Une caravane de presse organisée par le Club des journalistes et communicateurs pour la nutrition et la sécurité alimentaire (CJCN-SA), avec l’appui de la coopération allemande, met en lumière les efforts régionaux en matière de nutrition et de cantines scolaires. Dans la région du Sud-ouest, le 19 mai 2025, première étape de cette tournée, les journalistes ont pu constater les efforts des secteurs de la santé et de l’éducation pour améliorer la nutrition des enfants.
À Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-ouest, la délégation de journalistes a été reçue par le directeur régional de la santé, Bakary Traoré. Il a parlé des progrès réalisés dans la région en matière de nutrition. « Les enfants sont mieux nourris qu’avant. Nous insistons sur la qualité nutritionnelle et hygiénique des repas, notamment pour les femmes enceintes et les nourrissons. » Selon lui, l’allaitement maternel exclusif est bien pratiqué dans le Sud-ouest. Les enfants consomment des mets locaux riches, à base de tubercules et de maïs. Grâce aux efforts conjoints des services sanitaires et des projets partenaires, la nutrition maternelle s’est améliorée, réduisant les cas de naissances avec un faible poids. La mise en œuvre de l’initiative présidentielle agropastorale a également permis d’augmenter la disponibilité des vivres. « Nous encourageons les femmes à suivre les consultations prénatales et à écouter les conseils. La nutrition, c’est la base de tout », a souligné le directeur.

Des jardins scolaires pour enrichir les cantines et former les enfants
Dans le domaine éducatif, les journalistes ont rencontré Sié Palé, le directeur régional de l’Éducation préscolaire, primaire et non formelle du Sud-ouest. Il a exposé la stratégie mise en œuvre pour renforcer les cantines scolaires à travers des jardins scolaires. « Ces jardins ont un double objectif d’approvisionner la cantine en légumes et de servir de support pédagogique pour les élèves », a-t-il expliqué. Si les conditions d’implantation varient selon la disponibilité de l’eau et des équipements, de nombreuses écoles parviennent à entretenir des jardins potagers.

Certains établissements ont même réussi à produire suffisamment de maïs pour nourrir tous leurs élèves pendant plusieurs mois, avant l’arrivée des dotations de l’État. « La dernière fois, nous étions dans une des écoles où nous avons félicité l’école en question qui a pu produire du maïs. Ils ont pu nourrir l’effectif total de l’école depuis le mois d’octobre jusqu’à l’arrivée des vivres de l’État en avril. Lors de notre passage, ils avaient toujours 25 sacs de maïs stockés dans leur magasin. Donc, vous voyez, c’est pourquoi je dis que, si c’est en termes de dotation, peut-être que l’objectif n’est pas à être atteint. Par contre, si on accompagne à la production, en tout cas, ça peut beaucoup plus marcher. Si j’ai un appel à l’endroit des élèves, c’est de s’investir réellement dans la production. Au sein des écoles, la production, l’entretien des jardins », a-t-il raconté aux journalistes.
Cependant, les défis persistent dans certaines écoles, comme le manque de matériel, la divagation des animaux, le désengagement de certains élèves et parents. Sié Palé appelle à une plus grande implication communautaire pour pérenniser ces initiatives.

Plaidoyer pour un soutien à la production locale
Les deux responsables de la santé comme de l’éducation convergent sur un point. Pour eux, la durabilité passe par le renforcement des capacités locales et la production communautaire, plutôt que par les simples dotations en vivres. Ils ont souhaité que les journalistes servent de relais d’informations et de sensibilisations auprès de la population. Cette étape dans le Sud-ouest ouvre la voie à d’autres visites dans le cadre de la caravane. L’objectif est de mettre en lumière les actions concrètes menées sur le terrain pour améliorer la nutrition des enfants et plaider pour des solutions pérennes.
Farida Thiombiano
Gaoua
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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