Conscient qu’aucun État ne saurait parvenir à un développement durable sans la paix, la stabilité et la bonne gouvernance, le gouvernement burkinabè s’est résolu à poursuivre ses efforts pour réunir les conditions favorables à une économie prospère. Pour ce cela, le gouvernement a annoncé plusieurs actions à mener lors de la première revue 2023 du cadre sectoriel de dialogue « Gouvernance économique », ce mardi 28 février 2023 à Ouagadougou.

Face au bouleversement de l’économie burkinabè du fait de la crise sécuritaire, il urge pour le gouvernement de saisir le taureau par les cornes. En ce sens, un plan d’action pour la stabilisation et le développement du secteur de la gouvernance économique a été élaboré sur la période 2023-2025. Pour le ministre des sports, de le jeunesse et de l’emploi, Boubacar Savadogo, ces actions sont entre autres l’optimisation de la mobilisation des ressources, l’assèchement des sources d’approvisionnement des groupes armés terroristes en ressources de tout genre. À cela s’ajoutent l’amélioration de la gestion budgétaire et du patrimoine, l’audit des ministères, institutions, des fonds, de l’assemblée nationale, des entreprises publiques et des principaux établissements publics.

Ce cadre sectoriel de dialogue « Gouvernance économique » regroupe divers ministères, la société civile et les partenaires techniques et financiers

Un taux de recouvrement de 113,77% de recettes propres réalisé en 2022

L’amélioration de l’employabilité des jeunes, le développement des économies locales et l’accélération de la construction des pôles de croissance et de compétitivité ne sont pas en reste.

Au cours de la présente revue du cadre sectoriel de dialogue « Gouvernance économique », le rapport de performance économique de l’an 2022 a été présenté. Il en ressort notamment la mobilisation des recettes propres chiffrées à hauteur de 2 400,59 milliards de francs CFA à fin décembre 2022 sur des prévisions de 2 110,04 milliards de francs CFA. Ce qui donne un taux de recouvrement de 113,77%.

Le rapport indique également que l’État est parvenu à assécher des sources d’approvisionnement des groupes armés terroristes en 2022, à travers notamment le démentèlement de douze circuits informels de commercialisation de produits pétroliers et cinq circuits informels de commercialisation de motos. Sans oublier le gel des avoirs de 26 présumés terroristes.

« Nous devons faire preuve de disponibilité, d’innovation et de sacrifices individuel et collectif dans la conduite des actions », Boubacar Savadogo représentant le ministre en charge l’économie

Le plan d’action mis en œuvre en 2022 par le gouvernement de la transition a contribué à soutenir le retour volontaire des personnes déplacées internes à travers le plan de stabilisation de l’axe Ouaga-Kaya-Dori et du projet communautaire de relèvement et de stabilisation du Sahel. Concernant le contrôle de la gestion financière et comptable, ce sont cinq postes de péage, dix établissements publics de l’État, dix projets et programmes de développement qui sont passés au peigne fin des auditeurs. Ont aussi fait l’objet d’audit, onze collectivités territoriales, cinq sociétés d’État ainsi que onze missions de contrôle sur saisine dans différentes structures publiques.

Les partenaires techniques et financiers ont répondu présents à ce rendez-vous avec pour chef de file, la représentante résidente de la Banque mondiale, en la personne de Maïmouna Mbow Fam. Elle a salué l’engagement de l’État burkinabè à trouver avec le soutien de ses partenaires, des solutions pérennes permettant d’atténuer les effets des crises multiformes qui impactent le pays.

« Ces défis ne sont pas exhaustifs et les partenaires voudraient vous rassurer de leur disponibilité à vous accompagner sur la base d’un programme de réformes structurelles », représentante résidente de la Banque mondiale, Maïmouna Mbow Fam

« En dépit de ce contexte national et international difficile, le secteur de la gouvernance économique a fait preuve de résilience et consolide certains acquis encourageants dans plusieurs domaines », a relevé la représentante résidente de la Banque mondiale, Maïmouna Mbow Fam.

L’atteinte pour la seconde année consécutive de la cible de l’indicateur relatif à la part du budget de l’État transférée aux collectivités territoriales avec une réalisation de 15,53% à fin décembre 2022 est l’une des illustrations de l’économie burkinabè, citées par la Banque mondiale.

Les défis à relever

Malgré les résultats obtenus, la Banque mondiale a mentionné que d’importants défis sont à relever. Ces défis sont notamment la prise et la mise en œuvre effective de mesures plus vigoureuses et efficaces pour atténuer les effets de l’inflation et protéger le pouvoir d’achat des populations. La poursuite de la digitalisation des régies de recettes, des services de la commande publique, et de l’exécution de la dépense dans les administrations publiques afin de freiner les sources de déperdition de ressources financières et améliorer les prestations de services au profit des contribuables et des citoyens.

Le renforcement de la transparence et de la reddition des comptes à travers la publication des audits finalisés par l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et la mise en œuvre des recommandations qui y sont formulées font aussi partie de ces défis majeurs répertoriés.

Hamed NANEMA

Lefaso.net

Source: LeFaso.net