
L’Agence nationale des évaluations environnementales (ANEVE) a effectué, le jeudi 13 novembre 2025, une visite d’inspection inopinée sur le site de la mine de Houndé Gold Operation (HGO), située dans la province du Tuy, région du Guiriko. Exploitée par le groupe Endeavour Mining, HGO compte parmi les plus grandes mines industrielles du Burkina Faso. Cette mission s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale d’inspection 2025 lancée en début d’année à Ouagadougou.
Conduite par le directeur général de l’ANEVE, Désiré Yaméogo, la délégation a foulé le sol de la mine aux environs de 9h. Conformément aux règles protocolaires et sécuritaires du site, l’équipe a d’abord été accueillie à l’entrée puis conduite à l’intérieur pour une session d’induction obligatoire, axée sur les consignes de sécurité et les comportements à adopter en zone minière. Le directeur HSE de la mine, Frédéric Somé, a saisi l’occasion pour présenter les actions environnementales déjà mises en œuvre par HGO, notamment en matière de gestion des eaux usées, de suivi de la qualité de l’air et de réhabilitation progressive des sites impactés.
Inspection de plusieurs unités sensibles de la mine
Dotés ensuite d’équipements de sécurité, la visite peut donc commencer pour les hôtes du jour, toujours sous escorte du directeur HSE de la mine, Frédéric Somé et son équipe. La visite a permis à la délégation de visiter plusieurs compartiments de la mine pour s’assurer qu’elle respecte ses engagements en matière des exigences des textes environnementaux. Du parc à résidus au site de réhabilitation progressive de la Halde à stérile de Kari Pump, en passant par la Halde à stérile de Koro, l’équipe de l’ANEVE a donc pu toucher du doigt ce qui est fait au sein de cette société minière en matière de préservation de l’environnement.
En effet, ces visites ont permis à l’équipe d’experts d’évaluer le respect des engagements pris par la société en matière d’exigences environnementales, notamment la gestion des stériles, la maîtrise des eaux usées issues des installations et les dispositifs de récupération des eaux destinées au traitement du minerai.
« Nous sommes sur un site de dépôt de haldes à stériles, c’est-à-dire des matériaux sans valeur économique. L’objectif est d’observer comment la mine gère ces déchets et les eaux usées qui en proviennent », a expliqué le directeur général de l’ANEVE, Désiré Yaméogo, qui souligne que certaines infrastructures sont encore en construction, rendant l’évaluation finale prématurée.
Un bilan national déjà au-dessus des objectifs
L’ANEVE, structure technique du ministère en charge de l’environnement, a été créée pour prévenir les risques environnementaux et sociaux liés aux activités industrielles. Pour 2025, l’agence s’était fixé pour objectif l’inspection de 200 Établissements classés pour la protection de l’environnement (ECPE). Cet objectif est déjà dépassé. « 240 établissements ont été visités, dont 15 mines industrielles », a indiqué le directeur général de l’ANEVE, Désiré Yaméogo.

A l’en croire, cette agence est chargée, entre autres, de promouvoir les bonnes pratiques des évaluations environnementales en collaboration avec les autres structures du ministère, d’organiser les inspections environnementales, d’apporter l’appui-conseil et de former les acteurs en matière d’amélioration environnementale.
Selon Hawa Diawara/Sangaré, directrice des inspections et audits environnementaux et sociaux, la mine de Houndé est en conformité avec plusieurs exigences réglementaires, à savoir la détention de l’avis de faisabilité environnementale, la réalisation d’audits environnementaux périodiques (dernier audit en 2022), le paiement à jour de la redevance annuelle, la mise en place de dispositifs de suivi de la qualité de l’eau et de l’air.
« Nous sommes sur le site minier de Houndé dans le cadre d’une inspection environnementale qui est l’une des attributions de l’Agence nationale des évaluations environnementales. Alors, il s’est agi de la vérification du respect des textes règlementaires en matière d’environnement. Concernant ces textes, nous avons un certain nombre d’exigences auxquelles les ECPE doivent répondre (…). », a-t-elle expliqué.
Avant de poursuivre : « Parmi ces exigences, il y a d’abord certains documents, certains avis environnementaux que la mine doit avoir. Et c’est le cas, ils ont l’avis de faisabilité, ils sont également dans la démarche de réalisation des audits environnementaux (le dernier audit en date était de 2022). Étant un établissement classé de catégorie A, ils sont assujettis à faire ces études chaque trois ans. Certainement, le dernier rapport d’audit environnemental aura son avis cette année. Ils sont dans cette logique. Au-delà de ces documents environnementaux exigés, ils sont à jour de la redevance annuelle ».
« Concernant les aspects environnementaux, à l’issue de cette visite, nous avons pu constater qu’il y a des dispositions qui sont prises quant au respect de la qualité des eaux, notamment des piézomètres qui sont installés autour du parc à résidus, dont le suivi se fait régulièrement (…). De prime abord, on peut dire que ce sont des dispositions qu’il faut pour le respect des aspects environnementaux », a souligné Madame Diawara. Elle note également l’absence de non-conformités majeures au niveau national, même si quelques mauvaises pratiques ont dû être corrigées dans certains établissements.

« Au lancement de la campagne d’inspection, nous avions pour cibles à peu près 200 ECPE à inspecter. Et à la date d’aujourd’hui, c’est vrai, nous ne sommes pas en fin d’année, mais nous avons dépassé largement cet objectif qu’on s’était fixé. On peut dire que de façon générale, c’est un sentiment positif dans le sens où nous avons pu atteindre cet objectif et l’inspection reste quand même ce moyen également de sensibilisation. Durant ces visites, nous avons pu quand même sensibiliser les ECPE sur les questions en matière d’environnement », a-t-elle dit.
« En termes de conformité majeure, parce qu’on classe les conformités en fonction des niveaux, on n’a pas eu de non-conformité majeure. Il y a eu certaines mauvaises pratiques qu’on a essayé de recadrer. Donc dans l’ensemble, nous pouvons dire que les ECPE, en matière d’environnement, c’est quand même satisfaisant », a-t-elle ajouté.

Une collaboration saluée par la direction de HGO
Au terme de la visite, le directeur pays d’Endeavour Mining, Souleymane Boly, a exprimé sa satisfaction et réaffirmé l’engagement du groupe minier pour une exploitation responsable. « L’inspection de l’ANEVE est opportune et essentielle. Nous ne considérons pas l’agence comme une structure dont il faut se méfier, mais comme un partenaire qui nous aide à améliorer nos pratiques. En matière d’environnement, la perfection n’existe pas ; on travaille à tendre vers les meilleurs standards », a-t-il déclaré.

Il a également assuré que la mine dispose de protocoles internes de gestion environnementale et se tient prête à corriger les insuffisances relevées lors de l’inspection. L’ANEVE prévoit, à l’issue de la campagne d’inspection, d’organiser à Bobo-Dioulasso des journées portes ouvertes au cours desquelles certains établissements performants recevront des attestations de reconnaissance. Toutefois, les conclusions définitives concernant la mine de Houndé seront rendues après l’analyse complète des observations recueillies sur le terrain.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net





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