La Coordination nationale de contrôle des forces de police (CONACFP) était face à la presse dans la matinée de ce mardi 12 août 2025, pour présenter la structure au grand public en général, et particulièrement aux usagers du réseau routier sur toute l’étendue du territoire national, et faire le bilan à mi-parcours de son contrat d’objectifs.

Créée par décret n°2016-1282/PRES/PM/MATDSI/MINEFID/MTMUSR du 30 décembre 2016, la CONACFP est compétente sur tous les postes de contrôle routier situés sur le territoire national tenus par les personnels de la Gendarmerie nationale, de la Police nationale, de la Police municipale et de l’Office national de la sécurité routière (ONASER).

Ses missions sont principalement la lutte contre les pratiques corruptives et les autres formes de mauvaises pratiques, notamment contre les rackets, les tracasseries sur les axes routiers (abus de fonctions, violences illégitimes, perceptions illicites, etc.), le contrôle de la qualité des prestations des services de sécurité intérieure sur les axes routiers.

Il s’agit également de la diffusion des meilleures pratiques en matière de contrôle de police afin d’assurer la fluidité de la circulation sur les axes routiers, la réception et le traitement des plaintes et les dénonciations des usagers victimes de tracasseries ou de rackets sur les axes routiers, la conduite d’investigations administratives aux fins de compte rendu à l’autorité de tutelle en vue de décisions, etc.

Par ailleurs, les actions de la CONACFP ont contribué à l’éveil de conscience sur les mauvaises pratiques, à l’amélioration des rapports entre usagers et agents chargés du contrôle, ainsi qu’à l’amélioration du service de contrôle et à la protection des postes.

Pour ce qui est du bilan relatif aux plaintes et dénonciations, la CONACFP a reçu environ 600 plaintes en 2024. Et au premier semestre de l’année 2025, le service en charge des plaintes a enregistré 111 appels, soit une baisse de 81,5% par rapport à la même période en 2024, largement au-delà des prévisions, selon le colonel Kanou Coulibaly, coordonnateur national de la CONACFP.

Les journalistes présents à la conférence de presse.

En novembre 2024, la structure dénombrait 393 postes, ce qui a permis d’évaluer le taux de prévalence des appels. De ce fait, au premier semestre de l’année 2025, ce taux de prévalence était de 28,24% contre 52,94% pour la même période de l’année 2024.

Pour mener à bien sa mission, la CONACFP travaille en étroite collaboration avec d’autres structures comme l’Observatoire pour la célérité des opérations douanières (OCOD), le REN-LAC, l’ASCE/LC.

Au cours de ce point de presse, le colonel Kanou Coulibaly n’a pas manqué de soulever les difficultés qui minent l’organisation. Cela comprend la gestion des incidents liés au non-fonctionnement du numéro vert 24 h/24 et 7 j/7, l’incompréhension de la langue d’expression de certains usagers comme les non-francophones. Ces difficultés concernent également l’incapacité de certains usagers à identifier clairement la force de sécurité en cause et à situer géographiquement le poste de contrôle. On retient aussi le manque de dispositifs pour recenser les fausses alertes.

Pour ce qui est des sanctions disciplinaires, le coordinateur a fait comprendre que la CONACFP n’est pas compétente pour sanctionner les agents en cas de faute. « Le problème de notre action, c’est notre incapacité à sanctionner, à réprimer. Il y a des poursuites mais pas de sanctions actuellement. En cas de fait avéré, la hiérarchie de l’élément incriminé devrait prendre sa responsabilité », a-t-il fait comprendre.

Afin d’atteindre des résultats plus indéniables, la CONACFP entend procéder à la relecture du décret portant sa création, ce qui, selon son coordonnateur, accordera une plus-value au pouvoir de la CONACFP. L’une des perspectives de la CONACFPQ est la mise en place d’une plateforme pour permettre une certaine permanence du contact avec la structure.

Colonel Kanou Coulibaly, coordonnateur national de la CONACFP

Elle invite d’ailleurs la population à lui tendre la main sur certains comportements illicites des usagers. « Il y a certains usagers, à l’approche des postes de contrôle, sachant qu’ils ne sont pas en règle, plutôt que le conducteur stationne pour le contrôle, c’est l’apprenti qui descend avec les documents et souvent avec l’argent à l’intérieur et à peine arrivé au poste de contrôle il est déjà parti. Dans ces situations, le contrôleur n’a pas le temps de vérifier les documents comme il se doit. Même si cela est fait, il se trouve que le véhicule est déjà parti. Et cela retarde ceux qui sont en règle et refusent de s’adonner à ces pratiques illicites. Nous travaillons à ce que les usagers nous aident à mettre fin à ces pratiques », explique le colonel Kanou Coulibaly.

La CONACFP peut être saisie par toute personne victime ou témoin de mauvaises pratiques lors du contrôle routier en se rendant au siège de la structure situé à l’immeuble abritant le ministère de la Sécurité, par appel gratuit au numéro vert 1020, par contact via l’application WhatsApp au 70 20 07 32, etc. La CONACFP peut aussi s’autosaisir en cas de constat de manquements lors des missions de contrôle qualité ou être mise en mouvement sur instructions du ministre de la sécurité.

Mamadou Zongo

Muriel Dominique Ouédraogo (stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net