
Le deuxième sommet de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la médecine traditionnelle s’est ouvert le mercredi 17 décembre 2025, à New Delhi, en Inde. L’objectif : promouvoir scientifiquement certaines pratiques ancestrales en s’appuyant sur les nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle (IA).
L’agence onusienne souhaite ainsi rendre des approches comme l’acupuncture, la médecine ayurvédique née en Inde ou les remèdes à base de plantes, plus compatibles avec les systèmes de santé modernes.
« La médecine traditionnelle n’appartient pas au passé », a rappelé Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, dans une vidéo, soulignant que sa demande « ne cesse de croître à travers les pays, les communautés et les cultures ».
Le Premier ministre indien Narendra Modi, hôte du sommet et adepte du yoga et des pratiques médicales ancestrales, a pour sa part exprimé l’espoir que cette rencontre permette « d’intensifier les efforts pour exploiter pleinement ce potentiel ». Il avait soutenu en 2022 la création d’un Centre mondial de médecine traditionnelle de l’OMS à Jamnagar, dans l’État du Gujarat, sa région d’origine.
Pour Shyama Kuruvilla, directrice de ce centre, les remèdes traditionnels sont « une réalité à travers le monde », rappelant que « 40 à 90 % des habitants de 90 % des États membres de l’OMS y ont recours ».
Elle souligne également que, pour la moitié de la population mondiale qui n’a pas accès aux soins de base, la médecine traditionnelle représente souvent l’offre de soins la plus proche, voire la seule disponible.
Pourtant, moins de 1 % du financement mondial consacré à la recherche en santé est actuellement alloué à la médecine traditionnelle, selon l’OMS.
L’agence onusienne définit cette dernière comme la « somme des connaissances, compétences et pratiques basées sur des théories, croyances et expériences propres à différentes cultures, explicables ou non, utilisées pour maintenir la santé, prévenir, diagnostiquer ou traiter des maladies ».
Certaines vertus de ces pratiques restent toutefois non prouvées scientifiquement. Et certains défenseurs de la nature alertent sur le fait que la demande pour certains produits contribue au trafic d’espèces menacées, comme les tigres, les rhinocéros ou les pangolins.
« Le rôle de l’OMS est donc d’aider les pays à s’assurer que la médecine traditionnelle soit sûre, fondée sur des preuves et intégrée de manière équitable aux systèmes de santé », a ajouté Mme Kuruvilla.
Selon elle, la recherche est à « un moment charnière » et la technologie, dont l’IA, permet d’appliquer une rigueur scientifique aux remèdes traditionnels.
La responsable scientifique de l’OMS, Sylvie Briand, a souligné l’importance du rôle qu’elle pourrait jouer.
« Elle peut cribler des millions de composés, nous aider à comprendre la structure complexe des produits à base de plantes et à en extraire les constituants pertinents pour maximiser les bénéfices et réduire les effets indésirables », a-t-elle laissé entendre lors d’un point presse avant le sommet.
« La science de pointe nous permet de construire ce pont (…) entre le passé et l’avenir », a souligné Mme Kuruvilla.
Lefaso.net
Source : Propos recueillis par l’AFP
Source: LeFaso.net
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