
La deuxième session du comité de pilotage du projet « Femmes et jeunes en action pour des écosystèmes durables » (FAÉD) se tient ce vendredi 5 décembre 2025 à Loumbila. Cette rencontre témoigne de la volonté du comité de mettre en place un cadre de transparence, d’orientation, de pilotage et de planification stratégique.
Comme de nombreux pays à travers le monde, le Burkina Faso fait face à la dégradation rapide des terres, aux effets accentués du changement climatique, à une forte vulnérabilité socio-économique, à une pression croissante sur les ressources naturelles, ainsi qu’à l’insécurité alimentaire et aux déplacements internes des communautés.
L’État et ses partenaires se mobilisent pour contrecarrer cette situation. C’est dans cet élan qu’est né le projet FAÉD. Il apporte des solutions pratiques, durables et fondées sur les connaissances endogènes afin d’améliorer les conditions de vie des femmes, des jeunes et des communautés rurales. Le projet vise à renforcer leur résilience face aux effets du changement climatique dans les communes de Dori, Gorom-Gorom et Falangountou. Il s’étend sur une période de sept ans. Le FAÉD est mis en œuvre au Burkina Faso par un consortium composé de Socodevi (chef de file) et de Viridis Terra.
Le bilan de 2025 dressé et les perspectives dévoilées
Concrètement, au cours de cette session, les parties prenantes examineront et adopteront le bilan technique et financier arrêté au 30 septembre 2025. Elles valideront également les activités et le budget prévisionnel de l’année 2026. Les participants formuleront en outre des recommandations pour optimiser la mise en œuvre du projet. Enfin, la rencontre vise à favoriser la concertation entre les ministères, les collectivités, les partenaires et les Organisations de la société civile (OSC) impliqués.

« Il faut dire que le bilan annuel au 30 septembre 2025 donne un taux de réalisation physique de 68 % et un taux de réalisation financière de 63 %. En termes de résultats concrets, nous avons pu récupérer environ 500 hectares de terres dégradées. Nous avons également formé près de 800 chefs d’exploitation sur les solutions fondées sur la nature et l’adaptation au changement climatique. Toujours en 2025, nous avons aussi appuyé et structuré 10 organisations coopératives selon l’acte uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Cela leur a permis de mettre en œuvre leurs plans d’affaires climato-intelligents », a détaillé le coordonnateur du programme FAÉD, Salif Palgo.
Si des actions louables ont été réalisées, les acteurs chargés de la mise en œuvre du projet ont fait face à des défis, notamment la difficulté d’accéder à certaines zones en situation d’insécurité.
En termes de perspectives, Salif Palgo annonce : « Nous allons intensifier et accélérer les actions de restauration des écosystèmes à travers la récupération de 1 000 hectares de terres dégradées. Nous allons également appuyer environ 100 coopératives afin de les accompagner dans la mise en œuvre de leurs plans d’affaires liés aux changements climatiques et à la résilience », a-t-il indiqué.
Le projet FAÉD est financé par deux structures, à savoir Affaires mondiales Canada (AMC) et IAMGOLD Essakane. Elles ont mobilisé 25 802 994 dollars canadiens, soit environ 11 739 907 270 FCFA.
Le directeur général de l’économie verte et du changement climatique, responsable du programme budgétaire Gouvernance environnementale et changement climatique, Christian Somda, a salué positivement la tenue d’une telle rencontre, qui met en lumière les activités du projet et permet de faire preuve de transparence et de redevabilité.

« Ce projet participe au renforcement de la sécurité climatique de nos populations. Cette session est l’occasion de s’assurer que le projet produit des effets concrets pour les populations et s’inscrit en droite ligne avec la vision nationale. À l’issue des travaux, des recommandations seront formulées afin d’améliorer les actions sur le terrain dans les prochaines années, pour le plus grand bonheur des populations. Déjà, les premiers résultats prouvent que des acquis ont été engrangés en 2025. Il faut donc les consolider », a-t-il affirmé, satisfait.
Les résultats attendus sur les 7 ans
La mise en œuvre sur le terrain du projet FAÉD est assurée par deux ONG locales : l’Association pour la gestion de l’environnement et le développement (AGED) et l’Association Nodd Nooto (A2N).
« Sur le terrain, nous travaillons activement à renforcer la résilience des communautés à travers des activités climato-intelligentes. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, nous avons constaté une plus grande implication des femmes et des jeunes. Aujourd’hui, les femmes au Burkina Faso sont des actrices clés dans la gestion des ressources naturelles. Grâce au projet, elles ont été suffisamment formées et participent aux comités de gestion. Les jeunes sont également formés et participent quotidiennement à la mise en œuvre d’actions concrètes pour transformer l’environnement dans la région du Sahel », a indiqué le chargé de projet de l’AGED Dori, Rodrigue Sougué.
Le projet FAÉD cible 12 communautés vivant autour de 12 sites stratégiques, 200 leaders communautaires, 10 000 ménages bénéficiaires directs membres d’organisations paysannes et de coopératives, soit 70 000 personnes, dont 80 % de femmes. Au total, il est attendu 40 000 bénéficiaires indirects, dont 20 800 femmes et 19 200 hommes.
6.
SB
Lefaso.net
Source: LeFaso.net



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