Le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, a effectué une visite des infrastructures sanitaires et de recherches dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades, du 26 au 28 mars 2021. Ainsi, après l’étape de Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts-Bassins, le vendredi 26 mars, la délégation du ministre a mis le cap sur la région des Cascades, le samedi 27 mars 2021. Après avoir touché du doigt les réalités du terrain, le ministre a adressé ses félicitations et encouragements aux agents de santé de cette région qui, selon lui, se battent au quotidien pour offrir des soins de qualité aux populations.

Dans la région des Cascades, les sites visités par le ministre Charlemagne Ouédraogo sont, entre autres, le Centre médical (CM) de Niangoloko, le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Yendéré, le dispositif de surveillance Covid-19 au point d’entrée de Yendéré (frontière Burkina Faso/Côte d’Ivoire), le Centre hospitalier régional de Banfora ainsi que la pharmacie Comoé de Dr Dakuyo. Tout ce parcours de marathon a permis aux visiteurs non seulement de constater de visu les réalités du terrain, notamment les conditions difficiles dans lesquelles les agents de santé travaillent, mais aussi de les encourager dans leur « lutte noble » pour le bien-être des populations.

La délégation ministérielle débute la visite au centre médical de Niangoloko

Cette visite dans les Cascades a conduit jusqu’à la frontière Burkina/Côte d’Ivoire. Et au cours du parcours, la délégation a pu visiter le Centre médical de Niangoloko. « Nous avons vu que ce centre est extraordinaire avec des agents de santé très motivés, très engagés et qui mettent en œuvre la politique sanitaire du Président du Faso, en particulier la politique des gratuités des soins en faveur des femmes enceintes et des enfants. Nous saluons l’engagement de cette équipe sous le leadership de la directrice régionale de la santé des Cascades », s’est réjoui le ministre Ouédraogo à l’entame de cette tournée dans les Cascades.

Guidé par le médecin responsable du centre, Charlemagne Ouédraogo a pu visiter les différents services qui composent ce centre médical. A en croire les autorités sanitaires de cette localité, le centre médical de Niangoloko a vu le jour en 1970 et couvre trois secteurs, deux villages et deux hameaux de culture. C’est le centre de référence technique de treize CSPS dans cette zone. Dans ce centre on compte actuellement 40 lits d’hospitalisation dont 14 à la maternité. Selon le médecin responsable du centre médical de Niangoloko, Abdoul Salam Ouédraogo, son équipe fait face à plusieurs difficultés dans l’exécution des différentes missions qui lui sont assignées.

Le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo

Ainsi, du service de la médecine à la maternité, en passant par le service file active et du dépôt MEG, le constat qui se dégage de la visite est la vétusté des locaux et du plateau technique. « Les difficultés relevées sont notamment d’ordre infrastructurel et médical. Les locaux que nous avons visités sont exigus et vu que c’est un centre qui est plus fréquenté, même par nos compatriotes de la Côte d’Ivoire, il y a des moments où nous sommes obligés d’hospitaliser les femmes qui viennent accoucher à terre. Si on peut avoir une maternité plus spacieuse qui réponde aux normes, cela nous aiderait. La toiture du bâtiment du dispensaire est vraiment vétuste ce qui fait que lorsqu’il pleut, ça chuinte. Nous avons souhaité un renouvèlement de la toiture pour soulager aussi les malades. Nous avons également des problèmes avec les matériels médicaux techniques. Certains appareils son grillés », a exposé Abdoul Salam Ouédraogo.

Le médecin responsable du centre médical de Niangoloko, Abdoul Salam Ouédraogo

La gratuité des soins effective au centre médical de Niangoloko

La gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants est une réalité au sein de ce centre de santé. A cet effet, le médecin responsable dudit centre affirme avoir engrangé des acquis en ce qui concerne la mise en œuvre effective de cette gratuité de soins, de la planification familiale pour les femmes ce, avec l’accompagnement du gouvernement. Par ailleurs, ce résultat, dit-il, a été atteint également grâce à la conjugaison des efforts et l’accompagnement des autorités de la région qui soutiennent les équipes soignantes malgré les difficultés. Toutefois, il a déploré les insuffisances liées à la gratuité des soins.

« La gratuité des soins est bien, elle soulage. Mais nous rencontrons d’énormes difficultés sur le terrain. Les remboursements de l’Etat ne sont pas réguliers, ce qui fait qu’on travaille à perte alors que ces centres ne bénéficient pas subvention de l’Etat. Ce sont les prestations que nous recouvrons qui nous permettent de payer les médicaments et le personnel de soutien. Vu que 90% de nos prestations c’est sur la gratuité, ça fait que toutes nos économies partent dans la gratuité », a-t-il laissé entendre.

Le ministre visite les infrastructures sanitaires au poste de frontière de Yendéré

Le dispositif de surveillance du Covid-19 visité à Yendéré

Après ce centre médical de Niangoloko, le ministre et sa délégation ont poursuivi leur chemin à Yendéré où ils ont pu visiter le CSPS et saluer l’engagement de son personnel infirmier et sage-femme. Là également, Charlemagne Ouédraogo s’est réjoui du travail qui est fait dans ce centre de santé afin d’offrir des soins aux patients. Puis, il a poursuivi sa visite jusqu’à Yendéré, à la frontière du Burkina/Côte d’Ivoire, pour visiter la mise en place du dispositif sanitaire pour contrôler les entrées dans le territoire.

