Au cours d’une conférence de presse, ce jeudi 28 février 2019, à Ouagadougou, la ministre de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, Marie Laurence Ilboudo/Marchal, a annoncé les couleurs de la 162e édition de la Journée internationale de la femme prévue le 8 mars prochain dans la ville de Koupéla, chef-lieu de la région du Centre-est. L’édition 2019 qui est placée sous le patronage de l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré, a un budget prévisionnel de 70 millions de F CFA.

Le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays de la sous-région, est en proie à des attaques terroristes qui ébranlent la stabilité du pays. Fort de ce constat, les autorités ont décidé, cette année, de commémorer la journée consacrée à l’autre moitié du ciel sous le thème « Contribution de la femme à l’édification d’un Burkina Faso de sécurité, de paix et de cohésion sociale ».

L’édition 2019 rime avec une conférence publique sur le thème central. Elle permettra également d’ausculter des sous-thèmes portant sur le « rôle des femmes dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Burkina Faso » ; la « contribution de la femme à la sauvegarde et à la promotion de la paix et de la cohésion sociale au Burkina Faso » et la « lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Burkina Faso : quelle forme de collaboration entre les FDS et les populations ? ». Un tournoi de football féminin dénommé « Super coupe dames », est aussi au programme. S’inscrivant dans cette dynamique, la ministre chargée de la Femme a, en sus, annoncé que des personnes physiques et morales qui se seront illustrées dans le domaine du maintien de la paix et de la promotion de la femme seront distinguées.


La grande innovation de la 162e édition de la Journée internationale de la femme (JIF), selon elle, est la campagne de salubrité « zéro sachet plastique » prévue se tenir du 5 au 7 mars 2019 sur toute l’étendue du territoire national. Placée sous le patronage du chef du gouvernement, cette activité vise deux objectifs : sensibiliser les populations, d’une part, sur les conséquences néfastes de l’utilisation des déchets plastiques sur leur santé et sur l’environnement et rappeler aux femmes leur important rôle dans l’assainissement du cadre de vie de leur famille et de leur communauté, de l’autre.

« Ce que je voudrais que les gens retiennent, c’est que nous fassions trois jours sans utiliser le sachet plastique. Chaque personne qui rencontrera un sachet sur sa route, qu’il le prenne et le sécurise dans une poubelle. Ce qui va contribuer à l’assainissement de notre environnement. Il ne faut pas de grandes actions ou de grands gestes pour un bon vivre ensemble. Il faut juste la responsabilité et l’engagement de chacun à respecter les règles définies par la société », a lancé la première responsable du département de la Femme. Cette initiative salvatrice est organisée en partenariat avec le ministère de l’Environnement et celui de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle.


A travers le thème national, le gouvernement entend mettre en exergue le rôle et la place de la femme dans le processus de maintien de la paix dans notre pays. « Les femmes jouent le rôle d’intermédiaires dans des situations de conflits en facilitant la communication et les négociations. Elles sont de véritables passerelles entre les communautés et représentent des artisanes de la paix au sein de la famille et de la société. Elles jouent un rôle important dans la résolution des conflits et se présentent comme des actrices de premier plan pour détecter et corriger en leur sein les premiers signes de radicalisation et d’extrémisme dans leur cadre de vie et pour comprendre les facteurs susceptibles d’influencer les choix de leurs enfants », a affirmé la conférencière.

Personne n’est laissé pour compte dans le cadre de la commémoration de la JIF, pas même les femmes des zones frappées par les attaques terroristes. « La Coordinatrice nationale de Djibo nous a envoyé des devis pour un accompagnement en activités génératrices de revenu. A l’occasion du 8 Mars, le gouvernement va accompagner cette coordination à la mise en œuvre de cette activité. Il y a aussi des femmes d’Arbinda qui m’ont envoyé des projets. Nous allons les accompagner économiquement pour qu’elles puissent se relever », a confié la ministre.


Puis de poursuivre que « les régions touchées vont célébrer le 8 Mars comme elles entendent mais dans la sobriété et dans l’équilibre pour qu’il y ait une valeur ajoutée ». Du reste, il est prévu des animations grand public pour ceux qui veulent écouter la musique, à Koupéla. « Il faut rester dans la gaité », dira la conférencière.

Interrogé sur le budget des festivités, Mme Ilboudo/Marchal a fait savoir que « nous avons un budget d’environ 42 millions de F CFA disponibles pour une estimation prévisionnelle de 70 millions de F CFA à cause de l’opération « zéro sachet plastique ». Pour combler le gap, il est prévu un plaidoyer auprès des partenaires. « Nous allons rechercher environ 18 à 20 millions de F CFA avec les partenaires. Mais pour l’instant, nous avons une disponibilité de 12 millions de F CFA qui étaient des économies que nous avons faites l’année dernière », a-t-elle conclu.

Aïssata Laure G. Sidibé

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Source: LeFaso.net