La direction politique nationale du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a rencontré, ce samedi 4 août 2018 à son siège national à Ouagadougou, les maires et maires adjoints élus sous la bannière du parti pour, d’une part, échanger sur les difficultés qu’ils rencontrent et, d’autre part, partager avec eux les conclusions de son dernier congrès ordinaire (tenu en début mai 2018) dans la perspective des batailles électorales à venir. Pour l’occasion, et réagissant à une question des journalistes sur la débaptisation de l’hôpital Blaise-Compaoré, le président du CDP a laissé entendre que « le changement de nom n’est pas aujourd’hui la principale préoccupation des Burkinabè ».

« Nous sommes ressortis du congrès ordinaire avec des recommandations, il est donc normal que nous rencontrions les maires et maires adjoints pour leur faire passer le message fort, l’engagement d’aller à la conquête du pouvoir en 2020. Nous devons également échanger avec les maires pour savoir leurs difficultés ; parce que nous savons que là où il y a des maires de l’opposition, la majorité également travaille contre eux. Mais dans la réalité, la majorité ne travaille pas contre ces maires, elle travaille contre les populations, qui ont fait confiance à ces maires en les plaçant à la tête de leur commune », a situé le président du CDP, Eddie Komboïgo, citant en exemple, au titre des difficultés, le retard constaté dans la mise à la disposition des maires, des fonds destinés aux communes.


Pour Eddie Komboïgo, l’on ne devra pas avoir cette vision des choses. « Et c’est une critique que nous lançons à la majorité pour qu’elle puisse lever le pied sur les blocages que l’ensemble de ces maires connaissent », interpelle-t-il.

Le premier responsable du parti a saisi l’opportunité de la rencontre pour adresser ses félicitations et encouragements à ces élus pour « avoir bénéficié de la confiance à la base ».
« Je voudrais alors vous féliciter pour votre courage, pour votre engagement, vos efforts pour le parti, en acceptant vous présenter à un moment très difficile pour le parti, quand le parti avait été bâillonné. (…). Par votre courage et votre engagement, le parti survit aujourd’hui et cela est à votre honneur », souligne-t-il.


« Dans le programme d’activités que nous allons mettre en œuvre, nous aurons besoin de vous ; parce que nous allons nous déployer sur toute l’étendue du territoire national (dans les 45 provinces, les 368 communes…) », confie, en substance, M. Komboïgo, qui recommande à ses interlocuteurs d’être les ambassadeurs du CDP auprès des populations et faire en sorte que le parti accède au pouvoir en 2020.

À l’en croire, les échanges vont également porter sur le nouveau code électoral, qu’il qualifie de « scélérat » et qui, affirme-t-il, divise le monde politique et exclut la majorité de la diaspora.



Ce n’est pas ce qui préoccupe les Burkinabè…


Sur une question des journalistes, le président du CDP, Eddie Komboïgo, a, en quelque sorte, « banalisé » l’acte de débaptisation de l’hôpital Blaise-Compaoré. Pour lui, ce n’est pas ce qui importe aujourd’hui les Burkinabè. « Ce qui préoccupe aujourd’hui les populations, c’est comment avoir à manger, comment trouver de l’emploi aux jeunes et aux femmes, relancer l’activité économique, etc. (…). Pourvu que l’hôpital soit là ; tout le monde sait que c’est Blaise Compaoré qui est à l’initiative de l’hôpital pour les populations.

Le changement de nom pour des raisons politiques ne change rien donc au fait que ce soit Blaise Compaoré qui soit à la base de la construction de cet hôpital. Changer de nom ne signifie rien donc. Nous les regardons seulement. Nous attendons d’eux qu’ils construisent aussi d’autres hôpitaux pour soulager la souffrance des populations », a-t-il contré.


Eddie Komboïgo appelle « plutôt » à travailler à ce que le Burkina soit à l’unisson, à régler le problème de l’insécurité, etc. « Si la préoccupation, c’est le changement, pourquoi n’a-t-on pas changé le nom du plateau Simon-Compaoré ? Si vous voulez attribuer le nom des localités qui abritent les infrastructures, il y a l’hôpital pédiatrique Charles-de-Gaulle également, dont le nom ne répond pas à celui du quartier qui l’abrite. Il faut donc qu‘on soit honnête… », a conclu Eddie Komboïgo.

OL

Lefaso.net

Source: LeFaso.net