Le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, garde des sceaux, organise les 1er et 2 avril 2021 à Ouagadougou, un atelier de réflexion sur les défis de coordination de la chaîne pénale au Burkina Faso. Une activité qui se mène de concert avec l’Organisation Internationale de Droit du Développement (IDLO, en anglais International Development Law Organisation).

L’initiative intervient dans un contexte marqué par des organisations criminelles et la recrudescence de la violence qui ont exacerbé les problèmes de développement, d’environnement et de sécurité, alimentant une crise migratoire et contribuant à l’augmentation des inégalités économiques et sociales et à l’amoindrissement des opportunités pour les populations. Une préoccupation qui a imposé au gouvernement burkinabè, la définition d’approches novatrices à travers les réformes législatives et institutionnelles.

Des efforts qui seront vains, si ces réformes ne sont pas suivies de la levée des imperfections et des faiblesses qui émaillent le fonctionnement de la chaîne pénale dans son ensemble, contextualise le secrétaire général du ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, garde des sceaux, Théophile Sawadogo.

Le secrétaire général du ministère en charge de la justice, Théophile Sawadogo.

Ses explications laissent percevoir que le manque de coordination efficace de la chaîne pénale pour le justiciable se traduit par l’inefficacité de la procédure pénale, qui peut se solder soit par une relaxe soit par une condamnation « éventuellement » à tort.

L’enjeu, c’est d’avoir une chaîne pénale efficace qui arrive à lutter contre toutes les formes de délinquance, notamment économique et financière, mais également la criminalité organisée.

Les participants venus des trois régions concernées par le programme

L’atelier va donc permettre aux participants (magistrats, officiers de police judiciaire, greffiers en chef et personnel de l’administration pénitentiaire) d’identifier les goulots d’étranglement, à la lumière de la pratique fondée sur le nouveau dispositif, à savoir le nouveau code pénal, le nouveau code de procédure pénale, les lois mettant en place les pôles judiciaires spécialisés, de se concerter sur la mise en œuvre de ces différentes lois et faire des propositions concrètes dans le sens de la levée de ces difficultés.


« Cet atelier qui s’ouvre aujourd’hui poursuit les efforts méritoires et nécessaires déployés par mon département en collaboration avec les partenaires pour améliorer la collaboration entre les acteurs de la chaîne pénale et renforcer notre efficacité dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée », présente Théophile Sawadogo, représentant le ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, garde des sceaux.

Le cadre devra également permettre aux participants de poser un diagnostic collectif sur les dysfonctionnements et les problèmes de coordination de la chaîne pénale, partager les points de vue sur le modèle de cadre de concertation à mettre en place et la stratégie à adopter pour un fonctionnement optimal de ces structures et, enfin, de convenir d’un plan d’action pour l’opérationnalisation des cadres de concertation dans les régions d’intervention.

Patrick Ndikumana

Selon son représentant, Patrick Ndikumana, le programme appui intégré au système de justice pénale est mis en œuvre au Burkina, Mali et Niger avec pour objectif de renforcer la chaîne pénale, renforcer les capacités des acteurs… et d’apporter un appui opérationnel au dispositif de contrôle externe (Commission nationale des droits humains, organisations de la société civile et tout ce qui concerne l’accès à la justice).

A l’en croire, l’approche innovante consiste à instaurer des mécanismes de coordination des acteurs de la chaîne pénale au niveau local, qui sont plus à même d’identifier le dysfonctionnement de la chaîne pénale et à proposer des solutions pour y remédier.


Selon Patrick Ndikumana, le choix des trois régions du Burkina (Est, Nord et Sahel) procède d’une étude préalable et constitue avec les deux autres pays d’intervention du programme (Mali et Niger), l’espace Liptako-Gourma.

Le « Program Lead » de l’Organisation Internationale de Droit du Développement (IDLO), financé par le Royaume des Pays-Bas, couvre la période de décembre 2019 à août 2024 (IDLO : Recrutement d’un Responsable du programme de justice pénale)

O.L

Lefaso.net

Source: LeFaso.net