Le président de la délégation spéciale de la ville de Bobo-Dioulasso, Laurent Kontogom, a interdit, le lundi 15 avril 2024, l’exercice de la mendicité « à titre habituel aux intersections, carrefours, ronds-points, artères principales et autres lieux de la ville ». A travers un sondage réalisé sur la page Facebook de Lefaso.net, des internautes se sont exprimés sur cette actualité qui ne fait pas l’unanimité. Nous vous avons sélectionnés quelques commentaires.

L’internaute Benjamin Ouedraogo

« Avant de prendre l’arrêté pour les interdire, proposez d’abord des solutions à ces derniers, pensez vous qu’ils sont fiers de leur situation sociale et économique ? Si dans toutes les villes du pays, chaque PDS se comportait ainsi, croyez vous à une stabilité sociale et économique ? Soyons humains et réfléchissons beaucoup avant de poser nos actes, juste pour faire plaisir à d’autres humains. Bonne réflexion à tous ».

L’internaute Sayouba Kouraogo

« C’est une décision que je félicite et je souhaite une bonne réussite des mesures qu’il compte entreprendre. En plus, je suggère qu’il développe tous les moyens possibles pour rassembler tous ceux qui resteront dans la rue, afin de retrouver leurs parents ou un proche. Et je demande la contribution de tout le monde dans le bon sens, car, ça y va de l’intérêt de tous ».

L’internaute Zono Yassia officiel

« C’est excellent ! Soutien total et indéfectible mais doit être accompagné par des mesures fortes telles que les formations dans les métiers de leur choix (mécanique, électricité, plomberie, jardinage, élevage etc) ».

L’internaute Salia Diabate

« Avantages :

1. Amélioration de l’image de la commune en réduisant la mendicité.

2. Augmentation de la sécurité publique en réduisant les risques d’escroquerie ou de délinquance associés à la mendicité.

3. Encouragement à trouver des solutions durables pour les personnes dans le besoin, plutôt que de dépendre de l’aumône.

Inconvénients :

1. Impact potentiel sur les personnes réellement dans le besoin, qui peuvent dépendre de la mendicité pour survivre.

2. Risque de déplacer le problème plutôt que de le résoudre, si les mendiants se déplacent vers d’autres zones.

3. Possibilité de discrimination sociale, en ciblant principalement les plus pauvres et les plus vulnérables de la société.

Pour atténuer les inconvénients de l’interdiction de la mendicité, voici quelques solutions potentielles :

1. Programme de réinsertion sociale : Mettre en place des programmes de réinsertion sociale pour aider les personnes dans le besoin à trouver un emploi stable et à devenir autonomes financièrement.

2. Services sociaux renforcés : Renforcer les services sociaux locaux pour offrir un soutien aux personnes vulnérables, y compris l’accès à l’éducation, à la santé et à un logement décent.

3. Sensibilisation et éducation : Sensibiliser la population sur les causes de la mendicité et promouvoir des actions de solidarité et d’aide aux plus démunis, tout en encourageant l’implication des citoyens dans des initiatives de soutien.

4. Collaboration avec des ONG : Travailler en partenariat avec des organisations non gouvernementales (ONG) et des associations caritatives pour fournir une assistance aux personnes dans le besoin et coordonner des programmes de développement communautaire.

En combinant ces approches, il est possible de créer des solutions holistiques qui abordent à la fois les causes profondes de la mendicité et les besoins immédiats des personnes touchées ».

L’internaute Kevin Traoré

« Je pense que cette décision est un non sens dénuée de réalisme social. C’est comme casser le thermomètre en espérant faire baisser la température.

Il faut s’attaquer aux causes de la mendicité et non la mendicité elle-même. Si les causes sont connues et traitées efficacement alors elle disparaîtra.

Je crois que chaque individu aspire à mener une vie agréable. La mendicité n’est absolument pas une partie de plaisir pour ceux qui s’adonnent à cette pratique.

Si vous forcez les gens à arrêter la mendicité sans pour autant trouver des solutions aux causes alors vous les poussez à la délinquance et à la violence.

Je termine mon commentaire par deux questions : Pourquoi il y a la mendicité ?

La mendicité est-elle préférable au banditisme ? »

L’internaute Lkd Amos

« Avec ce taux élevé de la mendicité, la culture de la facilité s’enracine. Hormis les désagréments dans la circulation routière, la mendicité nourrit le terrorisme (enrôlement des jeunes mendiants, service de renseignement terroristes,…). Sauf les personnes très invalides devraient s’aventurer là-dedans. Pas de jeunes gens avec des smartphones ».

L’internaute Abdoul Zerbo

« Je pense qu’il se croit dans un film fiction ou ces gens vont tous disparaître par magie, sans un programme bien élaboré avec des mesures d’accompagnement réalistes.

Prenons le cas des mineurs :

Il y’a des questions en amont et aval auxquelles il faille d’abord répondre.

Qui sont ces mendiants ?

D’où viennent-ils ?

Qui sont leurs parents ? Leurs familles ? Leurs tuteurs ?

Pourquoi sont-ils dans nos rues ?

Ils y sont d’eux-mêmes où des gens les y ont placés ?

Ont-ils d’autres alternatives ? Lesquelles ?

S’ils n’obéissent pas au décret, quelle suite possible pour les autorités ?

Les autorités ont-ils les moyens légaux, matériels et financiers de leurs décisions ?

Qu’en pense la population ?

Le problème est plus sérieux que ne semble le prendre les autorités de Bobo.

Bref, j’attends de voir la suite sur le terrain, car j’estime que prendre un décret est tellement facile. C’est la mise en œuvre qui détermine la vraie capacité du décideur !!!!! ».

L’internaute Boubacar Tamou

« L’autre Burkina Faso c’est ça et plus de pitié pour personne. Beaucoup, dans leurs commentaires, se soucient peu de comment vivent leurs parents au village et celui là qui a pris la décision est-il musulman ou chrétien, il vient de quel village et il est de quelle ethnie ? Sinon pour répondre à votre question la solution n’est pas d’interdire les mendiants en ville mais d’aménager des lieux spécifiques et bien ordonnés pour les mendiants. Nul ne peut interdire la mendicité et c’est un péché horrible ».

L’internaute Peulh Fahrouk

« La mendicité n’a jamais été une chose à encourager car elle entraîne la paresse et à la fin la personne devient une charge énorme pour la société.

Sa décision est à encourager et nous gagnerons ensemble en encadrant ces enfants. Il faut forcément leur apprendre à faire quelque chose comme activité ».

SB

Lefaso.net

Source: LeFaso.net