La capitale burkinabè a accueilli, le jeudi 17 juillet 2025, la cérémonie de distinction des collectivités territoriales les plus performantes. Cette initiative de distinction s’inscrit dans la mise en œuvre de la phase 3 du programme Décentralisation et participation citoyenne (DEPAC-3) et est financée par la Coopération suisse. La commune de Koudougou et la région du Centre-ouest ont été sacrées lauréates pour la deuxième fois consécutivement. L’événement a été piloté par la Direction générale de la décentralisation et du développement local (DGDDL), avec l’appui technique de la Cellule d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne (CADEPAC).
L’excellence dans la gouvernance locale a été célébrée et récompensée une fois de plus, dans les collectivités territoriales partenaires du programme Décentralisation et participation citoyenne (DEPAC). Ces collectivités territoriales partenaires, régions et communes, au nombre de trente, sont reparties entre les régions du Centre-ouest, de l’Est, du Sahel et du Nord.
Cette approche de la mesure des performances fait partie des innovations développées par la Cellule d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne (CADEPAC), l’un des mandataires du programme DEPAC, depuis ses premières phases.
Elle a pour but d’accompagner les collectivités territoriales à identifier par elles-mêmes leurs insuffisances, et à prendre les mesures conséquentes pour une amélioration de leurs capacités de délivrance de services locaux et de maîtrise d’ouvrage public local. Cela a donc conduit à la mise en place d’un système d’auto-critique au sein de chaque collectivité territoriale, afin de leur permettre de se questionner, de réfléchir dans l’optique de trouver des solutions idoines afin d’améliorer la qualité de leurs services publics locaux.

Pour le responsable du domaine « Gouvernance et démocratie » de la Coopération suisse au Burkina Faso Marcel Stoessel, cette démarche vise à soutenir l’État burkinabè dans sa vision de décentralisation et de renforcement de gouvernance locale. Par ailleurs, la cérémonie du jour s’inscrit dans une dynamique d’encouragement des efforts des communes et régions spécifiques.
Elle témoigne également de l’engagement de la Coopération suisse à favoriser un développement inclusif et équitable, en assurant un soutien tangible aux acteurs locaux pour qu’ils puissent mieux répondre aux besoins de leurs citoyens.
« La Suisse a décidé avec les autorités, de monter le programme DEPAC pour augmenter les capacités des collectivités territoriales, pour leur permettre de mieux gérer leurs affaires, pour identifier leurs besoins sur le terrain, et pour ensuite mettre ces besoins en œuvre pour réaliser des investissements », a-t-il expliqué.
Marcel Stoessel a également rappelé que pour atteindre les objectifs fixés, il faut un accompagnement solide, pérenne et profitable aux bénéficiaires de ce programme car c’est également une source de cohésion sociale.
« Je pense que ce qui manque un peu et ce que nous faisons ensemble pour résoudre, ce sont les capacités au niveau des collectivités territoriales pour réaliser leur propre développement, mais aussi les ressources pour réaliser ce développement. Il faut avoir les deux, on ne peut pas transférer beaucoup de ressources sans qu’il y ait les capacités, on ne peut pas demander à quelqu’un qui a les capacités mais pas les ressources, de réaliser le développement local. Nous sommes convaincus que cela ne contribue pas seulement aux investissements mais aussi à la cohésion sociale, au vivre ensemble et à la paix pour les femmes, les jeunes et les hommes », a-t-il indiqué.
Dans la catégorie des communes, Koudougou s’est une fois de plus illustrée en tête du classement avec un score de 85,86 %. Elle repart avec une attestation de reconnaissance, un trophée et la somme de 19 600 000 FCFA.
Elle est suivie ex æquo par Diapangou et Fada N’Gourma, qui obtiennent chacune 80,21 % de performance. Ces deux communes ont bénéficié chacune d’un trophée, d’une attestation de reconnaissance et de la somme de 9 800 000 FCFA.
Kordié s’octroie la quatrième position avec 78,60 %, talonnée par Dori, également classée quatrième ex æquo avec 77,78 %. Elles reçoivent à leur tour des trophées, des attestations et la somme de 8 400 000 FCFA.
Du côté des régions, c’est la région du Nando ex Centre-ouest qui a été désignée la plus performante. Elle s’en sort avec une attestation, un trophée et la somme de 14 000 000 FCFA. Deux fois gagnant dans sa catégorie, le président de la délégation spéciale (PDS) par intérim de ladite région, Judicaël Kafando, a souligné que des activités ont été menées avec le bonus obtenu lors de la cérémonie de récompense de l’année dernière.
« Cela fait la deuxième fois que nous sommes lauréats dans la catégorie des régions et c’est une joie pour nous. En ce qui concerne le bonus que nous avons reçu l’année passée, nous avons avec l’ensemble des acteurs décidé de réaliser un forage pastoral dans la commune de Biéha, dans la Sissili, une commune qui regorge d’énormes potentialités en matière d’élevage et qui était dans le besoin », a-t-il confié.
Tout en exprimant sa joie en tant que lauréat, le PDS de la commune de Koudougou, Amédée Paré, a, au nom des lauréats exprimé sa reconnaissance aux partenaires qui leur permettent d’offrir un service de qualité aux différentes collectivités.
« C’est avec un sentiment de joie que je reçois ce prix basé sur la performance des collectivités ce soir. Cette distinction est le fruit d’un travail acharné de la collaboration ainsi que de l’innovation dont font preuve nos équipes et en cela nous travaillons pour nous améliorer. Je voudrais témoigner toute notre gratitude aux différents partenaires et tous ceux qui accompagnent nos collectivités pour nous permettre d’offrir à nos collectivités de meilleures conditions de vies », a-t-il laissé entendre.
Il a également évoqué les activités qui ont été menées grâce au bonus obtenu l’année passée, à savoir la construction d’écoles, de centre de santé, mais aussi des formations au profit des personnes déplacées internes en les dotant de kits pour leur permettre de générer des revenus et assurer leur propre prise en charge.
A l’en croire, personne n’est laissée en marge dans ce processus de développement local. Il entend par conséquent maintenir le cap et posséder toujours le trône.
Dans son allocution, le secrétaire général du ministère en charge de la décentralisation, Saidou Sankara, a indiqué qu’il s’agit d’une volonté traduite par l’adoption des référentiels de la décentralisation en avril 2018, marquant le troisième cycle de décentralisation au Burkina Faso.
A travers ces référentiels, l’Etat ambitionne à l’horizon 2040 d’avoir « des collectivités territoriales performantes qui délivrent des services publics locaux de qualité et accessibles, impliquant un développement local inclusif et durable et animant une démocratie locale ancrée dans le substrat socioculturel », a-t-il fait savoir.
Il a ainsi félicité toutes les communes qui n’ont ménagé aucun effort pour se soumettre à cet exercice d’auto-évaluation afin d’améliorer la qualité de leurs services au profit des populations.
Il faut noter que le programme Décentralisation et participation citoyenne (DEPAC), financé par la Coopération suisse œuvre au profit des collectivités du Burkina Faso depuis 2015, et ce, jusqu’en 2026.
Hanifa Koussoubé
Muriel Dominique Ouédraogo/ Anita Mireille Zongo (stagiaires)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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