Des rumeurs sur les réseaux sociaux ont fait état de la fermeture de l’Hôpital Souro-Sanou et du Centre Muraz, en lien avec le coronavirus. Cependant, il n’en est rien, et ces deux structures sanitaires fonctionnent bel et bien, mais de façon différente, pour mieux protéger le personnel et les patients.


Pour le cas de l’Hôpital Souro-Sanou, certains parlent de sa fermeture suite à la désertion d’infirmiers paniqués à l’idée d’être infectés par des collègues ayant été testés positifs au Covid-19 et n’ayant pas d’équipements pour se protéger.

Cette information est démentie par Gustave Somda, responsable de la formation syndicale du SYNTSHA (Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale), section des Hauts-Bassins. « Les informations sur les réseaux sociaux ne sont pas justes. Les gens travaillent de jour comme de nuit, malgré les difficultés, mais cela n’est pas une raison pour que les auxiliaires de santé désertent. Il y’ a effectivement des travailleurs qui ont été testés positifs mais ils ont été mis en quarantaine et sont suivis.

Gustave Somda responsable de formation syndicale du SYNTSHA section Hauts-Bassins

On a pris des dispositions pour arrêter les consultations qui regroupent beaucoup de gens car, dans certains cas, on peut trouver plus de 100 personnes dans la salle. Le programme opératoire est également suspendu. Pour le moment, on gère les urgences et les malades hospitalisés, et nous faisons en sorte que tout le personnel d’un bâtiment ne soit pas là au même moment car cela présente des risques quand il y a trop de gens. On s’est donc organisé de telle sorte qu’une partie du personnel travaille le matin, une partie à midi et l’autre le soir. D’habitude, nous sommes plus nombreux que ça ; c’est sans doute ce qui fait croire à certains que les agents de santé ont fui. Non, ils sont là. Les malades sont là, ainsi que leurs accompagnants, et les médecins sont en train de travailler. C’est vrai que nous n’avons pas suffisamment de matériel de protection mais avec le peu qu’on a, on se bat. On demande seulement au gouvernement de doter suffisamment les hôpitaux de matériels pour nous permettre de travailler à l’aise. C’est vrai que le Covid-19 est venu nous montrer les défaillances du système de santé, mais nous n’allons jamais fuir devant une maladie. Nous avons prêté serment pour sauver des vies, au péril de notre vie. Nous avons des camarades qui sont contaminés mais vivants. Il faut donc que les gens arrêtent de véhiculer de fausses informations. La seule difficulté que nous avons ici, ce sont les vigiles qui ne sont pas là car cela fait trois mois qu’ils n’ont pas été payés par leur prestataire. Du coup, les gens entrent à l’hôpital comme ils veulent alors qu’avant, les vigiles filtraient les entrées. Après trois mois de non-paiement, ils sont en droit d’arrêter de travailler et je crois que si leur cas est réglé, ils reprendront le travail et filtreront les entrées pour éviter une grande masse au sein de l’hôpital. Hormis cela, je le répète, personne n’a fui l’hôpital parce que des gens sont malades ».[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Haoua Touré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net