En conférence de presse, ce vendredi 30 mars 2018, dans les locaux de la mairie centrale de la ville de Ouagadougou, le conseil municipal conduit par son premier responsable, Armand Béouindé, a réagi à la polémique née du « prétendu » don offert par l’opérateur immobilier, Abdoul service à la mairie de l’arrondissement 7 de Ouagadougou.

Cela fait maintenant quelques jours que l’on a appris par le truchement des réseaux sociaux, des médias et des ouïes dires, la polémique autour « du don » de l’opérateur immobilier, Abdoul service à la mairie de l’arrondissement 7 de Ouagadougou. L’un des mis en cause dans cet « imbroglio », le maire de la commune de Ouagadougou et le reste de son conseil municipal, a tenu à réagir. « L’ampleur de la polémique et la virulence des propos visant à nous présenter comme l’autorité opposée à l’exploitation de ce cimetière, nous impose de recadrer avec la plus grande fermeté, les allégations entendues çà et là », a déclaré le maire central en guise de contextualisation de la conférence de presse organisée.

Venant alors aux faits, Armand Béouindé avoue que tout serait parti d’une lettre en date du 4 décembre 2017 qu’a fait parvenir le maire de l’arrondissement 7 à la mairie centrale de la ville. Lettre, invitant la mairie à une cérémonie de remise de dons de matériel et d’un terrain aménagé de 10 hectares aux fins de l’ériger en cimetière. A la suite de cette correspondance, une autre en date du 7 décembre 2017 aurait été formulée par le même maire, cette fois pour une « demande de main forte », en raison de la présence de pylônes de haute et moyenne tension de la SONABEL sur le site offert.

Ainsi, après la réception du second courrier du maire de l’arrondissement 7, fait remarquer le maire de la ville de Ouagadougou, instructions furent données aux services techniques afin de réunir toutes les informations susceptibles de donner un meilleur éclairage sur le dossier. Des investigations alors menées, l’on note le non-respect de la procédure administrative ayant pour but d’informer le maire de la commune de la remise d’un don comme l’exige la loi. Il en ressort également, l’absence de documents fonciers attestant de la propriété du terrain, la présence de pylônes haute tension et moyenne tension traversant le site d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Par ailleurs, il se dégage desdites enquêtes que le site concerné est la lisière des territoires de deux communes (Ouagadougou et Komsilga), qu’un décret du gouvernement en date du 18 août 2011 déclarait la zone d’utilité publique. Finalement, qu’aucun des éléments constitutifs du don du promoteur immobilier (Abdoul service) à l’arrondissement 7 n’est accompagné de document.

A en croire l’autorité municipale de la ville de Ouagadougou, c’est au regard de ces résultats, qu’il a décidé en sa qualité de garant de la sécurité des populations, « de ne pas entreprendre de procédure d’acceptation de don au profit de la commune de Ouagadougou comme le voudrait la loi 055 ». Il dénonce pour terminer un faux procès à l’encontre du conseil municipal. « Encore une fois, un faux procès nous est fait », a-t-il fait savoir.

De la déclaration d’utilité publique du site

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Le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Béouindé,« encore une fois, un faux procès nous est fait »

Invité à éclairer l’opinion, Bernard Compaoré, chef de la normalisation, de l’environnement et sécurité de la SONABEL, a au passage rappelé l’existence d’un contentieux entre la société immobilière Abdoul service et la nationale de l’électricité. De l’avis de ce responsable, le nœud du litige qui oppose son service à la société immobilière est la ligne de 90 000 volts, qui relie la ville de Ouagadougou à celle de Koudougou. La SONABEL aurait donc été saisie par l’avocat de la société immobilière au motif que ladite ligne se trouverait sur un champ leur appartenant. La riposte, selon l’invité n’a pas tardé, car la SONABEL, à son tour s’est saisie de son avocat. La procédure judiciaire suivrait de fait son cours.

Après ce rappel, Bernard Compaoré s’est attardé sur l’historique, la règlementation et la procédure qui a conduit à déclarer la zone offerte par l’opérateur immobilier « d’utilité publique ».

Tambi Serge Pacôme Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net