
La 7ᵉ édition du festival international Pulaaku s’est officiellement ouverte ce samedi 1ᵉʳ novembre 2025 au CENASA à Ouagadougou et se poursuit jusqu’au 2 novembre. Placé sous le thème : « Nos expressions culturelles au service de la promotion du dialogue bienveillant sur les réseaux sociaux : une voie vers une cohésion sociale plus forte », l’événement réaffirme la place centrale de la culture dans la construction d’une cohésion sociale durable.
L’événement, initié par l’association Espoir Prod & Events, dirigée par Bouraima Barry, a réuni un public nombreux composé d’autorités, d’artistes, de partenaires et de passionnés de culture venus célébrer la diversité et le vivre-ensemble. Depuis sa création, ce festival s’impose comme un rendez-vous majeur de la promotion des cultures africaines et de la cohésion sociale au Burkina Faso.
Prenant la parole au nom du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, son représentant Moussa Dicko a salué la constance de cette initiative culturelle devenue un espace d’expression, de réflexion et de communion.

« Il faut noter que c’est la 7ᵉ édition. Nous attendons de voir la culture se déployer, d’avoir des valeurs qu’on aura acquises pendant toutes les différentes activités de ce festival. Ces valeurs vont permettre à notre population d’être dans une certaine cohésion sociale, puisqu’on en a besoin aujourd’hui », a-t-il déclaré.
Pour lui, la culture demeure un instrument puissant capable de rassembler et d’apaiser dans un contexte marqué par des tensions sociales et sécuritaires.
« Vu le contexte que nous traversons, il est indéniable que les Burkinabè puissent se rencontrer et se parler. La meilleure option, en tout cas, c’est la culture. L’homme est un être culturel. Si les Burkinabè se retrouvent dans la culture, je pense qu’on réussira à aller au-delà des clivages pour arriver à la paix », a-t-il ajouté.
Dans la même dynamique, le promoteur du festival, Bouraima Barry, est revenu sur l’esprit qui guide cette manifestation depuis sa création. Selon lui, le festival Pulaaku est avant tout une plateforme de dialogue entre les peuples et un levier de promotion de la paix par la culture.
« Cet engagement, c’est d’abord le rôle de la culture. La culture a un rôle de recherche de la paix. Parce que nos expressions culturelles doivent être des points qui unissent. À travers la découverte d’autres cultures, on apprend à s’aimer, on apprend à connaître l’autre. C’est par là qu’on arrive à briser les stéréotypes et les préjugés », a-t-il affirmé avec conviction.
Abordant le thème de cette édition, Bouraima Barry a également attiré l’attention sur l’usage des réseaux sociaux, devenus un lieu d’échanges mais aussi parfois de divisions.
« Les réseaux sociaux sont un monde immense. Le verbe qui ressort là-bas peut quitter le virtuel pour la réalité. Nous avons le devoir, à travers la culture, d’interpeller et de conscientiser, pour faire comprendre que nous pouvons transformer les guerres qui prennent naissance dans nos esprits en forces de paix. Les réseaux sociaux doivent être un cadre de dialogue apaisant », a-t-il expliqué.
Pour lui, l’éducation culturelle et numérique doit aller de pair, afin que les jeunes générations fassent des médias sociaux un espace de partage et de respect mutuel.
L’édition 2025 se distingue par une innovation majeure : un hommage rendu aux hommes et femmes de médias ayant contribué à la valorisation des langues nationales et à la diffusion de la culture dans les années 1980.
« Nous avons décidé cette année de rendre hommage à des hommes et des femmes de médias, qui ont véhiculé notre culture dans nos langues à travers la radio et la télévision. Ce sont des voix qui ont porté notre identité culturelle », a confié Bouraima Barry.
Que notre culture soit un espace de conversation
Le parrain du festival, Saïdou Maïga, ambassadeur du Burkina Faso au Sénégal, représenté à la cérémonie par Faïza Adiadion, a salué la pertinence du thème et l’importance de la culture dans le renforcement du tissu social.
« Le festival Pulaaku, plus qu’un simple événement, est un pont jeté entre nos peuples. Il célèbre l’héritage riche et diversifié de notre culture peule, une culture qui unit l’Afrique de l’Ouest entière. Ces valeurs d’honneur, de courage, de solidarité et d’hospitalité sont essentielles pour bâtir un avenir prospère et stable », a-t-elle déclaré.
Dans un message empreint de poésie et de sagesse, elle a poursuivi : « Si le réseau social est un espace de confrontation, que notre culture soit un espace de conversation. Si le réseau social privilégie l’immédiateté et la réaction épidermique, que notre culture nous enseigne la patience, l’écoute et la profondeur. Si le réseau social anonymise et déshumanise, que notre culture rappelle l’humain derrière chaque écran. »
L’émir de Thiou, représentant l’ensemble des émirs, a livré un message fort en faveur de la paix et de la cohésion sociale.
« En cette 7ᵉ édition du festival international Pulaaku, c’est un plaisir et même un devoir pour nous, chefs coutumiers, de soutenir une initiative qui vise la paix, la cohésion sociale et le développement. Nous serons toujours là pour vous accompagner, car c’est notre mission de préserver les cadres d’échanges interculturels », a-t-il affirmé.
Il a aussi évoqué les formations sur l’intelligence artificielle, soulignant la nécessité de préparer la jeunesse à un usage responsable des technologies et des réseaux sociaux.

Un programme riche et varié
Tout au long de ces trois jours, le festival Pulaaku offre un riche programme d’activités, allant des panels et conférences aux formations, en passant par des expositions d’œuvres et des concerts live. Des concours culturels et artistiques viendront également mettre en valeur les talents locaux et les jeunes créateurs. Des délégations venues du Canada, de l’Allemagne, de la Côte d’Ivoire participent également à cette édition, témoignant du rayonnement international de cet événement.
La grande soirée culturelle prévue ce samedi soir à partir de 19h30 promet d’être un moment d’exception, avec des prestations d’artistes locaux et internationaux, dans une ambiance empreinte de fraternité et de partage.
En clôturant la cérémonie d’ouverture, Bouraima Barry a tenu à remercier l’ensemble des partenaires, autorités et participants pour leur engagement constant.
« Ce festival est devenu un cadre qui n’appartient pas à un groupe, mais à tout le monde. Chacun y met la main pour qu’ensemble nous avancions », a-t-il conclu.
Ainsi, le festival international Pulaaku 2025 s’annonce comme une célébration de la diversité, du dialogue et de la fraternité. À travers les échanges, la musique, la danse et les traditions, il rappelle que la culture demeure le ciment le plus solide pour construire la paix et renforcer la cohésion sociale au Burkina Faso et au-delà.
Anita Mireille Zongo (stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net



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