L’appel citoyen lancé le 6 février 2020 par le Mouvement « célébrons le 8-Mars autrement » aura reçu un écho très favorable, selon ses membres. Au cours d’une conférence de presse qu’il a organisé ce vendredi 29 mai 2020, le comité de pilotage du mouvement a dressé le bilan de ses activités.

Loin des festivités traditionnelles, des Burkinabè, notamment des femmes, ont décidé, en février 2020, d’accorder une valeur particulière à la fête du 8-Mars 2020. Ce, en manifestant leur solidarité et leur compassion à l’endroit des déplacés internes par une large campagne de collecte de fonds et de dons divers. Quatre mois après, l’heure est au bilan.

A la date du 27 mai 2020, les dons en espèces collectés auprès des entreprises, des particuliers et issus de la vente des tickets confectionnés pour la circonstance, s’évaluent à 16 millions 512 mille 390 F CFA. Des Burkinabè, vivant même à l’extérieur du pays, ont laissé parler leur cœur. De quoi rendre le comité heureux, même s’il a « espéré et rêvé » de mobiliser la somme d’un milliard de francs CFA sur la base de 100 francs CFA pour chacune des 11 millions de femmes que compte le Burkina. « Nous sommes loin des projections en numéraires, mais nous sommes très satisfaits de l’élan de solidarité manifesté à notre appel, en témoignent les nombreux dons en nature que nous ne pouvons chiffrer », s’est réjouie la présidente du comité, Rita Sawadogo/Cissé.


Ainsi, pour ce qui est des dons en nature, le comité de pilotage dit avoir reçu, entre autres, une pompe à motricité humaine, des vivres, de la farine infantile, divers dons alimentaires et matériels, ainsi que plus de 800 sacs de vêtements pour hommes, femmes, enfants et nourrissons ; des chaussures, du savon, des couvertures, des rideaux, des sacs à main, des jouets d’enfants, de la vaisselle, des nattes, etc. A cela s’ajoutent les vivres et diverses provisions achetés avec la somme collectée.

Deux tiers du total de la collecte de Ouagadougou revient au Centre- Nord

Se focalisant sur les statistiques récentes publiées par le CONASUR sur l’installation des déplacés internes dans les régions du Burkina, Rita Sawadogo explique que le comité a décidé d’accorder les deux tiers de la collecte de Ouagadougou à la région du Centre-Nord ; le tiers restant revient aux provinces du Soum et de la Boucle du Mouhoun. La collecte de Bobo-Dioulasso ira en renfort à la Boucle du Mouhoun, celle de Banfora sera répartie entre les Cascades et le Sud-Ouest.

Evoquant la situation sécuritaire qui a limité les mouvements sur le terrain, le comité de pilotage a finalement sollicité l’OCADES pour la réception et l’acheminement des dons vers les différentes localités. « Nous avons préféré donner quelque chose de consistant en touchant quelques régions, plutôt que de toucher plusieurs régions et faire du saupoudrage. Nous allons continuer les collectes et nous pensons particulièrement à l’Est et au Sahel », a souligné Rita Sawadogo.


Par ailleurs, afin d’augmenter la quantité des dons dans d’autres localités ayant effectué la collecte, le comité central a apporté un appui financier aux comités régionaux. C’est ainsi que les régions des Cascades, du Sud-Ouest (Dano) et du Sahel (Djibo), ont reçu, chacune, la somme de 200 mille francs CFA. La province du Houet a reçu 300 mille francs CFA en guise de soutien. Pour ce qui est des perspectives, la présidente du comité annonce que les dons continuent d’être reçus. Des promesses ont été aussi faites. Toutefois, dit-elle, le comité n’a pas pu aller vers les donateurs en raison de la situation sécuritaire.

Du devenir du mouvement, la vice-présente, Aminata Déborah Traoré, affirme que les femmes ne comptent pas en rester là. « Nous souhaitons que les déplacés internes retournent dans leurs localités et, à chaque édition du 8-Mars, le mouvement va réfléchir et arrêter un thème qui pourra encore galvaniser nos membres et donner un sens concret au 8-Mars », confie-t-elle.

Nicole Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net