« Vous savez que le président du Faso a pris la présidence de l’UEMOA, et les chefs d’État ont convenu d’une réouverture progressive des frontières pour faciliter la circulation des personnes et des biens. Cela va entrainer un afflux massif de personnes. Il était donc important que nous puissions vérifier le dispositif sanitaire qui est mis en place pour faire les différents contrôles afin que nous puissions éviter que de nouvelles maladies ne rentrent au Burkina et qu’on ait une augmentation brusque de la courbe d’incidence de Covid-19 », a expliqué Pr Charlemagne Ouédraogo.

Charlemagne Ouédraogo à la découverte des réalités du CHR de Banfora

Sur place à Yendéré, la délégation a constaté le dispositif Covid-19 mis en place ainsi que des infrastructures nouvelles acquises grâce à l’appui de la Banque mondiale, ainsi que d’autres infrastructures qui ont été érigées par le ministère de la Sécurité. Le ministre dit avoir constaté la parfaite collaboration entre les forces de sécurité et les agents de santé pour que ce dispositif sanitaire puisse marcher. Il a saisi l’occasion pour remercier et féliciter les forces de sécurité pour leur collaboration avec les équipes soignantes pour assurer un contrôle sanitaire au poste de frontière.

Le CHR de Banfora bientôt transformé en CHRU

De Yendéré, l’équipe ministérielle est revenue dans la ville de Banfora pour visiter le Centre hospitalier régional (CHR) qui doit être transformé en Centre hospitalier régional universitaire (CHRU), selon donc la volonté du président du Faso, Roch Kaboré. « Nous avons entamé une visite dans les urgences médicales, nous avons vu le dispositif en place pour recevoir les malades et assurer des soins adéquats. Nous avons vu un DG du CHR très engagé avec un esprit de collégialité, un rassembleur qui fait en sorte que l’ensemble des acteurs de santé qui sont dans ce CHR puissent travailler dans un esprit concerté. Nous avons vu un centre de recherche, de lutte contre le paludisme qui fait d’excellentes choses qu’il fallait découvrir.

Charlemagne Ouédraogo et sa délégation visitent le laboratoire Phytofla

Ils (les agents) participent à des essais vaccinaux pour permettre donc au Burkina Faso d’avoir des vaccins à la longue contre le paludisme. Nous avons également visité leur centre d’entomologiste pour voir comment est-ce qu’ils travaillent pour mieux connaitre les moustiques qui donnent le paludisme et surtout pour tester la qualité des moustiquaires imprégnées que nous recevons grâce à l’appui du fonds mondial », a-t-il relaté.

Avant de poursuivre : « En somme, nous avons vu une équipe de recherche formidable que nous avons saluée et encouragée. Nous souhaitons que cette recherche puisse se poursuive en collaboration avec le ministère en charge de la Recherche pour que du Burkina puissent sortir des innovations dans la lutte contre le paludisme. Nous avons poursuivi dans les autres services, en particulier le service de gynécologie obstétrique, et nous avons vu là également une équipe mobilisée pour mettre en œuvre la politique de gratuité des soins du président du Faso et faire en sorte que les différentes prestations en matière de suivi de la grossesse, d’accouchement et de prise en charge du nouveau-né soient entièrement gratuites ».

La photo de famille du ministre avec le personnel du laboratoire Phytofla

Cependant, Pr Charlemagne Ouédraogo dit avoir noté les quelques insuffisances qui ont été relevées et promet qu’une fois de retour à Ouagadougou, son ministère pourra travailler avec ses partenaires pour y apporter des corrections. Il a aussi affiché l’engagement du président du Faso, Roch Kaboré, de transformer ce CHR en un CHRU. Et cela va passer, note-t-il, par un renforcement de capacité du plateau technique et en ressources humaines de qualité, capables d’atteindre le niveau universitaire. « En tant que ministre de la Santé, nous sommes mandatés pour accompagner cette volonté du président Roch Kaboré ici à Banfora », a-t-il martelé.

Cette visite a touché également la pharmacie Comoé de Dr Dakuyo. Communément appelé le « centre Phytofla », ce centre a été créé en 1984. Il se donne pour mission de travailler avec la nature et les plantes pour procurer la santé et le bien-être aux populations tout en contribuant au développement socio-économique de la région des Cascades et du Burkina Faso. Ce centre est un laboratoire qui valorise la culture et la tradition africaine. Le ministre a ainsi salué le savoir-faire de ce centre.

La directrice régionale de la santé des Cascades, Dr Olivia Ouédraogo

Au terme de cette tournée dans les Cascades, c’est un ministre de la Santé qui se réjouit du constat général fait sur le terrain. « Au niveau de toute la région sanitaire, nous avons vu que Banfora est très lancée avec un leadership très affiché. Nous avons vu des responsables décentralisés qui collaborent ensemble. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini

Lefaso.net

Source: LeFaso.net