Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a reçu, ce vendredi 3 août 2018, le Groupement professionnel des industriels (GPI) du Burkina Faso. À l’ordre du jour de la rencontre, les difficultés que traversent le secteur industriel, notamment la mévente.
C’est en compagnie du ministre du Commerce et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, que le Groupement professionnel des industriels du Burkina Faso a été reçu par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba.
Plusieurs sujets ont été abordés lors de cette rencontre. Au nombre de ces sujets, les difficultés que traversent actuellement plusieurs industries du pays, notamment la mévente.
C’est ainsi que selon Mamady Sanoh du GPI, le sous-secteur de l’huilerie connaitrait près de 10 milliards de F CFA de stocks invendus. La SN SOSUCO est, elle, actuellement à 15 000 tonnes de sucre invendus. En plus de ces deux sociétés, les sous-traitantes de ces industries telles que la société d’emballages FASOPLAST ou encore les producteurs de farine et SAP Olympic traversent aussi des difficultés.
C’est donc au regard de ces difficultés et convaincu que l’industrie est le socle du développement que le Groupement a décidé de rencontrer le Premier ministre.
« Pour devenir industriel dans notre pays, il faut être sérieusement courageux, parce que nous avons tout contre nous. Nous avons la distance contre nous, les facteurs de production contre nous et nous avons aussi parfois le climat social qui ne nous favorise pas. Un pays ne peut pas se développer sans industries. On ne peut pas aller seulement vers le tertiaire sans industrie.
C’est pour cela nous encourageons les différents commerçants et les différents opérateurs économiques à aller dans l’industrie. Seule l’industrie peut constituer un socle et développer notre pays », a laissé entendre Mamady Sanoh.
Il préconise alors que des mesures soient prises, afin que le consommer local ne s’applique pas qu’aux seuls tissus locaux, mais que la population consomme également les produits manufacturés fabriqués au Burkina Faso.
Après donc un peu plus de deux heures de discussions avec le Premier ministre, les industriels disent être ressortis avec le sentiment d’avoir été écoutés et attendus.
Ils ont ainsi appris lors de cette rencontre que des mesures sont déjà prises et devraient entrer en vigueur d’ici septembre 2018. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre du Commerce et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, à la sortie de la rencontre. Il recevra d’ailleurs le GPI le 8 août 2018 pour évoquer les difficultés du secteur de l’huilerie.
Au nombre des mesures évoquées par le ministre, la lutte contre les huileries clandestines et les importations frauduleuses. À cela s’ajoute l’inscription des produits manufacturés locaux dans la politique du consommer local et la régulation des importations en fonction des quantités nationales. « L’ensemble de ces mesures va nous permettre de connaitre lentement et sûrement le bout du tunnel et bien entendu de continuer à encourager les gens à développer le secteur secondaire. Parce qu’on ne peut pas faire la promotion de l’industrie, la promotion de la création de nouvelles entreprises tant que nous ne donnons pas les moyens pour que ces produits soient écoulés », a souligné le ministre Harouna Kaboré.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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