La pluviométrie sera excédentaire à tendance normale sur presque l’ensemble du territoire national. Seuls les extrêmes ouest et sud-ouest auront des tendances déficitaires. Telle est la situation prévisionnelle de la météo, issue du pré-forum et du forum des prévisions climatiques saisonnières 2018. Ces rencontres se sont tenues du 29 avril au 5 mai en Côte d’Ivoire. La restitution des travaux a été faite par l’Agence nationale de la météorologie (ANAM), ce jeudi 31 mai 2018 à Ouagadougou.

On le sait. Il est difficile de prédire avec exactitude la pluviométrie de l’année. Par contre, il est possible d’en définir les grandes tendances. C’est ce à quoi se sont attelés les experts du climat et de la pluie, réunis du 29 avril au 5 mai 2018 en Côte d’Ivoire. Ils ont fait la prévision des comportements de la pluie pour la saison à venir.

Bonne pluviométrie

Les nouvelles sont bonnes dans l’ensemble pour le Burkina Faso. Selon les experts, notre pays aura, dans sa majeure partie, une pluviométrie excédentaire à tendance normale. « Durant la période juin-juillet-août, il est prévu globalement un cumul pluviométrique excédentaire à tendance normale sur la partie est et nord-ouest du territoire. Sur les parties ouest, sud-ouest, un cumul normal à tendance déficitaire est attendu. La partie centrale, quant à elle, aura un cumul normal à tendance excédentaire », a indiqué Ousmane Ouédraogo, expert à l’Agence nationale de la météorologie(ANAM).


La seconde prévision couvre la période juillet-août-septembre. Selon l’ANAM, un cumul pluviométrique excédentaire à tendance normale est également attendu à l’extrême-est, une partie des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest, du Centre-Sud, du Centre-Est et des Hauts-Bassins. Par contre, une situation normale qui pourrait être excédentaire est prévue dans les parties centre-est, nord et nord-ouest. La région du Sud-Ouest connaîtra une pluviométrie normale à tendance déficitaire alors que l’extrême Sud-Ouest sera déficitaire. « Dans cette partie du pays, la situation pourrait être similaire à celle que nous avons connue l’année dernière », a expliqué Ousmane Ouédraogo.

Il faut noter que les tendances sont calculées sur la moyenne enregistrée pendant 30 ans. La période actuellement retenue va de 1981 à 2010.

Caractéristiques agro-climatiques


Les experts se sont également penchés sur les caractéristiques agro-climatiques. Il ressort de leur conclave que le Burkina connaîtra un début tardif de saison hivernale. Ainsi, pour les régions situées dans la zone soudanienne (Bobo-Dioulasso, Banfora, Gaoua, Orodara, etc.), le début de la saison des pluies était prévu pour le 11 mai. Dans la zone soudano-sahélienne (Ouagadougou, Dédougou, Koudougou, Fada N’gourma, Kaya), les pluies devront commencer le 1er juin, tandis que dans la zone sahélienne (Dori, Djibo et Gorom-Gorom et bien d’autres), les pluies sont attendues à partir du 21 juin.

Ces différentes zones climatiques connaîtront des séquences sèches (des jours sans pluies) allant de plus de sept jours pour la partie soudanienne à plus de treize jours pour la zone sahélienne. Pour la partie soudano-sahélienne, la séquence sèche pourra être de plus de onze jours.


Tout comme le début, la fin de la saison sera aussi tardive. Ainsi, dans la zone sahélienne, la saison prendra fin le 15 septembre, la partie soudano-sahélienne sera arrosée jusqu’au 1er octobre. Pendant ce temps, pour la zone soudanienne, les pluies cesseront vers le 21 octobre. Ce comportement pluviométrique n’est pas sans risques pour l’agriculture et les humains. Les experts ont donc soulevé des risques de sécheresse pour certaines régions, des risques d’inondations pouvant entraîner des maladies dans d’autres régions. Ils ont appelé les décideurs à prendre des décisions pour éviter les désagréments.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Source: LeFaso.net