Il était 13h25 lorsque, assis au Tribunal de grande instance Ouaga 1 en attendant le verdict de l’affaire qui oppose l’artiste chanteur Dez Altino au commissariat général des Kundé, nous entendîmes les éléments de la sécurité de l’institution héler une personne dans la cour. Le concerné, un présumé voleur, sera pris en chasse par les éléments dans la cour. Tentant de s’échapper en escaladant le mur, après deux tirs de sommation, il sera touché par une balle de ceux qui s’étaient lancés à sa poursuite. Il retombera sans vie dans le caniveau qui jouxte le goudron. Sur place, la foule s’attroupera autour de son cadavre.
De façon précise, l’intéressé n’a pas été pris sur le fait. En effet, la présence de l’homme au Tribunal était justifiée par des faits de vol de biens des malades et d’accompagnants commis à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Interpellé donc pour ces faits, il a été déféré au parquet en ce jour, 24 avril 2025. Il sera par la suite auditionné par le ministère public et un mandat de dépôt sera décerné contre lui. C’est donc au moment où on le réintégrait dans sa cellule, qu’il a tenté de s’échapper et que le pire est arrivé.
Sur place, les riverains qui observaient la scène se livrent à des commentaires. « Je ne sais pas ce qui s’est passé à l’intérieur pour qu’on en arrive là, mais on aurait pu éviter ça. La solution ce n’était pas de s’enfuir », a regretté un passant, juché sur sa moto et qui s’était arrêté pour observer la scène. « Le salaire du vol, c’est la mort. Il n’y a pas de pitié dans ce genre de cas », a lancé un autre. « La manière même dont il est tombé, je savais que c’était fini », a commenté une autre voix.
Des avis émis, quelques-uns se demandaient si les éléments de sécurité n’auraient pas pu procéder autrement. « On ne pouvait pas tirer sur son pied, non ? » s’interroge un passant. « Il courait. Vous pensez qu’on peut viser et tirer en même temps pendant que la personne court ? C’est difficile », lui a répondu un autre.
Au moment où nous quittions les lieux, il était environ 16h30. Le tronçon sur lequel était le canal avait été barré par la police. Les usagers étaient obligés de se faufiler sur la voie inverse. D’autres faisaient marche arrière. Le corps, lui, avait été sorti du caniveau et une dizaine de personnes étaient autour.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents