
Organisée par WASCAL (West African Science Service Centre on Climate Change and Adapted Land Use), en collaboration avec GERICS, la deuxième édition de l’université d’hiver a officiellement refermé ses portes dans l’après-midi de ce vendredi 5 décembre 2025, à Ouagadougou. Pendant douze jours, 40 professionnels ont renforcé leurs compétences en services climatiques et surveillance environnementale.
Cette cérémonie de clôture a permis de faire le point des modules dispensés durant les douze jours de formation. Elle a aussi été marquée par des échanges avec les participants sur les connaissances acquises durant la formation, et par une remise officielle de certificats aux participants.
À l’issue de cette formation, les bénéficiaires ont amplement exprimé leur satisfaction et remercié les formateurs pour cette initiative jugée utile. Ainsi, Aminata Sarr, doctorante en 3e année à l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), a confié que cette formation a été très enrichissante, dans la mesure où elle a acquis des compétences, notamment sur les drones.
« J’ai beaucoup appris de la formation. Je peux désormais dire que je suis spécialiste dans le domaine des drones, parce qu’on a appris tout ce qui est principe de fonctionnement des drones, la collecte de données, les vols, que ce soit automatique ou manuel. J’ai aussi appris comment on peut les utiliser pour optimiser l’agriculture », s’est-elle exprimée. Agronome de base, elle souligne également que cette formation lui permettra de suivre au mieux ses cultures et de détecter rapidement les failles, afin d’améliorer ses rendements.

Venu de la Côte d’Ivoire, Pierre Marie Janvier Coffin indique avoir eu des réponses à toutes ses questions. L’agro-pédologue travaillant dans des expérimentations de cocotiers et de palmiers souligne que ces douze jours de formation lui permettront d’améliorer son activité. « Cette formation va me permettre de faire des prévisions, de constater l’état général des parcelles, donc les points de flétrissement, même d’établir des cartographies afin de recueillir l’ensemble des données et de préparer soit des traitements, soit de nouvelles replantations dans des zones qui seront vraiment endommagées par des ravages, et de prévoir aussi des techniques de lutte », s’est-t-il projeté.

Une horloge météorologique made in Burkina Faso
De son côté, Dr Belko Abdoul Aziz Diallo, formateur dans le module d’internet des objets, indique que plusieurs modules ont été dispensés lors de cette session. Aussi, la formation était de niveau technique et les participants ont été très engagés tout au long des séances d’apprentissage. Cette dynamique leur a permis de concevoir un appareil made in Burkina Faso qu’ils ont nommé WASCAL Weather Clock : horloge météorologique de WASCAL. Il s’agit d’un objet électronique connecté, qui permet d’afficher l’heure et des paramètres de la météo comme la température. Pour Dr Diallo, ce module était important car il a permis de montrer au monde entier que l’Afrique peut développer ses propres outils pour collecter les données dont elle a besoin, pour faire face aux changements climatiques.

Il affirme d’ailleurs qu’à l’issue de cette formation, les participants bénéficieront d’un suivi. « Il y a une évaluation qui a été faite de la formation. Nous allons voir ce qu’ils ont trouvé comme point à améliorer. Et, sur la base de cette évaluation, nous allons voir dans quelle mesure on peut développer un suivi rapproché, en ligne notamment, pour leur permettre de perfectionner ce qu’ils ont acquis ici. Car l’idée est de permettre la création d’un pôle de formateurs », a-t-il fait comprendre.
Le formateur Belko Abdoul Aziz Diallo a également annoncé que des discussions ont été engagées pour envisager une possibilité de développer des modules de suivi en ligne, qui vont permettre aux participants de poursuivre l’apprentissage à travers des exercices, d’interagir avec les formateurs et d’approfondir leurs connaissances.

Améliorer l’acquisition de données climatiques
En tant que partenaire, le directeur général d’Afrique Géosciences, Abdoul Karim Damoué, dit avoir accepté d’accompagner cette initiative car un partenariat existait entre les deux institutions depuis 2020. Ils ont collaboré sur plusieurs projets, notamment sur des services liés à l’utilisation des drones. De ce fait, cette formation intervient donc comme une continuité active et fructueuse avec l’entreprise.
Du reste, Dr Seyni Salack, directeur du centre de compétence de WASCAL, représentant le directeur exécutif, a déclaré que cette session, bien plus qu’une simple formation, était à la fois un appel à l’engagement et une invitation à profiter pleinement de chaque moment, afin de renforcer les compétences techniques, toute chose pouvant concourir à l’atténuation du changement climatique.

Tout en exprimant sa profonde gratitude pour l’engagement et la détermination dont les participants ont fait preuve durant cette formation, il n’a pas manqué de rappeler les missions phares de WASCAL, notamment le renforcement des capacités. L’ambition est claire : transmettre le savoir tout en promouvant l’innovation portée par des Africains, adaptée aux réalités locales et répondant aux besoins urgents des communautés dont les moyens de subsistance subissent des pressions climatiques sans précédent.
À noter que cette deuxième édition a été organisée dans le but d’améliorer l’acquisition de données climatiques, notamment par les techniques de dernière génération, et d’analyser ces données pour faire ressortir l’information afin d’aider à la prise de décision. La formation s’est déroulée sur douze jours (du 24 novembre au 6 décembre 2025).
Elle a réuni des participants venus de plusieurs pays : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Sierra Leone, Guinée-Bissau, etc. Des modules comme la télé-détection, l’internet des objets et la modélisation bioéconomique ont été transmises aux participants.
Muriel Dominique Ouédraogo (stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents