L’Institut Général-Tiémoko-Marc-Garango pour la gouvernance et le développement (IGD) a clos, ce vendredi 29 septembre 2023 à Ouagadougou, un atelier de formation sur la démocratie, les discours de haine et les fausses informations. Organisée à l’intention de jeunes leaders de partis politiques et d’organisations de jeunesse du Burkina, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Togo, cette activité qui a duré cinq jours, s’inscrit dans le cadre du projet Gouvernance inclusive, citoyenneté active et responsable (GICAR) mis en œuvre par l’IGD, en partenariat avec l’ONG Diakonia.

C’est un secret de polichinelle. La désinformation peut servir de combustible au discours de haine dans un contexte de crise sécuritaire, comme celui que traverse le Burkina Faso. Ces deux phénomènes constituent une menace à la stabilité du pays et à la qualité du débat public et sont exacerbés par l’avènement des médias sociaux. Pour l’Institut Général-Tiémoko-Marc-Garango pour la gouvernance et le développement, il est important pour les jeunes leaders engagés en politique et dans les associations de jeunesse de savoir faire la part des choses.

Une vue partielle des participants

D’où l’organisation d’un atelier de formation, du 25 au 29 septembre 2023, à l’intention d’une trentaine de jeunes du Burkina, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Togo. Pendant cinq jours, ces jeunes ont été outillés sur les droits humains, la démocratie et la bonne gouvernance, les médias sociaux, les fake news et le fact checking. « En venant à cette formation, il y a beaucoup de choses que j’ignorais. J’avais juste un aperçu global sur certains termes. J’ai notamment beaucoup appris sur le fact checking », a témoigné Sadia Diallo du Balai Citoyen, qui assure pouvoir désormais faire la différence entre le bon grain et l’ivraie, en matière d’informations.

Les jeunes ont pris l’engagement de restituer le savoir appris

« Il faut œuvrer pour que le Burkina ne tombe pas »

Membre de l’Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie, un parti d’opposition, Eric Zaglolé estime que la situation que vit le Burkina Faso doit interpeller les pays de la sous-région. « Il faut œuvrer pour que le Burkina ne tombe pas. Si le Burkina est en insécurité, c’est la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin qui le seront aussi », a-t-il averti, avant de rassurer qu’il fera une restitution, de retour dans son pays, afin que les jeunes issus des différents partis politiques puissent comprendre l’ampleur de la situation et « poser des actions concrètes ».

Selon le directeur exécutif de l’IGD, Abdoul Karim Saidou, les jeunes ont la lourde responsabilité de jouer leur partition au sein de la société pour transmettre les valeurs démocratiques, les principes de l’Etat de droit, défendre la liberté, l’égalité. « C’est à ce prix, est-il convaincu, que nous pourrons construire l’Afrique dont nous rêvons ».

Le directeur exécutif de l’IGD, Abdoul Karim Saidou a rappelé aux jeunes qu’ils doivent être des agents de changement

« Soyez ces agents de changement »

« Que ce soit à l’Assemblée nationale ou à la présidence, n’oubliez pas que vous êtes là pour être des porteurs de changement. Une chose est de prendre le pouvoir, et une autre est d’utiliser ce pouvoir comme levier pour transformer la société. C’est le plus important et c’est pour cela que nous investissons beaucoup dans la formation […] Soyez ces agents de changement qui vont contribuer à transformer la société pour que nous ayons une société plus libre, plus juste, plus égalitaire, plus démocratique et plus inclusive », a renchérit le directeur exécutif de l’IGD, après avoir procédé à la remise d’attestations aux participants.

Raimi Faousiath Ayikè, participante du Bénin, recevant son attestation des mains du directeur exécutif de l’IGD

« La démocratie est une vie à défendre »

« Nous sommes conscients de ce qui nous attend. Nous prenons la résolution de faire la restitution, de sensibiliser ceux qui sont autour de nous. La démocratie est une vie à défendre, un trésor que nous devons choyer. Au-delà de nos partis politiques et associations, nous devons, nous jeunes, préserver la paix, l’unité, l’amour. Si nos parents n’arrivent pas à s’entendre, à s’écouter, à développer la paix, alors faisons en sorte pour que la paix, l’unité et l’amour reviennent », a plaidé Raimi Faousiath Ayikè, participante du Bénin.

Selon le coordonnateur du programme GICAR, Ousmane Konkobo, la sensibilisation va se poursuivre.

Poursuivre la sensibilisation

Selon Ousmane Konkobo, coordinateur du programme « Gouvernance inclusive, citoyenneté active et responsable », des études sont en cours afin de faire une revue de littérature en termes de dispositions légales qui condamnent ou encadrent la diffusion des fausses informations. A terme, ces documents seront mis à la disposition de l’ensemble des acteurs, foi de Ousmane Konkobo, qui ajoute qu’il est également prévu des campagnes de sensibilisation sur les discours de haine et la diffusion de fausses informations à travers des émissions radiophoniques et des campagnes sur les médias sociaux.

Fredo Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net