Pendant que des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur le recrutement externe des 85 agents administratifs au profit de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), les délégués syndicaux et du personnel des comités CGT-B de la Caisse ont animé une conférence de presse, le 1er août 2018, à Ouagadougou. Au cours de ce « face-à-face » avec les journalistes, ils ont menacé d’organiser une marche suivie d’un meeting si, dans un mois, le test de recrutement du nouveau personnel n’est pas annulé.

« Nous ne voulons pas d’une suspension. Nous voulons d’une annulation pure et simple de ce test honteux aussi bien pour les travailleurs de l’institution que pour la nation entière », a martelé le secrétaire général du Comité CGT-B de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Seydou Koné, au cours d’une conférence de presse, troisième du genre en un mois. « Ne pas annuler ce test, c’est encourager royalement des pratiques iniques qui constituent de graves discriminations », a renchéri le secrétaire général adjoint, Souleymane Kienou, pour qui le Directeur des ressources humaines (DRH), qui a d’ailleurs été révoqué, n’est que la partie visible de l’iceberg.


En effet, explique-t-il, selon des indicateurs et des informations crédibles, il n’a pas agi seul. « D’autres cadres de l’institut sont fortement impliqués dans la forfaiture », a-t-il rappelé, sans pour autant décliner l’identité des personnes incriminées. Qu’à cela ne tienne, « tout cadre qui sera impliqué dans ce test et qui serait proposé au poste de DRH sera dénoncé », a-t-il promis.

Le souhait de M. Kienou est de voir l’annulation dans de meilleurs délais (un mois), le test de recrutement externe afin « d’épargner aux Burkinabè le visionnage des autres feuilletons de ce scandale national ». A défaut, le syndicat de la CNSS montera d’un cran ses actions de protestation à travers une marche-meeting sur le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale.

Lequel ministère a la tutelle technique de la caisse. Pour la réussite de ce mouvement d’humeur, l’ensemble de la population a été invité à se mobiliser autour du syndicat de la CNSS.

Par la suite, les conférenciers se sont prêtés aux questions des journalistes. « Est-ce que vous avez pensé un tant soit peu aux personnes qui ont décroché le test de recrutement de bonne foi ? », ont-ils demandé. À cette préoccupation, M. Kienou répond par une autre question : « Comment est-ce qu’on peut faire le tri aujourd’hui entre ceux qui ont réussi honnêtement le test de recrutement et les autres ? ».


Pour lui, il faut tout simplement l’annuler. « Nous nous pensons que c’est le moindre mal pour la CNSS et pour que l’ensemble du peuple soit en phase avec ce qui se fait en matière de normes de recrutement ». Aussi, les Hommes de médias ont voulu savoir pourquoi ils organisent une conférence de presse alors que des investigations sont en cours ? « Les affaires de cette nature se terminent de trois façons. D’abord ça peut se terminer dans le brouhaha.

Ensuite, il y a le temps judiciaire, qui n’est pas le temps de l’opinion. Il y a eu un coup d’Etat en 2015 et c’est trois ans après que le procès a commencé. Le dernier point, c’est que cette lutte peut finir par une parole politique forte », a-t-il rétorqué en conclusion.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Liens utiles : lefaso.net/spip.php ?article84464
lefaso.net/spip.php ?article84331

Source: LeFaso.net