Le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou est très fâché. Dans une correspondance dont nous pris connaissance et adressée à tout procureur du Faso de son ressort territorial, Laurent Poda ne va du dos de la cuillère pour fustiger le bâtonnier de l’ordre des avocats. Ce dernier aurait décidé « de ne plus commettre d’avocat pour les sessions criminelles ». Une attitude qui violerait le droit constitutionnel des détenus à voir leurs causes entendues et jugées dans les formes requises par la Loi.

Plus loin, Laurent Poda, procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou sort encore plus les griffes. Il qualifie la décision du Bâtonner « d’un énième affront d’un Conseil de l’Ordre en panne d’humanisme et d’élégance juridique ». Toute chose « qui met l’appareil judiciaire dans une impasse inqualifiable et achève de ternir l’image d’un pays déjà en proie à plusieurs « démons ».

En tout cas, le procureur ne compte pas aussi rester les bras croisés. En représailles, Laurent Poda instruit, « avec insistance » le parquet général à prendre des mesures conservatoires. Ainsi jusqu’à nouvel ordre, aucun dossier correctionnel ne devrait être programmé en audience dans laquelle se trouve un avocat. Aucune correspondance d’un avocat ne sera reçue. Enfin, il est demandé de retirer des rôles d’audiences tout dossier dans lequel se trouve constitué un avocat.

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Source: LeFaso.net