Le 24 mars 2019 à Bruxelles, des Burkinabè de la diaspora ont procédé à la création du « premier mouvement politique » de la diaspora burkinabè. Baptisé « C’est le moment », ce mouvement a à cœur de faire participer activement la diaspora burkinabè à la gestion des affaires publiques, notamment économiques et politiques du Faso. La cérémonie de lancement a permis de connaître les premiers responsables de ce mouvement : Moumouni Pograwa, président et homme d’affaires burkinabè en Côte d’Ivoire, et Ben Gaston Sawadogo, délégué CSBE de New York. Les autorités belges et burkinabè présentes ont salué l’initiative de ce mouvement.

« C’est le moment ». Si cette consonance fait penser à un slogan ou à un tube musical, en réalité, il s’agit d’un mouvement politique de la diaspora burkinabè, foi des premiers responsables Moumouni Pograwa, président, et Ben Gaston Sawadogo, vice-président. Ce mouvement, qui se présente comme le premier du genre, a été lancé le dimanche 24 mars 2019 à Bruxelles, en Belgique. Il serait l’aboutissement d’une frustration résultant de la marginalisation de la diaspora burkinabè dans les affaires économiques et politiques de son pays.

C’est pourquoi la diaspora veut s’organiser, à travers ce mouvement, en vue de peser sur l’échiquier politique et économique national. Une initiative saluée par le député de la région Bruxelles-capitale, Jamal Ikazba, qui a clamé n’avoir jamais « vu ce type d’action se matérialiser ».

Prenant l’exemple des transferts d’argent de la diaspora africaine, le président Pograwa, par ailleurs homme d’affaires en Côte d’Ivoire, pense que les présidents africains « ne devraient plus affréter des avions afin de venir demander des miettes comme aide au développement ». Et comme piste de réflexion, il propose un actionnariat volontaire pour la diaspora dans une logique de gagnant-gagnant.

Photo de famille avec quelques membres de la diaspora burkinabè en Belgique.

« C’est le moment » et les intérêts de la diaspora burkinabè

Apolitique ? Non, avance le président dudit mouvement : « Personne ne peut dire qu’il est apolitique car lorsque tu ne fais pas de la politique, c’est la politique qui se jouera de toi ». Et comme il fallait s’y attendre, l’assistance a voulu en savoir sur l’ambition politique cachée ou non de « C’est le moment », au regard de l’échéance 2020. A en croire les premiers responsables de ce mouvement, « il n’y a rien d’arrêté pour le moment… ».

Un cadre serait donné ultérieurement à la diaspora en vue de s’exprimer sur cette question ! Mais pour le moment, ils comptent bien arriver à « parler d’égal à égal avec les partis politiques, tous bords confondus, sur leurs programmes concernant la diaspora et jouer le rôle de censeur au cas où ces promesses ne seraient pas tenues ». Et ce, pour la défense des intérêts de la diaspora burkinabè dans son ensemble.

Un pic de rappel assurément pour les partis politiques nationaux dont certains ont déjà affiché clairement leur position. 2020, c’est à côté, comme on aime à le dire dans le jargon familier.

Yéroséo Kus pour lefaso.net

Source: LeFaso.net