Les lampadaires solaires des quartiers Pissy, Bonheur-ville et Sondogo à Ouagadougou sont dans un état de délabrement. C’est le constat fait par l’Association pour l’œuvre et la prospérité sociale (AOPS) dans la soirée du vendredi 30 juillet 2021. L’association a convié des journalistes à une tournée pour présenter les défaillances des lampadaires dans cette partie de la capitale burkinabè.

L’itinéraire de la tournée a été tracé devant le Palais de la jeunesse et de la culture Jean Pierre Guingané à Cissin, à 19 heures. L’excursion couvrait trois quartiers, en l’occurrence Pissy, Bonheur-ville et Sondogo. Le cap a d’abord été mis sur la route du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy pour le premier constat. Sur la cinquantaine de lampadaires qui séparent le château de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) du CMA, un seul est fonctionnel.

La devanture de l’hôpital est sombre, aucun rayon de lumière. « Même devant l’hôpital, il n’y a pas de d’éclairage », s’indigne le président de l’AOPS , Gaston Dimtoumda, qui dit avoir entrepris cette tournée avec la presse sur la base des dénonciations de citoyens, pour interpeller les gouvernants sur l’état défectueux des lampadaires solaires dans la ville de Ouagadougou.

Le président de l’AOPS, Gaston Dimtoumda, appelle les autorités à prendre au sérieux le problème de l’éclairage public dans la ville

Il urge, selon le président de l’association, de prendre un certain nombre de mesures pour remédier à cette situation qui fait le lit de l’insécurité et des accidents. A l’occasion, il a interpellé l’Etat à être plus vigilant dans le suivi des marchés publics. Il propose aussi la mise en place d’un comité de suivi permanent sur l’éclairage public où l’AOPS sera représentée.

M. Dimtoumda a indiqué, à l’issue de la tournée, que la responsabilité première de cette situation incombe à l’Etat. « A quoi sert de faire la promotion de l’énergie solaire s’il n’y a pas de suivi ? A quoi sert de poser des lampadaires solaires s’ils doivent être hors service dès le lendemain ? », s’est-il interrogé ajoutant que les sorties et contrôles se poursuivront dans les autres artères de la capitale dans les jour à venir.

N’eut été la lumière des boutiques aux environs, le CMA de Pissy serait “invisible” la nuit

« Beaucoup de personnes tombent ici… »

La voie menant vers le CMA de Pissy recèle de dangers, à en croire les riverains. Sayouba Kaboré, un “tablier” installé devant le CMA, nous confie que les accidents se multiplient à cause de ce problème d’éclairage. « Beaucoup de personnes tombent ici », a-t-il laissé entendre. Il dit avoir même lancé un appel sur les réseaux sociaux dans ce sens. « Les gendarmes couchés (ralentisseurs, Ndlr) sont noirs, cela occasionne des accidents », a-t-il conclu.

Sayouba Kaboré dit être témoin de plusieurs scènes d’accidents à cause de cette obscurité

Ironie du sort, nous avons été témoins de la conséquence de cette obscurité à Pissy quand nous revenions de la tournée. Un motocycliste a littéralement été “terrassé” par son engin. Il s’en est sorti avec des égratignures au niveau du bras. « Je n’ai pas du tout vu les gendarmes couchés », a-t-il lancé aux badauds venus l’assister. L’observation de cette scène nous a permis de toucher du doigt la réalité de ce “calvaire vespéral à Pissy”.

En rappel, l’Association pour l’œuvre et la prospérité sociale (AOPS) a été créée en 2007. Elle existe sur toute l’étendue du territoire et a pour vocation la veille citoyenne.

Serge Ika Ki (stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net