence avec les années précédentes. En temps normal vous auriez eu du mal à m’interroger parce qu’il y a beaucoup de clients. Mais vous constatez vous-même qu’il n’y a personne. », se plaint-il. Alors comme les autres vendeurs, il mise tout sur les dernières heures avant la Tabaski et garde espoir qu’il peut encore vendre aussi mieux que les années précédentes.

Justine Bonkoungou (Stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net