Après deux ans de mise en œuvre, la Fondation pour la sécurité du citoyen (FOSEC) a présenté les réalisations de son projet « Feuilles de route de la sécurité pour le Burkina Faso et le Sénégal », ce mardi 21 janvier 2020 à Ouagadougou, au cours d’une journée de partage d’expérience et de bonnes pratiques appelée en anglais « Share fair ».

Monté en 2016 puis mis en œuvre l’année suivante, le projet « Feuilles de route de la sécurité pour le Sénégal et le Burkina Faso » a pris fin en 2019. Avant de boucler définitivement le projet, la Fondation pour la sécurité du citoyen (FOSEC) a organisé cette « Share fair », une expression en anglais pour désigner une journée de partage d’expérience et de bonnes pratiques.

Dr Solange Bandiaky-Badji (à gauche) et Dr Émile Ouédraogo (à droite)

Selon le directeur exécutif de la FOSEC, Dr Emile Ouédraogo, ce projet avait pour objectif de renforcer essentiellement la confiance des citoyens vis-à-vis des Forces de défense et de sécurité (FDS) autour d’une thématique : « La sécurité routière ». « Aujourd’hui, si vous allez à Pô et à Cinkansé, ceux qui n’ont jamais mis pied à la gendarmerie, à travers les journées portes ouvertes, ils se sont rendus compte que les policiers et gendarmes sont d’abord nos frères et sœurs », a-t-il témoigné.

La chargée d’affaires de l’ambassade des États-Unis, Shannon Cazeau

Dans son intervention, la chargée d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, Shannon Cazeau, a indiqué que cette confiance est un élément « très important pour la prévention des conflits et la lutte contre l’insécurité ». « C’est pour cela que le gouvernement des États-Unis s’investit depuis des années dans le renforcement de cette confiance entre les citoyens et la police. C’est notre engagement en termes de police de proximité », a-t-elle ajouté.

Ousséni Compaoré, ministre de la Sécurité

Pour le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré, il est impossible pour les FDS de remplir leurs missions sans le service des populations et ces dernières ont aussi besoin des FDS. « Ce projet est extrêmement important pour les ministères de la Sécurité et de la Défense, dans la mesure où aujourd’hui, plus que jamais, nous avons des unités déployées sur le terrain. Et ces unités doivent vivre en symbiose avec les populations », a déclaré le ministre.

« Initiative pour la sécurité routière au Sahel »

Sur le terrain, ce sont les populations qui ont désigné et conçu des activités qui les intéressait. C’était entre autres des pièces théâtrales pour la sensibilisation, des matchs de football contre les FDS et des conférences thématiques animées par les FDS.


Selon Dr Solange Bandiaky-Badji, représentante de PartnersGlobal, le projet « Roadmaps to security in Senegal and Burkina Faso » va au-delà des questions d’accidents de circulation. Elle a noté que les défis liés à la sécurité sont nombreux tels que les flux migratoires liés à l’insécurité, la corruption, les attaques par les groupes armés et les trafics de biens et de personnes. « Selon les statistiques, depuis avril 2019, plus de 250 citoyens burkinabè ont perdu la vie dans des exécutions sommaires et attaques ciblées, principalement sur les routes », a-t-elle signifié.


La première phase de ce projet qui a duré deux ans est à sa fin. Tout en saluant l’appropriation étatique de ce projet et ses réalisations, Dr Solange Bandiaky-Badji a annoncé que « très bientôt », l’Etat américain va financer la phase II qui va encore durer deux autres années. « La deuxième phase du projet s’intitule : « Initiative pour la sécurité routière au Sahel ». Elle va consister à consolider les acquis au Sénégal et au Burkina Faso, et aussi à faire des missions de prospection au Mali et au Niger pour identifier d’éventuelles opportunités », a-t-elle enrichi.


En 2017, c’est-à-dire à ses débuts, le projet a mené des enquêtes pour établir une situation de référence sur la perception du public concernant les forces de l’ordre. « Le constat était que la confiance du public dans les forces de l’ordre était faible et que peu de ministères avaient désigné des représentants pour les questions de sécurité routière », rapportent les résultats du projet.

Les comités locaux de suivi de Pô (dans le Centre-Sud du Burkina) et de Cinkansé (dans le Centre-Est) ont servi de zones pilotes pour la mise en œuvre de ce projet. PartnersGlobal va reconduire ce projet dans trois localités à savoir Léo, Niangoloko et Koloko.

Cryspin Masneang Laoundiki

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Source: LeFaso.net