« Le Burkina Faso, qui nous est si cher, ne doit plus être un eldorado pour des criminels politiques et autres délinquants à col blanc ». C’est ce qu’a déclaré Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). C’était lors d’une conférence de presse organisée ce lundi 31 octobre 2022 à Ouagadougou, à l’occasion de la commémoration de l’insurrection populaire d’octobre 2014.

En mémoire des victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014, quatre des Organisations de la société civile (OSC) réclament encore justice. Il s’agit du MBDHP, du Balai citoyen, de l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ) et de la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP).

À en croire ces organisations, cette demande de justice pour les victimes s’inscrit en droite ligne de leur engagement citoyen et patriotique contre l’impunité. Pour ce faire, elles appellent leurs militants et sympathisants à la mobilisation, afin d’exiger la justice pour tous les martyrs des 30 et 31 octobre 2014. L’autre revendication est l’instruction sérieuse et le jugement de tous les autres dossiers de crimes, dont ceux de Norbert Zongo et de Salifou Nébié.

« On assiste de plus en plus, au Burkina Faso, à un pillage à ciel ouvert », Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP.

À cela s’ajoute l’ouverture de procédures judiciaires sur tous les cas de crimes économiques, l’identification et la saisie des biens et fonds détournés. Ces OSC estiment qu’il faut aussi prendre des mesures pour le rapatriement des fonds expatriés.

34 personnes tuées lors de l’insurrection populaire

Selon Chrysogone Zougmoré, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a fait 21 morts à Ouagadougou. À Sebba, dans le Sahel, les morts sont au nombre de sept. A Ouahigouya, dans la région du Nord, l’on dénombre trois décès. Les personnes ayant perdu la vie à Bobo-Dioulasso, dans les Hauts-Bassins, sont au nombre de deux. Une perte en vie humaine a été enregistrée à Léo, dans le Centre-Ouest. « L’on enregistre un total de 34 victimes sur toute l’étendue du territoire, dont 19 tuées par balles et au moins six autres mortes calcinés », a révélé M. Zougmoré.

« La lutte que nous menons n’est pas une question de force, mais une question de vision », Gabin Korbéogo, président de l’ODJ.

Au regard de ce qui précède, les OSC déplorent le fait que leurs multiples initiatives pour poursuivre les auteurs de ces crimes n’aient pas abouti. De ce fait, une invitation est lancée aux militants ainsi qu’à tous les démocrates et patriotes du Burkina Faso, à participer massivement à un grand panel qui aura lieu le 22 novembre 2022 à 9h.

Le thème retenu est « La situation nationale et ses enjeux : quelle alternative ? » L’évènement se déroulera au sein de la Bourse du travail de Ouagadougou.

Hamed NANEMA

Lefaso.net

Source: LeFaso.net