Ingénieur de conception Informatique, Moussa Ouédraogo est également titulaire d’un MBA en Management et d’un master 2 en Administration et gestion des entreprises. Sur le plan professionnel, il consultant senior en data analyste et data gouvernance au sein de Groupe JEMS, en mission en ce moment à la Société Générale. Sur le plan l’engagement citoyen et politique, il est membre de bureau politique national du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) et le secrétaire chargé de la stratégie et des questions électorales de la section MPP France. A ce titre, il a accepté répondre à quelques questions de Lefaso.net

Comment voyez-vous les élections présidentielle et législatives qui s’annoncent ?

Sur le processus en lui-même, nous abordons les élections législatives et présidentielles de façon sereine. Le nouveau code électoral a été adopté de façon consensuelle par la classe politique à la 3e session parlementaire extraordinaire de l’année 2020 par 107 députés sur 127.

La CENI sous la présidence de Newton Hamed Barry fait un travail remarquable et nous nous acheminons vers un processus juste, transparent et accepté par tous.

Dans certains pays voisins, nous assistons déjà à des crises pré-électorales, ce qui n’est pas le cas au Burkina Faso. C’est un crédit de gouvernance à mettre sous le leadership du Président Roch Marc Christian Kaboré.

Sur le plan interne et organisationnel au MPP, nous sommes également satisfaits du processus de désignation de nos candidats aux législatives et à la présidentielle.

Comme vous avez pu le suivre, la désignation de nos camarades candidats aux législatives s’est faite à travers des primaires à la base, supervisés par des CPA (Conseil Provincial d’Appréciation), accompagnés par une commission de validation et sanctionnés par une session extraordinaire du bureau politique national. C’est un véritable exercice démocratique, qui nous a permis de retenir 127 camarades candidats titulaires et 127 camarades suppléants, sur plus de 400 prétendants. Ceux qui n’ont pas été retenus, ne déméritent pas bien au contraire, seulement, en pareille circonstance, il y a eu des arbitrages à faire afin de se donner le maximum de chance et s’assurer d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Un autre aspect de notre satisfecit concernant les candidats MPP aux législatives, c’est cette amorce de transition et la rupture générationnelle et tant voulu par le président Roch Kaboré et les premiers responsables du MPP.

C’est le lieu pour moi de féliciter la direction du parti et le leadership du Camarade Simon Compaoré, président du parti.

Pour ce qui est de la présidentielle, notre choix a porté sur le camarade Roch Marc Christian Kaboré, capable de rassembler les Burkinabè autour de son leadership et de son projet de société crédible. Il est également soutenu par plus de 40 partis politiques et par des mouvements de la société civile.

Êtes-vous candidat ?

Non, je ne suis pas candidat. Ni à la présidentielle ni aux législatives. Le candidat de notre parti à la présidentielle est le Camarade Roch Marc Christian Kaboré.

On note comme une grosse déception par rapport à l’enrôlement des Burkinabè de la diaspora. Comment expliquez-vous cela ?

Non, je ne parlerais pas de déception. Cela est plutôt une satisfaction. Pour la première fois dans l’histoire du Burkina, la diaspora va voter. C’était une promesse de campagne de président Roch Marc Christian Kaboré aujourd’hui devenue réalité.

Pour ce qui nous concerne, en France, nous n’avons pas à rougir du nombre des enrôlés. Nous avons été 830 à être enrôlés. Si nous faisions le ratio nombre enrôlé sur (/) le nombre de Burkinabè vivant en France, la diaspora de France est dans le TOP 3. Cela veut dire que les partis politiques, la société civile et la représentation diplomatique ont bien joué leur rôle.

Cela reste aussi une œuvre humaine, donc susceptible de contenir des imperfections. Les améliorations seront envisagées. Notamment sur le déploiement des bureaux d’enrôlement dans plus de provinces, plutôt qu’à Paris uniquement et sur une longue période.

Pourquoi les Burkinabè de la diaspora qui ont longtemps réclamé de participer aux consultations électorales se sont-ils si peu mobilisés ?

Le peu de mobilisation ne concerne pas uniquement la diaspora, même au niveau national, ce constat est valable. Il faut continuer à sensibiliser les populations en ce sens.

Au vu des résultats, faut-il continuer à organiser le vote des Burkinabè de la diaspora ?

Bien sûre qu’il faudrait que la diaspora continue de voter. Arrêter les votes des Burkinabè de l’étranger sera un recul démocratique. Le vote, avant d’être un acte partisan est un devoir citoyen. Aussi les structures de vote à l’étranger sont installées et le fichier également déjà constitué. Les prochaines élections pour la diaspora seront moins coûteuses vu que les fondations sont posées. Il ne faudrait surtout pas revenir sur les votes de la diaspora.

Croyez-vous que la diaspora soit au centre des préoccupations des candidats déclarés à la présidentielle ?

Je ne saurai parler à la place des autres candidats que celui du MPP. La diaspora, mais aussi la responsabilisation des jeunes sont au cœur des préoccupations du président Roch Marc Christian Kaboré.

A la pelle et sans être exhaustif, on peut citer entre autres, un ministère plein dédié à la diaspora (ministère de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur) ; l’implication effective de la diaspora dans la gouvernance avec des ministres, conseillers et hauts cadres de l’administration issus de la diaspora ; la mise en œuvre de la cité de la diaspora.

L’organisation du forum national de la diaspora a fini par consolider notre conviction que le président Kaboré croit en la contribution des Burkinabè de l’extérieur aux efforts de développement du pays.

J’ai pu participer à ce forum en tant que personne-ressource, où j’ai d’ailleurs formulé une suggestion à la clôture des travaux, cette suggestion consistait à mettre en place un comité de suivi des recommandations du forum. Le président a marqué son accord, et cette recommandation a été matérialisée au Conseil de ministre du 22 mai 2019 pour renforcer le rôle de la diaspora dans les propositions de gouvernance.

Quel message avez-vous à lancer à la diaspora et aux Burkinabè de façon générale ?

Je voudrais dire à la diaspora de ne pas faire hara-kiri. Je les invite à sortir massivement le 22 novembre 2020 pour manifester leur adhésion au vote de la diaspora et renouveler leur confiance au président Roch Marc Kaboré.

C’est historique, participons donc à l’histoire. Le vote de la diaspora est également un témoignage à l’attachement de son pays et en sa gestion.

Le Burkina Faso est un pays qui a toujours su s’élever au-delà de ses divergences pour se construire.

A tous Burkinabè, ensemble accordons nous sur l’essentiel.

Interview réalisée en ligne

Lefaso.net.

Source: LeFaso.net