Dans sa détermination de perpétuellement améliorer les prestations pour ses assurés et pensionnés, la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) enchaîne les innovations et bien d’autres activités connexes. À Ziniaré, chef-lieu du Plateau-central, où elle a, à l’instar des autres régions, initié des journées portes ouvertes et procédé à la mise en place de ses agences (les 26 et 27 mai 2025), la structure a animé une conférence publique à l’intention des agents publics en activité et à la retraite. Au-delà des informations sur la CARFO et ses prestations, la communication a été un moment de partage d‘expériences et de conseils…
Parmi les participants à cette conférence publique, Maïga Aboubakar Sambo d’Abissi, fonctionnaire retraité depuis 2013. « Je repars avec une grande satisfaction, parce que j’ai eu beaucoup de clarifications par rapport aux prestations, aux prises en charge, notamment pour les personnes vivant avec un handicap, les familles, etc. C’est une bonne chose pour nous de connaître tout cela. Il y a aussi le volet des accidents de travail qui a été abordé, et je crois que c’est très utile pour les agents en activité (les définitions et les possibilités de prises en charge) », apprécie le retraité, dont l’allure reflète difficilement ses 70 bougies.
Maïga Aboubakar Sambo d’Abissi revient sur le trajet de départ à la retraite. « Quand on part à la retraite, les difficultés sont liées à la constitution des dossiers (généralement, on demande les papiers de première prise de service, l’acte de naissance, les décisions d’avancement et autres). Heureusement, au niveau de la fonction publique, on peut avoir tous ces documents. Mais, si on n’est pas organisé, c’est difficile de les avoir. J’ai souffert pour faire mes dossiers, parce que j’avais même des problèmes de nom ; mon nom est long. Maïga Aboubakar Sambo d’Abissi ; tout cela est sur mon acte de naissance. Donc, quand je constituais mes dossiers, ce n’était pas facile, ça m’a pris beaucoup de temps. J’ai fait tout cela en me déplaçant à Ouagadougou. Mais aujourd’hui, les choses sont facilitées avec les possibilités offertes par la CARFO de faire certains actes en ligne. J’étais dans le Plateau-central, mais quand je vais à Ouaga, il fallait courir partout pour chercher les papiers ; parce que je n’étais pas organisé, j’étais agent de terrain. J’ai commencé à faire mes papiers trois mois avant mon départ à la retraite. C’est cela même qui m’a sauvé, sinon ça allait être très difficile pour moi. Voilà pourquoi je salue cette conférence publique. Vous avez écouté les conseils que la direction générale a donnés aux agents en activité ; c’est très important de s’y prendre tôt. Aussi, Ziniaré vient d’avoir une agence, c’est à féliciter ; parce que ça rapproche l’institution des assurés et pensionnaires, on n’a plus besoin de se déplacer pour aller à Ouaga », retrace le retraité.
M. Palé est ingénieur agronome à la retraite depuis 2003. Il réside à Matté, un village de la commune de Ziniaré, où il se consacre désormais à des activités agro-sylvo-pastorales. « J’ai été impressionné par les activités que la CARFO vient de mener. Je sais qu’elle a beaucoup d’initiatives. En dehors de ces journées portes ouvertes, j’ai toujours apprécié son style de travail. Depuis 2003, je fréquente la CARFO en tant que retraité ; j’ai toujours été impressionné par la qualité de l’accueil, aussi bien au niveau du personnel que des dispositions qui sont prises en matière de facilitation aux personnes âgées (des chaises disponibles, un personnel courtois…). Par ces journées, nous avons eu beaucoup d’informations, et comme on le dit, l’information est très capitale pour un humain », félicite-t-il.
Puis, poursuit-il : « Au niveau des discussions, il est ressorti que le retraité ne doit pas opter pour le style de la chaise longue ; la chaise longue, c’est le meilleur moyen d’aller de l’autre côté. Style de la chaise longue, ça veut dire quoi ? Vous avez une longue chaise, vous êtes sous l’ombre d’un hangar ou d’un arbre et vous vous déplacez en fonction de la position du soleil. Ce n’est pas bon, c’est l’occasion d’avoir tous les ennuis possibles de santé. Ce qu’il faut, c’est essayer d’entreprendre. En tout cas, tant que tu n’es pas malade, il faut absolument entreprendre quelque chose ; soit au niveau de l’agriculture ou des ressources halieutiques : aujourd’hui, on peut même faire de la pisciculture à travers des bassins. Il y a aussi le maraîchage, le commerce, la quincaillerie, etc. Donc, il faut qu’on ait un peu d’imagination et éviter de croire qu’aller à la retraite, c’est aller s’asseoir. Non, ce n’est pas comme cela. Il faut vraiment entreprendre quelque chose, surtout si tu es en bonne santé, il ne faut pas s’amuser à s’asseoir sur une chaise longue. Moi, personnellement, une des initiatives jamais vues, c’est celle de récompenser les retraités pour justement qu’ils apprennent à abandonner le style de la chaise longue et à opter pour l’entrepreneuriat (M. Palé fait partie des deux retraités de la région auxquels la CARFO a, en marge des journées portes ouvertes, remis des chèques de 250 000 FCFA : Ndlr). Et le directeur général de la CARFO l’a relevé : avec l’entrepreneuriat, le retraité gagne en santé, génère des revenus pour lui-même, crée de l’emploi et peut contribuer à l’économie locale en injectant des produits. Avant la retraite, je faisais l’élevage de porcs, ce que j’appelais l’“élevage de week-end” ; c’est-à-dire que j’étais à Ouaga et venais les week-ends. Mais ça ne pouvait pas marcher parce que, lorsqu’on n’est pas à côté, c’est difficile avec l’ouvrier. J’ai basculé dans les pintadeaux avec les couveuses à pétrole. Là aussi, l’ouvrier a tout vendu derrière moi. C’est quand je me suis installé dans la ferme en 2016 que j’ai vu que c’était intéressant et ai commencé à avoir les revenus de la ferme. Donc, actuellement, je suis spécialisé dans l’élevage de la pintade et ma femme fait l’élevage de poulets. Mon fils, qui vit avec moi là-bas, est spécialisé dans l’apiculture et la production de lait », partage M. Palé.
Retraitée depuis 2009, Fatoumata Ouédraogo s’est lancée à partir de 2011 dans l’élevage porcin. Elle fait partie des retraités qui se sont offert une nouvelle vie professionnelle. Dans cette initiative, elle a bénéficié de l’accompagnement du Fonds national d’appui aux travailleurs déflatés et retraités (FONA-DR), dont elle dit être adhérente. Un premier prêt de trois millions qui lui a permis d’élargir sa ferme. « On a tout remboursé et on a renouvelé le crédit. Avec ce deuxième prêt, on a acheté maintenant un moulin pour fabriquer l’aliment pour animaux (volaille et bétail). Ce deuxième prêt, on a également fini de le rembourser », retrace la pensionnaire Fatoumata Ouédraogo, exprimant sa joie d’avoir reçu le chèque de 250 000 FCFA et invitant à adhérer au FONA-DR, une structure du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale.
O.L
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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