Les formateurs des Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF), ne réclament pas des « indemnités, ni des faveurs », mais plutôt, le paiement d’une année d’arriérés de salaire. Ce vendredi 29 décembre 2017, ils étaient prêts à manifester devant le ministère de l’Education nationale, pour réclamer leur dû. Finalement, le mouvement n’a pas eu lieu, après des échanges avec le ministre de tutelle.

Une année sans salaire, c’est trop. Et les 219 formateurs des Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) n’en peuvent plus. En effet, selon Sylvain Ouédraogo, délégué à l’information, les formateurs étaient régis par le projet « Ecoles satellites et centres d’éducation de base non formelle » (ES/CEBNF). Et au terme du projet en décembre 2016, le ministère de l’Education nationale a voulu poursuivre la formation des élèves avec ces mêmes centres éducatives. « Le ministre a indiqué qu’en attendant qu’une réflexion soit menée pour intégrer les formateurs dans la fonction publique, la prestation allait se faire par vacation » a-t-il noté, soulignant qu’en avril, les formateurs enregistraient déjà trois mois d’arriérés de salaire.

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Sylvain Ouédraogo, délégué à l’information

Par la suite, Sylvain Ouédraogo confie que des démarches ont été entreprises pour résoudre le problème. « Nous avons rencontré les autorités qui nous ont fait comprendre que le paiement de trois mois de vacation allait être couteux et il a été suggéré qu’on revienne à des contrats individuels. Ce que nous avons accepté. Mais en mai, on n’avait pas encore signé de contrats.


On nous a fait comprendre qu’avec la loi 081, la fonction publique ne peut pas signer des contrats et il fallait retourner à la vacation » a-t-il dit. Puis de poursuivre : « Là encore, le ministère de l’économie a fait savoir qu’il n’existait pas de vacation au primaire. En octobre, nous sommes retournés les voir, ils nous ont fait comprendre qu’ils ont trouvé une autre mesure pour créer un projet d’arrêté de vacation au niveau des CEBNF qui a été transmis au ministre de l’économie. Et une fois de plus, le ministère a suggéré que le paiement se fasse sous contrat… ».

Les décrets pris n’étaient pas conformes à la loi 081

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Issoufou Bagaya, SG de la section SNEB CEBNF

Las d’attendre, les formateurs ont décidé de marcher sur le ministère de l’Education nationale ce vendredi 30 décembre. Réunis d’abord au centre d’éducation ouvrière, ils ont finalement été conviés au dialogue avec le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. « Le ministre nous a donné des explications avec des engagements pris. Tous les décrets qui ont été pris n’étaient pas conformes à la loi 081 et aux dispositions et règlements en vigueur concernant la loi des finances au Burkina Faso » a souligné le Secrétaire général de la section SNEB/CBENF, Issoufou Bagaya, à l’issue des échanges. Et d’ajouter : « Le ministre a pris l’engagement de voir le ministre des finances pour signer le décret et régler le problème courant janvier, afin de reprendre les activités et régler définitivement cette question ». Comptant sur la bonne volonté des autorités, les formateurs ont donc pris l’engagement de suspendre leur mouvement d’humeur.

Nicole Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net