Dans le cadre de ses missions régaliennes, la douane de l’aéroport international de Ouagadougou a saisi des œuvres culturelles en provenance du Cameroun en août 2019. Des investigations ont prouvé que ce sont des objets volés. Ce mardi 29 décembre 2020, la douane a remis symboliquement ces œuvres culturelles au ministère en charge de Culture et des Arts.

Selon le directeur du patrimoine culturel, Moctar Sanfo, le trafic de biens culturels est un phénomène qui détruit le patrimoine culturel national et c’est un trafic qui est en troisième position après ceux des armes et de la drogue, sur le plan mondial.

La saisie de la douane de l’aéroport international de Ouagadougou montre une fois de plus que le trafic d’objets d’art est une réalité.

Le nombre complet des œuvres n’a pas fuité mais pour la symbolique de la cérémonie, ce sont six objets d’art (bois sculpté) qui ont été présentés à la presse. Ces objets ont été saisis des mains d’Adama Ouédraogo. « L’intéressé avait à sa possession des documents à suspicion. Nous avons reçu ces documents et envoyés à nos collègues du Cameroun qui ont certifié qu’ils étaient tout simplement faux », a confié Moctar Sanfo.

A son tour, Lassina Simporé (à gauche) a transmis ces objets au directeur du patrimoine culturel, Moctar Sanfo.

Pour le secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, Lassina Simporé, cette saisie est « une preuve tangible » de l’engagement commun à la préservation et à la promotion de la culture. Il a précisé que le trafic de biens culturels, les vols et les fouilles clandestines sont des fléaux qui ont connu une évolution exponentielle aussi bien en Afrique qu’ailleurs.

Pourtant, à en croire le représentant de la direction générale des douanes, François Ouédraogo, « ce n’est pas évident de reconnaître un objet d’art protégé ». Ainsi, il a exprimé sa joie pour la formation reçue de la part du ministère en charge de la Culture.

Lassina Simporé (à gauche) a reçu symboliquement les objets saisis des mains de François Ouédraogo (au milieu).

Tout en saluant la collaboration entre les douanes, Lassina Simporé a invité les forces de l’ordre à insérer les modules d’art dans les formations, afin de préserver davantage les patrimoines. Actuellement, un livré sur le trafic illicite a été élaboré pour permettre aux agents qui travaillent aux différents postes frontaliers de « s’approprier des bonnes pratiques », a rappelé Moctar Sanfo. Au cours de la cérémonie de remise de ces objets, les agents des douanes ont reçu symboliquement leurs livrets.

Lassina Simporé a indiqué que les autorités camerounaises n’ont pas encore demandé la restitution des leurs œuvres culturelles. En attendant qu’elles le fassent, son département va continuer de les garder.

Cryspin Masneang Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net