Si je n’apprécie guère le positionnement de certains hommes/ femmes dans le gouvernement actuel de Son Excellence Paul Kaba Thieba, notamment les titulaires des portefeuilles de la Défense et de la Sécurité – parce que n’ayant pas d’expertise dans ces domaines respectifs – je reste convaincu que le pouvoir MPP se bat tous les jours pour relever les défis qui se posent à notre peuple : insécurité, pauvreté, changements climatiques, etc.
Les luttes de notre peuple, plus particulièrement celles de sa jeunesse, menées les 30 et 31 octobre 2014, n’ont profité en aucune manière au MPP, mais plutôt à la démocratie burkinabè. Aussi, affirmer qu’on regrette d’avoir combattu pour le maintien du fameux article 37 de la Constitution du 2 juin 1991 (modifiée jusqu’en 2012), est hors de toute logique. De même, regretter d’avoir porté son choix sur l’actuel locataire de Kossyam lors des dernières élections présidentielles, me semble aussi une décision précipitée, tant l’homme était en tout et pour tout le candidat le plus crédible, par son expertise et son expérience dans la conduite des affaires publiques, pour avoir été ministre, Premier ministre et président de l’Assemblée nationale.
Bref, seul le poste de président ne figurait pas dans son « carquois » (CV) au moment des élections. Je pense que c’est plus cette raison qui a motivé plus d’un à le voter, plutôt que son projet de société ou encore plan de gouvernance. En réalité, il n’y a pas une grande différence entre les projets de société des candidats aux élections présidentielles du Burkina Faso : la plupart des projets de société se recoupent et se répètent d’années en années.
C’est l’UPC qui avait un projet de société qui semblait apporter une innovation, notamment en sa partie « énergie », par laquelle le parti se donnait pour objectif de créer de l’énergie nucléaire.
Toutefois, en jetant un coup d’œil sur la mise en œuvre contrariée du PNDS – un des grands projets ayant mobilisé des PTF au plan national qu’international – on se demande si ce projet de création d’énergie nucléaire de l’UPC allait prospérer si le parti avait été élu lors des dernières consultations électorales.
La Constitution du Burkina Faso à l’instar des autres lois, ne doit en aucune façon servir les intérêts d’un individu, encore moins ceux d’un clan. Du reste, c’est même l’explication du caractère ‘impersonnel’ de la règle de droit, ainsi que celui de la généralité de sa portée, juridiquement parlé. Par conséquent, les luttes des jeunes enclenchées les 30 et 31 octobre 2014, ne sont nullement à regretter, tant elles ont contribué à renforcer la démocratie et l’état de droit au pays des hommes intègres.
Oumar YELEMOU
Juriste
Expert et en Défense & Sécurité
Double Expert en Développement Durable et en Gestion et Résolution des Conflits
yeloumar@brandeis.edu
Source: LeFaso.net
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