Les différentes organisations antitabac, en prélude à la célébration de la Journée mondiale sans tabac, ont tenu une conférence de presse ce mercredi 30 mai à Ouagadougou. Objectif : aborder avec les hommes de médias trois points essentiels que sont la tenue de la Journée mondiale sans tabac, la sortie de contrôle et de répression sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics clos et les dernières évolutions du procès entre l’État burkinabè et la Manufacture burkinabè de cigarettes. À travers le thème « Tabac et cardiopathies », l’Organisation mondiale de la santé entend sensibiliser le monde aux risques associés au tabagisme.

« Tabac et cardiopathies », c’est sous ce thème que le monde entier célèbre la Journée sans tabac qui a lieu chaque 31 mai 2018. Comme à l’accoutumée, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires, à cette occasion, entendent sensibiliser le monde aux risques sanitaires et à ceux associés au tabagisme, tout en mettant en place des politiques efficaces pour une réduction de la consommation du tabac. Pour ce faire, les organisations antitabac du Burkina ont tenu une conférence de presse, ce 30 mai 2018 à Ouagadougou. Cette rencontre, selon elles, a pour objectif de faire part aux hommes de médias de l’organisation de la Journée mondiale sans tabac 2018, de la sortie de contrôle et de répression sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics clos et des dernières évolutions du procès entre l’État burkinabè et la Manufacture burkinabè de cigarettes (MABUCIG).

Déroulée de la journée mondiale antitabac 2018

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Quelques membres de la presse présente à la rencontre

Au sujet de la célébration de la Journée mondiale sans tabac 2018, les conférenciers ont laissé entendre que plusieurs activités seront mises en œuvre. Il s’agit entre autres des contrôles et de la répression concernant l’interdiction de fumer dans les bars, maquis, boîtes de nuit, restaurants ; du lancement du numéro vert (80 00 12 39) pour les dénonciations et les conseils pour arrêter de fumer ; de l’organisation d’une caravane d’exhibition des avertissements sanitaires graphiques sur les conséquences sanitaires du tabagisme. Les conférenciers ont également fait part, au cours de la rencontre, de la tenue de projections de films dans les cités universitaires et d’une conférence grand public prévue le 31 mai 2018 au SP/CNLS sur le thème : « Cesser de fumer, c’est possible ». À cela s’ajoutent des séances de consultations gratuites à l’Unité de sevrage tabagique, du 28 mai au 3 juin 2018.

Résultats sortis de répression et de contrôle

En ce qui concerne les sorties de répression et de contrôle, celles-ci ont permis de verbaliser plusieurs fumeurs pris sur le fait dans les maquis, bars, restaurants et autres lieux publics de la capitale. Cela a été possible, selon les conférenciers, grâce au soutien du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, de la police nationale, du ministère de la Santé et des organisations de la société civile de lutte antitabac.

Évolution de la procédure judiciaire entre État burkinabè et la MABUCIG


Quant à la procédure judiciaire pour l’apposition des avertissements sanitaires graphiques, les conférenciers révèlent que le 28 mai 2018, la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso a renvoyé le dossier à une audience de vacation. « À cette étape de la procédure, il y a eu des échanges de conclusions entre les parties. Ainsi, chaque partie connaît les prétentions et les arguments de l’autre. Dans tous les cas, les organisations de la société civile estiment que les juges ont tous les éléments pour accélérer la procédure pendant les vacances judiciaires », a laissé entendre Salif Nikiema, coordonnateur de l’Association Afrique contre le tabac. À entendre les conférenciers, il a fallu que le ministère de la Santé attraie la MABUCIG en justice pour qu’elle soulève l’inconstitutionnalité de certaines dispositions de la loi antitabac. Au cours de la conférence de presse, l’équipe de lutte antitabac a lancé un plaidoyer auprès des autorités burkinabè pour qu’elles prennent leurs responsabilités afin de faire respecter la loi antitabac.

Au terme de la conférence de presse, les conférenciers ont émis le souhait de voir les autorités suivre l’exemple des pays tels que le Sénégal, le Tchad et le Cameroun qui ont tous adopté un texte juridique sur les avertissements sanitaires graphiques et qui appliquent les textes antitabac à la lettre.

Pour rappel, l’équipe de lutte antitabac, qui a organisé la présente conférence de presse, est composée du Réseau des journalistes pour la lutte antitabac au Burkina Faso, de l’Union des associations de lutte contre le tabac, de la Ligue des consommateurs du Burkina et d’Afrique contre le tabac.

Milaine Tiendrebeogo

LeFaso.net

Source: LeFaso.net