Moumouni Koïba était cuisinier en poste au camp Guillaume Ouédraogo pendant les événements du 15 octobre 1987. C’est dans ce camp que l’on cuisinait le repas pour les éléments du conseil l’Entente. Chaque soir, le caporal qu’il était devait passer pour signer dans un cahier au niveau de la permanence, après la livraison du repas. Mais ce jeudi 15 octobre là, alors qu’il quittait le conseil, des coups de feu se font entendre.

Il dit s’être mis au placard. « Pendant combien de temps, demande un avocat de la défense ? » Et le témoin de répondre qu’il n’a pas chronométré le temps mis au sol. Mais il est sûr d’une chose, il ne s’est relevé qu’à la fin des tirs. A-t-il vu des gens entrer et sortir alors qu’il était couché au sol ? À cette question, Moumouni Koïba répond « Quand il y a des tirs, la tête est baissée. Pourquoi lever la tête ? C’est pour prendre une balle ou quoi ? »

Après les tirs, le soldat dit avoir vu le lieutenant Gilbert Diendéré en communication. Mais s’est tenu à une distance de sécurité de lui, le temps qu’il finisse de communiquer. « Après je me suis approché de lui. Et c’est là qu’il m’a dit de tout faire pour servir le café noir aux hommes qui étaient dans les postes de garde pour qu’ils ne dorment pas ». Ne comprenant pas ce qui se passait, il pose la question à un soldat qui lui annonce qu’il s’agit d’un coup d’État organisé par Blaise Compaoré.

Ce n’est qu’après qu’il s’est rendu à la maison pour se changer et revenir au camp Guillaume pour préparer le café qui sera par la suite servi aux éléments au conseil de l’Entente.

Le témoignage de Moumouni Koïba a été bref. L’audience a été suspendue et reprendra le mercredi 8 décembre avec l’audition d’un autre témoin, Léonard Kambou.

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Source: LeFaso.net