L’association des professionnels des énergies renouvelables de la CEDEAO à animé une conférence de presse le 30 avril 2016 à Ouagadougou. Il s’agissait pour les animateurs du point de presse, de faire le plaidoyer pour la promotion et la vulgarisation des énergies renouvelables en Afrique.

Quoi de plus normal que cette sortie médiatique de l’Association des professionnels des énergies renouvelables de la CEDEAO (APER/CEDEAO), à quelques jours de la tenue de la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA) ?

En effet, Ouagadougou la capitale du Burkina Faso, abritera du 06 au 08 mai prochain, cet évènement qui regroupera les professionnels de ce domaine dont l’APER/CEDEAO.

Les conférenciers du jour (De gauche à droite : Azoumah Yao, consultant en énergies renouvelables ; Abdou Fall, président du conseil patronal des énergies renouvelables du Sénégal et Emmanuel Kaboré, président de l’association des professionnels des énergies renouvelables de la CEDEAO) ; ont donc saisi cette occasion pour faire le plaidoyer de la promotion et la vulgarisation des énergies renouvelables.

Dans son intervention, Abdou Fall président d’honneur de l’APER/CEDEAO,a félicité le président de l’association sous régionale, pour sa désignation à cet important poste de responsabilité, par les professionnels du domaine des énergies renouvelables, des13 pays qui composent l’entité CEDEAO.

Il a axé son intervention sur l’utilisation des énergies non renouvelables, qui ont des conséquences extrêmement lourdes sur le climat ; les populations ; les océans.

Depuis 1972, la communauté internationale s’interroge sur la question des changements climatiques. Cependant, c’est lors de la COP 21de Paris en 2015, sommet auquel ont pris part 54 États africains, que les lignes ont véritablement bougé, a fait savoir Abdou Fall.

Il a donné les raisons qui font que ce sommet peut être considéré comme un nouveau point de départ. Ce sommet a vu d’abord la participation de tous les grands pays de la planète, et les accords signés engagent tous les pays signataires dont 54 Etats africains.

En plus, chaque pays est venu à cette conférence avec son propre programme et des engagements à lutter contre les changements climatiques, même sans ressources additionnelles dégagées par la communauté internationale.

Il a alors dit sa satisfaction quant à la tenue de ce sommet, qui a eu pour conséquence selon lui, l’apport de 10 milliards de dollars de la part des pays les plus riches, pour la construction de 10000 mégawatts d’énergies renouvelables en Afrique à l’horizon 2020.

L’Afrique doit jouer pleinement sa partition

« L’Afrique n’a pas le droit de rester à la traîne avec le potentiel d’énergies renouvelables qu’elle a ».Telle est la conviction du président d’honneur de l’APER/ CEDEAO qui a appelé le secteur privé à jouer aussi sa partition.

Le président de l’APER/CEDEAO, Emmanuel Kaboré s’est aussi félicité des grandes décisions issues de la COP21. Pour lui : « l’Afrique ne doit pas manquer au rendez-vous des énergies renouvelables…En allant dans les énergies renouvelables, nous garantissons le biotope actuel et celui des générations à venir », foi du président Kaboré.

Il a décliné les objectifs de l’association qui a débuté ses activités en début 2013 et qui a été reconnu officiellement le 15 janvier 2016 à Bamako.
Il s’agit à court terme, d’organiser les professionnels intervenant dans le domaine, au niveau des pays de l’espace CEDEAO. Des formations seront initiées à leur intention pour leur permettre d’offrir des services de qualité, en matière d’énergies renouvelables.


À moyen terme, l’association travaillera à avoir une autonomie sérieuse, afin de créer des unités de production et d’équipement en batteries, plaques solaires dans les pays membres.

En ligne de mire aussi, la création d’un groupement d’intérêt économique qui regroupera les professionnels des 13 pays membres ; d’une presse en ligne et même d’une télévision pour sensibiliser les populations, sur les enjeux des changements climatiques et la nécessité d’aller aux énergies renouvelables.

A long terme, des jumelages sont envisagés avec des associations dans le monde, qui interviennent dans le domaine des changements climatiques et des énergies renouvelables.

Le rôle de l’État et du secteur privé

Les Etats doivent offrir des facilités pour la promotion et la vulgarisation des énergies renouvelables. Cela passe entre autres, pour ce qui concerne l’État par : la création d’un environnement juridique et réglementaire favorable au développement des énergies renouvelables ; la facilitation à l’accès aux financements et les subventions.

Le consultant, Azoumah Yao a pris l’exemple du Maroc où la volonté politique a permis la construction de la plus grande centrale solaire au monde. Pour lui : « La question de l’énergie est une question de souveraineté ».

Il a révélé l’immense potentiel énergétique (solaire, hydraulique, éolienne…) qu’a le continent africain de même que son potentiel humain. Potentiel humain en termes de maîtrise technologique mais aussi de vaste marché de consommation de l’ordre de 300 millions, en considérant seulement les populations de la sous-région CEDEAO.

Le secteur privé africain doit être une force de proposition et d’initiative dans ce nouveau contexte. Il doit innover dans le domaine afin de proposer à l’arrivée des produits accessibles aux populations. IL doit être à l’avant-garde de cette révolution souhaitée, qui consiste à créer un nouveau mode de production et de consommation de l’énergie en Afrique.

Sa conviction est faite que l’Afrique ne peut plus continuer dans le sens de la production centralisée de l’énergie, avec des énergies qu’elle ne maîtrise pas et qui sont importées.
D’où son appel en faveur de l’utilisation des ressources endogènes mentionnées plus haut. En expert du domaine, il a étalé les multiples avantages que le continent gagnerait, dans l’utilisation des énergies renouvelables dont regorge d’ailleurs ce dernier. Au lieu de continuer avec les énergies fossiles et la biomasse.

L’énergie fossile renvoie au pétrole tandis que la biomasse, elle renvoie au bois de chauffe. En langage facile, on peut définir les énergies renouvelables comme étant celles dont le taux d’utilisation ne dépasse pas le taux de régénération. En d’autres termes, leur exploitation va plus vite que le temps qu’elles vont prendre pour se régénérer. C’est le cas du pétrole qui est une énergie fossile contrairement au soleil qui est une énergie renouvelable pour 5 milliards d’années.

Angelin DABIRE

Lefaso.net

Source: LeFaso.net