Face à la gravité de la situation sécuritaire et au non-respect des droits humains au Burkina, l’association Suuda Baaba a animé un point de presse, le 30 mai 2020 à Ouagadougou, sur le thème « Retracer l’historique de la tragédie peule au Burkina avant Yirgou, en passant par les vols de bétail de Kelbo jusqu’à l’exécution des douze civils à Fada ». Après avoir dénoncé le silence sur les violations des droits humains, l’association a appelé l’Etat à jouer son rôle de garant de la sécurité de tous les Burkinabè, sans aucune distinction.

Dégradation de la situation sécuritaire, non-respect des droits humains, effondrement de la cohésion sociale et de l’unité nationale. Ce sont entre autres les problèmes évoqués par l’association Suuda Baaba à son point de presse ce 30 mai 2020, qui a porté sur le thème « Retracer l’historique de la tragédie peule au Burkina avant Yirgou, en passant par les vols de bétail de Kelbo jusqu’à l’exécution des douze civils à Fada ».

Au cours de cette rencontre, l’association a fustigé le silence sur les violations des droits humains. Selon Suudu Baaba, la crise sécuritaire a causé la mort de plus de 900 personnes au Burkina. Aussi, la situation a brisé le vivre-ensemble, la cohésion sociale et l’unité nationale, et fait naître la stigmatisation.

En effet, pour l’association Suuda Baaba, des Burkinabè présumés terroristes sont victimes d’enlèvements et d’exécutions extrajudiciaires. Les événements de Tanwalbougou constituent le cas le plus récent. L’association dit prendre acte de la déclaration du procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Fada, sur « les faits graves de violation des droits de l’homme à Tanwalbougou », et demande la poursuite des investigations en associant des experts étrangers pour plus de crédibilité. « Concernant l’affaire de Tanwalbougou, l’association remet en cause l’enquête, parce que ce sont aux personnes suspectées qu’on a demandé +de faire les enquêtes. Il y a un risque pour les résultats », a déclaré le président de l’association Suudu Baaba, Nabiga Abibou Barry.

Le président de l’association Suudu Baaba, Nabiga Abibou Barry

L’association a aussi invité la communauté peule à assumer sa part de responsabilité, en évitant chaque fois de se présenter en victime. « Nous demandons à la communauté peule de quitter dans la facilité (…). Si les autres communautés vous accusent d’être de connivence avec les groupes terroristes, c’est à vous de travailler à leur faire comprendre que vous n’êtes pas avec les forces du mal », a lancé Nabiga Abibou Barry.

Des journalistes lors de la rencontre

Selon Suudu Baaba, dans un contexte où l’incivisme est un modèle, l’Etat burkinabè devrait mettre tout en œuvre pour faire respecter les droits humains. Sinon, s’il suffit qu’un citoyen soit suspecté de délit pour que le courroux s’abatte sur tout ton entourage, il reste beaucoup à faire concernant les droits de l’homme. L’association a fait remarquer qu’un an après les massacres de Yirgou, le dossier continue de stagner.

Suudu Baaba est une association de défense des droits de l’homme et de promotion de la cohésion sociale.

O.I.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net