L’adjudant chef major à la retraite Sawadogo Wendyelé, était l’avant dernier témoin du jour à déposer à la barre ce 07 décembre 2021. Au moment des faits, il était le chef de détachement du bataillon d’intervention aéroporté (BIA) au sein du Conseil.

Le témoin raconte qu’il se trouvait au génie militaire, lorsqu’il a entendu les premiers coups de feu. Il sort alors son talkie-walkie et appelle le lieutenant Gilbert Diendéré. Celui-ci lui aurait dit “on nous tire dessus. Prends tes hommes et allez occuper vos postes au carrefour Kaya-Fada”.

De sa compréhension, c’était sûrement une force extérieure qui était entrain d’attaquer le Conseil. Il appelle alors son adjoint et repasse par le Conseil pour chercher une arme avant de se rendre au dit carrefour qui selon ses propos était sa zone habituelle d’intervention. Il y trouve son adjoint ainsi que ses éléments déjà en place. Ce n’est que le lendemain, précise l’ancien chef du détachement du BIA, qu’il a appris à la radio, la mort du président Thomas Sankara.

Ayant appris que le capitaine Boukary Kaboré dit le lion opposait une résistance au niveau de Koudougou, Sawadogo Wendyelé demande l’autorisation au lieutenant Diendéré pour envoyer quelqu’un le raisonner afin d’éviter un carnage. Ayant obtenu l’aval de Diendéré, il envoie à Koudougou le gardien de l’ENAM (bâtiment où se trouvait le détachement du BIA). L’émissaire se fait chasser par le lion et Sawadogo Wendyelé rend compte au lieutenant d’alors Gilbert Diendéré.

Confronté au témoin Sawadogo Wendyelé, l’accusé Gilbert Diendéré affirme ne pas avoir souvenance d’avoir dit au témoin qu’il était attaqué. Il ajoute lui avoir plutôt dit de venir au conseil pour de plus amples informations et non d’aller occuper le carrefour Kaya-Fada. Il précise que l’occupation du carrefour par le détachement de Sawadogo Wendyelé allait de soi, puisque ce carrefour constituait le poste du BIA.

Pourquoi ne pas avoir demandé au détachement de Sawadogo Wendyelé de venir vous appuyer au conseil, quand on sait que le détachement comptait 130 éléments, a demandé le parquet militaire. Et Gilbert Diendéré de répondre” le drame était déjà arrivé. Le camarade président et une dizaine de ses compagnons étaient déjà à terre. On va défendre qui ?”

Le procureur militaire fait alors remarquer que l’attitude du général n’est pas normale. Sinon s’interroge-t-il, comment laisser des éléments à l’extérieur qui peuvent vous appuyer et vous leur dites d’aller ailleurs ? Cela semble suspect, conclut le procureur militaire. Et Diendéré de répliquer ” pourquoi appeler des éléments à l’extérieur alors que ceux qui étaient à l’intérieur n’ont pas pu réagir ?”. Il ajoute qu’il n’avait pas très confiance aux éléments qui étaient à l’intérieur du Conseil, à plus forte raison ceux qui étaient à l’extérieur car selon lui il pouvait y avoir des complices des commanditaires du coup de force.

Armelle Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net