Pour la célébration de la Journée mondiale de l’enseignant, prévue le 5 octobre prochain, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) projette des marches-meetings sur l’ensemble du territoire national autour du thème « Le droit à l’éducation, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié ».

Depuis 1994, à l’initiative de l’Unesco, le 5 octobre de chaque année est célébrée, à travers le monde entier, la Journée mondiale de l’enseignant (JME) ». Au Burkina Faso, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), qui commémore l’événement depuis quelques années, entend célébrer cette JME 2018 sous le signe de l’action, à travers des marches suivies de meetings sur tout le territoire national. A Ouagadougou, la marche partira de la Bourse du travail dès 7h, en direction de l’immeuble de l’éducation.

Au cours de leur conférence de presse organisée le vendredi 28 septembre 2018, les membres de la CNSE ont expliqué que « cette journée est un évènement majeur pour les personnels de l’éducation, car elle permettra de magnifier la fonction enseignante et d’exiger que soit accordée la place qui sied aux enseignants et enseignantes dans le processus d’éducation des citoyens et de développement des Etats ».


Cette année, la JME est placée sous le thème : « Le droit à l’éducation, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié ». Ce thème est d’actualité au Burkina Faso, au regard des problèmes qui minent le système éducatif national. Ce n’est un secret pour personne, la situation sécuritaire préoccupante a fini par installer une psychose au sein de la population, plus particulièrement au sein de la communauté éducative qui, dans les régions du Nord et du Sahel, est souvent victime des attaques perpétrées par les forces du mal.

En témoigne l’assassinat de Salifou Badini dans le Sahel et Souleymane Koumaya dans le Nord, tous deux enseignants. Des enlèvements d’élèves et d’enseignants, la fermeture temporaire des écoles, l’impossibilité pour les élèves du Sahel et certains du Nord de participer aux examens de fin d’année, ont été constatés. Il a fallu organiser, pour eux, des sessions de rattrapage.


Face à ces difficultés, les membres de la CNSE notent « une attitude de mépris des autorités, se traduisant par un refus d’un dialogue franc, courageux et constructeur avec les syndicats de l’éducation afin d’asseoir les bases d’une motivation et d’une valorisation réelle de la fonction enseignante, gages d’une éducation de qualité ». Pour la CNSE, « le protocole d’accord signé entre le gouvernement et les organisations syndicales, le 27 janvier 2018, est en souffrance. Des points importants de cet accord ne sont toujours pas satisfaits malgré les échéances échues (…). Et pour trouver des solutions à leurs problèmes, les travailleurs de l’éducation ont compris que c’est par la mobilisation et la lutte qu’ils pourront obtenir de meilleures conditions de vie et de travail ».

Les activités commémoratives de ce 5 octobre sont initiées pour rendre hommage à la fonction enseignante. De l’avis de la CNSE, « cette journée doit servir à la réflexion sur les conditions de vie et de travail des enseignants et à l’interpellation des autorités afin que des solutions appropriées soient trouvées pour l’amélioration de ces conditions ».

D’ores et déjà, la CNSE « invite le gouvernement à la mise en œuvre correcte du protocole d’accord du 27 janvier 2018, et à la prise de mesures permettant de garantir le droit à l’éducation de tous les enfants au Burkina Faso, à travers l’ouverture et le fonctionnement efficient des écoles sur l’ensemble du territoire national ».

Aïcha Drabo

LeFaso.net}

Source: LeFaso.net