La rémunération actuelle des agents publics de l’Etat n’est pas équitable et n’est pas basée sur le mérite, selon 70,5% des 357 travailleurs. C’est la principale conclusion d’un sondage d’opinion réalisé par L’Association des Data Scientists Professionnels du Burkina Faso (PRODASA) sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat, auprès d’un échantillon de 357 travailleurs de la ville de Ouagadougou répartis dans 15 ministères et 5 institutions.

Le sondage avait pour objectif principal de recueillir la perception des travailleurs sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat ainsi que leur appréciation sur l’organisation de la conférence nationale des forces vives sur le système de rémunération, tenue du 12 au 14 Juin 2018.

La rémunération actuelle des agents publics de l’Etat n’est pas équitable et n’est pas basée sur le mérite, selon 70,5% des 357 travailleurs interrogés. Ils justifient cette position par les écarts de salaires observés entre les agents de mêmes catégories d’une part, et les écarts énormes entre échelles d’autre part. Ils imputent ces écarts aux statuts particuliers accordés à certains corps. En revanche, 15,8% des travailleurs affirment que le système de rémunération actuel est équitable et 13,7% émettent un avis neutre.

Interrogés sur la justesse des revendications des travailleurs, les avis sont partagés, mais la tendance qui émerge est que certaines revendications sont exagérées. En effet, 52,6% des enquêtés estiment que certaines revendications des travailleurs sont parfois exagérées contre 32,6% qui estiment qu’aucune revendication n’est exagérée. Ces résultats sont en concordance avec les tendances sur les moyens dont dispose l’Etat pour faire face aux revendications qui lui sont posées. Pour les 48,2% des personnes interrogées, l’Etat ne dispose de ressources que pour la satisfaction de certaines recommandations des travailleurs, mais pas toutes, contre plus d’un tiers (37,8%) qui pense le contraire.

Dans la perspective d’une possible augmentation des salaires en 2019, les travailleurs se sont prononcés sur le niveau de salaire qui leur permettra de vivre mieux et sur le niveau de salaire de réserve (salaire en dessous duquel ils ne seront pas satisfaits). Les propositions à ce niveau sont en phase avec la catégorie professionnelle. En moyenne les salaires moyens mensuels souhaités sont de 450 000 F CFA pour les agents de catégorie A et P, 350 000 F CFA pour la catégorie B, 250 000 F CFA pour la catégorie C et 200 000 F CFA pour les catégories D et E. Entre le salaire moyen mensuel souhaité et le salaire de réserve, les différentes catégories de travailleurs sont disposés à consentir une baisse de 50 000 F CFA pour avoir le salaire de réserve.

Comme disait un des leaders syndicaux, c’est le coût de la vie qui est devenu plus élevé. Les prix des biens et l’ensemble des besoins augmentent du jour au lendemain tandis que les ressources se font de plus en plus rares. Conséquence, le système politique et social est ébranlé et chacune des parties au contrat est interpellée à réagir objectivement. C’est pourquoi une frange de la population interrogée (20%) est confiante quant à la mise en œuvre de la majeure partie des recommandations de la conférence des forces vives de juin 2018.

Tout compte fait, le but premier de l’étude économique c’est la gestion efficiente des ressources disponibles afin de rendre le coût de la vie un peu plus supportable et les autorités politiques sont interpellés à trouver des voies et moyens pour que les ressources du pays, en dépit de leur faiblesse, soient équitablement profitables à tous les citoyens.

La mauvaise répartition des richesses nationales sont cause de grognes sociales et selon l’Association PRODATA, auteur de l’enquête : « Mesurer de façon rigoureuse l’opinion des travailleurs contribuera à éclairer les acteurs impliqués dans le processus de mise en œuvre des reformes de la conférence au profit des travailleurs ».

Une synthèse d’Etienne Lankoandé (stagiaire)

Lefaso.net

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Rapport du sondage sur le système de rémunération des fonctionnaires burkinabè

Source: LeFaso.net