Conçue par deux jeunes ingénieurs burkinabè, Miguel Bayala et Lauryn Dabiré, Plant Care AI est une solution numérique qui mise sur l’intelligence artificielle pour renforcer la productivité agricole. Grâce à la détection précoce des maladies des plantes à partir d’une simple photo, l’outil entend offrir aux agriculteurs un appui rapide, pratique et accessible face aux défis sanitaires qui menacent leurs cultures.
Lefaso.net : Pouvez-vous présenter brièvement Plant Care AI à nos lecteurs ?
Miguel Bayala (MB) : Plant Care AI est une solution digitale qui a pour objectif de détecter les maladies des plantes à partir de simples photos.
En quoi cette application aide-t-elle concrètement les agriculteurs ?
Lauryn Dabiré (LD) : il n’y a généralement pas de spécialiste disponible sur place pour aider rapidement les agriculteurs. Avec Plant Care AI, il suffit juste de prendre une photo de la plante malade pour obtenir un diagnostic concis et précis, permettant ainsi d’appliquer un traitement rapide et de limiter les dégâts.
Quelle fonctionnalité de détection est actuellement opérationnelle et comment marche-t-elle ?
MB : La fonctionnalité actuellement présente sur Plant Care AI est basée sur l’intelligence artificielle. Nous avons dans notre base de données différents modèles de maladies de plantes. Lorsqu’une photo est prise, l’IA fait une correspondance avec les modèles déjà disponibles pour établir un diagnostic aussi précis que possible de la maladie.
Quelles plantes et maladies peuvent être détectées pour l’instant ?
MB : Actuellement, nous avons intégré la tomate, le manioc, le maïs, le gombo, le mil et le cacao. Les maladies concernées sont surtout d’origine fongique, car elles sont plus facilement détectables visuellement.
Avez-vous déjà testé la solution avec des agriculteurs ?
LD : Plant Care AI est une nouvelle solution. Nous n’avons donc pas encore fait des tests sur le terrain, mais nous avons réalisé des tests en interne. Et environ 80 % des diagnostics se sont révélés exacts.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans le développement ?
LD : Au cours du développement de notre application, nous avons rencontré pas mal de défis. Mais le plus grand défi a été d’entraîner notre modèle d’intelligence artificielle à reconnaître les maladies des plantes, car certaines plantes ont des feuilles très semblables, ce qui créait de la confusion. Mais, à force de travailler là-dessus, la précision du modèle s’est nettement améliorée.
Où en êtes-vous dans le développement de l’interface ?
MB : sur le côté web, la plateforme est disponible mais elle n’est pas encore en ligne. Nous travaillons également sur une application mobile utilisable hors connexion, afin de la rendre accessible aux agriculteurs en zone rurale.
Quelles améliorations prévoyez-vous de faire ?
LD : Nous souhaitons intégrer un système de traduction en langues locales. Beaucoup d’agriculteurs ne sont pas à l’aise avec le français. Nous commençons avec le mooré, mais plus tard viendront le dioula et le fulfuldé.
Avez-vous envisagé des partenariats pour tester ou déployer Plant care AI ?
MB : Nous prévoyons des partenariats avec des coopératives agricoles, afin de toucher rapidement un grand nombre de producteurs.
Comment comptez-vous passer du prototype/test au déploiement sur le marché ?
LD : Nous allons d’abord commencer par organiser des sessions de formation avec les coopératives. Ensuite, viendra une collaboration avec des ONG qui financent ce type d’initiatives au profit des agriculteurs. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Anita Mireille Zongo (stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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