« Il n’y a pas d’intention de notre part d’installer une base militaire spécifique au Burkina mais il y a une volonté d’agir avec les forces burkinabè pour combattre l’ennemi commun qui est le terrorisme », a déclaré le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, à sa sortie d’audience, ce vendredi 11 juin 2021, avec le président du Faso, Roch Kaboré.

Le ministre français dit être venu présenter ses condoléances au chef de l’Etat, après l’attaque de Solhan qui a fait officiellement 132 morts, dans la nuit du 4 au 5 juin dernier.

Cette rencontre de Jean Ives le Drian intervient au lendemain de l’inauguration de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT), jeudi 10 juin, à Abidjan, et quelques jours après l’annonce d’Emmanuel Macron de mettre fin à l’opération Barkhane, lancée depuis 2014 au Sahel.

« Il n’y a pas de nouveauté dans les quatre axes essentiels de notre action commune à l’égard du Sahel. Ce sont les mêmes priorités que celles qui ont été évoquées au sommet de Pau en janvier 2020 et à N’Djamena en février 2021. La poursuite de la lutte contre le terrorisme fait partie de nos priorités même si le modèle de Barkhane n’est plus le modèle adapté et que nous voulons engager des consultations pour essayer de transformer ce modèle dans un modèle qui soit moins un modèle d’empreinte territoriale des forces françaises, qu’un modèle de coopération et de soutien à l’égard des forces des pays concernés. »


Selon le ministre Le Drian, par cette transformation de la Force Barkhane, la France veut renforcer la coopération et le soutien auprès des armées africaines présentes sur le terrain mais aussi en collaboration avec l’organisme de formation que « nous avons mis en place au niveau européen qui est passée à Bamako et qui va déployer ses activités ici au Burkina ». Le pays dit vouloir également renforcer le contre-terrorisme sous toutes ses formes grâce à la Force Takuba, établie par les forces spéciales françaises, auxquelles viendront s’ajouter d’autres forces européennes.

« C’est une évolution de concept, un changement de modèle mais qui ne marque pas la fin de l’engagement de la France aux côtés des pays du G5 Sahel », a conclu Jean Yves Le Drian avant de s’envoler pour Paris.

Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Crédit-Photo : Présidence du Faso

Source: LeFaso.net