Après Dano, c’est dans le département de Dissihn toujours dans la province du Ioba, que le ministre en charge de l’Education nationale et ses collaborateurs ont visité une dizaine d’infrastructures scolaires le vendredi 28 août 2020. Là aussi, des écoles sous paillotes ont cédé la place à des écoles en matériau définitif.

Après 35 ans d’existence, et la construction d’un bâtiment à trois classes, l’école de Kpopèri, un village du département de Dissihn, province du Ioba, dans la région du Sud-ouest est enfin normalisée à six classes. Une joie pour les populations du village, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur reconnaissance au ministre de l’Education nationale et de la promotion des langues nationales Pr Stanislas Ouaro et au gouvernement pour avoir entendu leur cri de cœur.

Une classe sous paillote qui ne sera désormais plus qu’un souvenir

Finis les recrutements biennaux, qui laissaient de côté certains enfants. « Nous sommes très émus pour ce joyau qu’on vient de nous offrir. Cela nous va droit au cœur et ça va nous permettre de recruter chaque année. Nous avons tant souffert pendant 35 ans. Le recrutement est biennal, ce qui fait qu’il y a des enfants qui ont l’âge d’être scolarisés et qui n’ont pas la chance de l’être. Il fallait attendre encore deux ans pour être scolarisé. Maintenant, cela va nous permettre de recruter chaque année. Vraiment nous remercions monsieur le ministre pour ce joyau et l’ensemble du gouvernement », a laissé entendre Winebaon Dabiré, directeur de l’école de Kpopèri.

Outre l’école de Kpopèri, le Pr Ouaro et ses collaborateurs ont visité les chantiers d’une dizaine d’infrastructures scolaires dans plusieurs villages du département de Dissihn. De nouveaux CEG ont aussi été construits et d’autres érigés en lycées.

Des écoles sous paillotes ont cédé désormais la place à des écoles en matériau définitif de trois classes avec des toilettes et des forages pour le plus grand bonheur des populations et des élèves de ces localités, mais aussi du ministre de l’Education nationale.

Le nouveau bâtiment de l’école de Kpopèri

« Vous avez pu suivre avec moi, les conditions dans lesquelles les enfants prenaient les cours. Les paillotes qui étaient vraiment des abris de fortune dans lesquelles les élèves étaient obligés d’attendre la fin des récoltes, donc le mois de novembre ou de décembre pour démarrer les cours. Au démarrage des premières pluies au mois de mai, parce que c’est une zone arrosée, ils sont obligés d’abandonner, donc ça créait des problèmes d’inégalité dans le système éducatif, où ils ont cinq ou six mois de cours au lieu de neuf par endroit », a indiqué le ministre.

A l’issue des visites, le ministre s’est dit satisfait de la qualité de toutes ces infrastructures, même si dans certaines écoles, la qualité des équipements, notamment des tables-bancs laissait à désirer. « Mais comme nous sommes en phase de pré-réception, c’est des choses qui vont être corrigés », a-t-il rassuré. Pour les écoles également dont les têtes de forages ne sont pas installées, il a promis que ce sera chose faite.

Le ministre de l’Education nationale assure que les chantiers non encore achevés seront prêts avant la rentrée 2020-2021

Mais l’une des plus grandes difficultés demeure le manque d’enseignants, notamment pour les CEG et les lycées, particulièrement dans les matières scientifiques. Un problème que son département travaille à résoudre, a affirmé le ministre. « Nous avons fait un redéploiement du personnel du système éducatif l’année dernière, ce qui nous a permis de voir, là où il y a plus de besoin. Aujourd’hui, le besoin est plus au niveau du post-primaire et du secondaire.

C’est pourquoi cette année, si vous regardez les concours de la Fonction publique que nous avons lancé dans le système éducatif, nous avons 700 que nous recrutons comme professeurs d’écoles, mais plus de 4 000 comme professeurs des lycées et collèges. C’est pour répondre à cette préoccupation », a-t-il souligné.

Pour les chantiers non encore achevés, le ministre a indiqué que tout sera mis en œuvre pour que tout soit prêt en fin septembre pour la rentrée 2020-2021.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net